« Séries brésiliennes » : quand les maliennes s’habillent comme les actrices

Toutes les dames dites branchées imitent les actrices des séries brésiliennes ou Telenovelas,diffusées sur l'ORTM, Africable ou les bouquets .…

Toutes les dames dites branchées imitent les actrices des séries brésiliennes ou Telenovelas,diffusées sur l’ORTM, Africable ou les bouquets . La télévision du Mali a été lancée en 1983. Au début le programme donnait peu de place aux séries brésiliennes, mexicaines et même italiennes. A partir de 1996, les feuilletons ont été progressivement insérés dans le programme. En manque de films maliens et africains qui retracent les réalités de la société malienne et africaine (mariage forcé, divorce, jalousie, amour, égoà¯sme etc.), les téléspectateurs ont commencé à  prendre goût aux séries étrangères. Les films brésiliens sont les plus prisés. Rosa, Femmes de sable, La Belle mère, Maria, Marina, Mari Mar, Terra Nostra… chacun de ces films a émerveillé à  un moment donné le public bamakois. Généralement diffusé aux environs de 19h, les téléspectateurs ne ratent pour rien au monde un épisode des films projetés. Dans les familles, dans les rues et même dans les services, les gens se mettent en groupes pour suivre la série. Est considéré comme pas branché, toute personne qui ne suit pas et ne sait pas raconter une de ces séries télévisées. Elles affectent alors le comportement des uns et des autres. l’imitation dans l’âme Autant on donne des noms de grands artistes aux habits, aux petits objets, autant on donne leur donne des noms de stars de films. On désigne certaines mèches et perruques par Mari Mar. Des jupes et robes sont appelées Marina. Des chaussures portent le nom de Pretta. Soucieux de mieux vendre ses articles, le fabricant n’hésite pas à  crire sur son produit, le nom de la star ou de l’acteur qui porte ladite marque dans le film. Coiffure Marina, short Barbarita, Soutien gorge Pretta, Robe Joanna, Chauussures Héléna… Dans les rues de Bamako, de jeunes filles sont habillées dans ces tenues. On retrouve ainsi le Brésil, le Mexique, l’Italie dans les rues de nos grandes villes. Chacun veut ressembler à  une star de film. De la tête aux pieds, il faut désigner chaque partie du corps par un article très connu. Bref, on retrouve tous les prénoms brésiliens dans nos boutiques. La pression sociale et mimétisme conscient.. Enfermées dans un cercle vicieux, les jeunes filles subissent l’influence de leur environnement. « Je dois m’habiller comme les autres pour être à  la mode », explique Anna qui justifie son nouveau style vestimentaire. « Nous les filles, nous nous regardons. Quand tu ne portes pas les nouveautés, on pense que tu es pauvre ou que tu n’es pas branché », lance Awa. Pression sociale, complexe d’infériorité, esprit de séduction, les causes de cette aliénation sont nombreuses. Peu importe ce que disent les langues déliées. C’’est la mode et il faut y faire. Difficile de changer le comportement d’une personne convaincu de la portée de son acte. C’’est l’histoire des mini-jupes dans les années 80. Peu de femmes maliennes portaient des tailleurs tailles basses. Puisqu’ils ne relevaient pas du style vestimentaire africain-malien. C’’était plutôt les « Grands Dakar » ou d’autres modèles que proposaient les couturiers ivoiriens. Difficilement, on identifiait par l’habit, la malienne de la sénégalaise, l’ivoirienne de la burkinabé. Toutes portaient les mêmes coupes. Mais aujourd’hui, C’’est le Brésil qu’on retrouve dans les rues de Bamako. Certaines jeunes filles bamakoises rappellent les plages de Rio de Janeiro, ou les rues de Brasilia, de Belém ou Porto Alègre. Les habits que les brésiliennes portent au bord de la mer sont inconsciemment portés dans les bus ou les Sotrama de Bamako. Le vêtement pour couvrir son corps aujourd’hui… Dans les marchés on voit des habits que la brésilienne porterait en famille pour résister à  la chaleur tropicale de l’Amazonie. En France ce sont des habits chauds pour résister au froid. Et au Mali, y a –t-il une préférence pour l’habillement ? Oui ! Dans le comportement vestimentaire du Malien, il y a certaines parties du corps à  couvrir. La première partie à  couvrir va du bas ventre aux jambes. Les vieilles personnes couvraient la poitrine aussi. Avec l’avènement du christianisme et de l’islam, Il y a eu un plus. Chez les musulmans aucune partie du corps de la femme ne doit être exposée sous le regard des autres. Chez les chrétiens du Mali, l’habillement se fait un peu plus à  l’occidental mais on reste encore « correct ». Chrétiens ou musulmans, C’’est le Brésil qu’on retrouve dans les rues de Bamako. Il faut porter les nouveautés sans se soucier de ce à  quoi on va ressembler. Chut! Arrêtez vos commentaires, car ici on apprécie bien.