Serval: 2 mois et plus de 100 millions d’euros

En soixante jours de guerre, beaucoup de jihadistes ont été tués ou blessés, la plupart de leurs bases arrières et…

En soixante jours de guerre, beaucoup de jihadistes ont été tués ou blessés, la plupart de leurs bases arrières et leur logistique ont été détruites ainsi que d’importantes caches d’armes ont été découvertes. Neuf prisonniers de guerre soupçonnés d’appartenir au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont été transférés, le 26 février dernier, vers Bamako, après avoir été arrêtés à  Gao. Ces lourdes pertes enregistrées dans les rangs des jihadistes ont été l’œuvre de l’armée française à  travers l’opération baptisée Serval, une opération qui a permis de stopper dans un premier temps la progression, vers le sud du Mali, de ces combattants qui avaient pris le contrôle de la localité de Konna située au centre du pays. Après la prompte intervention de l’aviation française, les forces françaises et maliennes ont repris tour à  tour les régions de Tombouctou et de Gao. La région de Kidal, est également tombée mais dans les mains de l’armée française, soutenue par les militaires tchadiens. Le début de l’opération française a été non seulement salué par la majeure partie de la classe politique française mais aussi par la communauté internationale. Un accueil chaleureux a été réservé au président français, François Hollande lors de sa visite le 2 février à  Mopti, Sévaré, Tombouctou et Bamako. Le héros du jour a déclaré devant une foule enthousiaste « je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie politique. » La grosse artillerie a un coût Bien que beaucoup d’islamistes aient été neutralisés, le Mali a connu le premier attentat suicide de son histoire le 8 février o๠un homme s’est fait exploser dans une attaque visant des militaires maliens. Deux autres sont également survenus à  Gao et à  Kidal. Déjà  en 45 jours de guerre, le ministre français de la défense Jean-Yves le Drian avait indiqué le 26 février que plus de 100 millions d’euros ont été dépensés. Dès le début de cette opération, la France a déployé ses hommes sur le terrain alors qu’en Libye C’’était plutôt une guerre aérienne qui avait coûté près de 300 millions d’euros. Ainsi, près de 200 bombes ont été tirées sur des objectifs au Mali depuis le début des combats. Le prix d’une bombe de précision GBU 12 coûte environ 20 000 dollars pièce et l’heure de vol pour un avion cargo affrété Antonov 124 est facturée à  30 000 euros. Les interrogations de Sarkozy En deux mois, quatre militaires français sur les 4000 mobilisés sur le sol malien ont été tués sur le théâtre des opérations. La présence militaire française au Mali est de plus en plus critiquée par l’opinion française. La dernière sortie de l’ancien président Nicolas Sarkozy a suscité beaucoup de réactions au Mali et ailleurs. Parlant du Mali lors d’une interview, Sakozy se demande «Que fait-on là -bas, sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes». Il a peut être oublié son implication dans l’intervention militaire française en Lybie quand il était aux commandes. Si certains s’interrogent, C’’est qu’il y avait des femmes à  qui l’on mettait le voile sans qu’elles l’aient elles-mêmes demandé, qu’il y avait des femmes qui n’osaient plus sortir de chez elles, qu’il y avait des femmes qui étaient battues parce qu’elles voulaient être libres. […] Nous voulons lutter contre le terrorisme, contre la barbarie, contre le fondamentalisme, mais aussi pour la liberté religieuse parce que ceux qui étaient traités ainsi étaient des musulmans et que nous étions de leur côté», a implicitement répondu François Hollande. l’armée malienne quant à  elle reste silencieuse en ce qui concerne les pertes en vies humaines. Actuellement, le ratissage continue dans l’extrême nord, et de l’avis du ministre français de la Défense, 70 % du travail a été fait, mais des jihadistes sont toujours sur le terrain. Cependant, il n’est pas question de minimiser la force de frappe de ces islamistes qui sont lourdement armés même si l’opération connaà®t des succès par endroit.