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Sénou Fofana, peindre la paix

Sénou Fofana, ce sont des couleurs intenses, des traits précis, un caractère unique pour des toiles qui ont fait sa…

Sénou Fofana, ce sont des couleurs intenses, des traits précis, un caractère unique pour des toiles qui ont fait sa renommée dans le monde. Agé d’une quarantaine d’années, Sénou est un expert du « bogolan contemporain » qu’il découvre en réalisant des maquettes pour une artisane afin qu’elle les reproduise sur des pagnes en bogolan. Cette technique ancestrale de peinture sur tissu est depuis la base de son travail. Il développe sa technique en travaillant sur toile une peinture désormais plus abstraite. Sa maà®trise du dessin lui permet d’intégrer l’Institut National des Arts o๠il redécouvre le bogolan, matière enseignée par les membres du groupe Bogolan Kasobané. Son diplôme en poche, il s’engage dans une carrière artistique et travaille dans l’atelier du groupe Bogolan Kasobané, sans pour autant faire partie du groupe. Sa technique est particulière, il ne peint pas avec le bogolan, il dessine. Muni d’une plume d’oiseau taillée finement, il intervient sur la surface du tissu par des traits et des pointillés judicieusement agencés sur des aplats de couleurs. Il obtient par cet effet les profondeurs et les volumes qu’il désire. Son travail est lent et minutieux, c’est pourquoi il préfère actuellement réaliser de petites œuvres intimistes et soignées. En exposition du 15 septembre au 05 octobre Sénou Fofana a ressorti ses marteaux, sa peinture et ses idées géniales pour vous présenter une exposition aux couleurs de la paix. Et l’artiste revient avec une collection tout de blanc vêtue. Un blanc lumineux comme ses rêves de paix pour son cher pays, un blanc profond qui met en exergue ses plaques de métal frappé qui révèlent des expressions, des impressions, des sentiments. Et puis apparait çà  et là  la dernière récolte de l’artiste, faite de bric et de broc, de corde et de graines, de bois et de fer. Sénou Fofana s’impose aujourd’hui parmi les plus grands plasticiens du Mali avec sa série blanche. l’exposition « Les Djeman » (« les blancs » en langue bambara, ndlr), ouvre le 15 septembre prochain à  l’Institut Français de Bamako.