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Shalit libre, victoire pour Israël ou les palestiniens?

Depuis hier soir, c'était devenu une certitude, Gilad Shalit allait être libéré. Le dernier obstacle à  la libération des prisonniers…

Depuis hier soir, c’était devenu une certitude, Gilad Shalit allait être libéré. Le dernier obstacle à  la libération des prisonniers palestiniens en échange de celle du sergent Gilad Shalit a en effet été levé après que la Cour suprême israélienne ait rejeté quatre appels formulés notamment par une association de victimes du terrorisme contre l’élargissement des détenus. De part et d’autre du mur qui sépare les territoires palestiniens des colonies israà«liennes, il y a donc aujourd’hui un air de fête. Les négociations auront duré plus de cinq ans pour parvenir à  ce jour considéré comme faste, évidemment par les parents de Gilad Shalit, jeune soldat de 25 ans enlevé par le Hamas en 2006. Réjouissances aussi dans les territoires palestiniens o๠près de 500 prisonniers vont rentrer ce mardi, certains après avoir été condamnés à  la prison à  vie par les autorités israéliennes. Ils seront au total 1027 à  recouvrer la liberté en échange de celle de Gilad Shalit. Ce matin, des cars ont commencé à  emmener plusieurs centaines de prisonniers palestiniens vers Gaza et la Cisjordanie tandis que le Franco-Israélien Gilad Shalit a été remis par le Hamas aux autorités égyptiennes. Il doit maintenant subir un examen médical de la Croix Rouge internationale, préalable à  la poursuite de l’échange. Israà«l gagnant ou perdant? Benyamin Netanyahu avait bien besoin d’une bouffée d’air et l’évenement de ce jour lui apporte un répit, lui qui est en mauvaise posture devant la communauté internationale, au moment o๠il fait face à  l’interne à  un mouvement social sans précédent. La libération de Gilad Shalit dont on évite de parler en évoquant le terme « échange » est pour Israà«l une occasion de ramener sur le devant de la scène le Hamas, eclipsé ces derniers temps par les succès diplomatiques du Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, du Fatah. La rivalité qui oppose les deux formations permet à  l’Etat Hébreu de mettre en pratique le vieux principe du « diviser pour regner ». En effet, cette opération est un véritable succès pour le Hamas. Israà«l avait, en 2006, catégoriquement refusé de négocier un échange de prisonniers, condition posée par le mouvement palestinien à  la libération du jeune soldat. D’avoir réussi après cette fin de non recevoir à  obtenir la relaxe de plus de 1000 prisonniers et non des moindres, renforce à  coup sûr la position du mouvement dans la querelle de leadership qui l’oppose au Fatah qui se retrouve ainsi fragilisé. Les islamistes saluent cette « victoire » qui confirme, selon eux, que la lutte armée et les enlèvements constituent la meilleure stratégie. En obtenant la libération de Palestiniens issus de toutes les factions, les maà®tres de Gaza prétendent représenter le peuple palestinien tout entier. Quitte à  « un peu » perdre la face, Israêl vient donc de porter un coup sérieux au Fatah à  travers cette victoire du Hamas. En tout cas, c’est indubitablement un des buts recherchés.