CultureArts Plastiques, Culture




SIAO 2010, frappé par la crise !

Le plein d'innovations Du 29 octobre au 7 novembre, le continent dans ce qu'il produit de plus beau en matière…

Le plein d’innovations Du 29 octobre au 7 novembre, le continent dans ce qu’il produit de plus beau en matière d’artisanat est représenté à  la biennale de l’artisanat africain. Des exposants de grande pointure, des œuvres d’une qualité remarquable, le tutorat des artisans, la protection de l’environnement par l’incitation à  l’utilisation des sacs biodégradables, l’implication de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle, le balisage des espaces dédiés à  la restauration, le pavage des pistes…Telles sont les innovations de cette 12e édition du salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui prendra fin dimanche. Les habitués du Salon le disent : chaque année le SIAO imagine de nouvelles stratégies pour attirer les exposants et le public. Ainsi, en venant sur le site, tout le monde y a pour son compte. Dans les pavillons, les allées sont bien achalandées et à  l’extérieur les maquis rivalisent d’idées pour faire venir le client, et cela semble réussi puisqu’ils ne désemplissent pas. La nuit, ce sont des shows gratuits qui font le plaisir du public qui fait très nombreux le déplacement. A chacun sa chance Du côté des exposants, les fortunes sont diverses. Dans les deux pavillons climatisés, on semble surtout en quête d’opportunité d’affaires et de contacts. Outre les artisans, de nombreuses sociétés sont là  pour faire valoir leur expertise dans le domaine du fret maritime ou de la banque. Les maisons de couture renommées ou les galeries d’art ayant déjà  pignon sur rue drainent une clientèle de clients habitués qui viennent chercher la bonne affaire. l’accès y est cependant restrictif puisqu’il faut avoir acheter un billet deux fois plus cher pour y accéder. Dans les pavillons grand public, les gens vont et viennent surtout pour le « plaisir des yeux ». Pas vraiment les moyens de se faire plaisir alors qu’ils reconnaissent que les prix sont très abordables. La crise est passée par là . Du côté du pavillon rouge (non climatisé) Traoré Bourama vient du mali et représente la galerie Benso. Dans son stand, on retrouve des bijoux fantaisies en argent et bois ainsi que de la maroquinerie. Selon lui, le SIAO est une opportunité hors du commun pour les artisans africains. Depuis une vingtaine d’année, il ne rate aucune édition et appelle les autorités maliennes à  créer un espace similaire pour permettre à  la création malienne d’être encore plus vue sur le continent et ailleurs. Georges, quant à  lui, vient du Ghana. Il expose des perles traditionnelles et salue dans le SIAO une initiative qui lui permet de sortir et faire connaitre la culture de son pays. Il avoue aussi faire de bonnes affaires pendant le Salon puisqu’il achète divers produits qu’il revend une fois rentré dans son pays. Fousséni est burkinabé. Il vend du pagne tissé et des vêtements confectionnés dans cette matière. Les affaires marchent bien pour lui qui en est à  sa première participation. La créativité dans tous ses états Une large gamme de produits sont exposés au SIAO. Elle va de la pharmacopée traditionnelle béninoise aux pagnes tissés « Faso Danfani » du Burkina Faso, en passant par des tenues en bazin du Mali ou du Sénégal et de la maroquinerie du Niger ou encore du Tchad. Tous les savoir-faire sont là . Le gros succès cette année semble être du côté des produits en coton, surtout labélisés « coton biologique ». Mme Traoré Ba Fatouma est la directrice du centre Art et Coton qui appartient à  une coopérative de femmes burkinabé. Son stand qui montre des produits en coton tissé (tissus, décorations…) ne désemplit pas et on peut dire que le succès est au rendez-vous. Les visiteurs font quand même un reproche aux exposants. Il s’agit du non-renouvellement de la gamme de produits proposés. « Chaque année, ils viennent avec les mêmes choses. Si J’ai déjà  acheté ça l’année dernière, quel intérêt J’ai de le prendre une seconde fois. Ils devraient créer et nous proposer des nouveautés, toujours nous surprendre, pour nous donner envie d’acheter » nous dit une jeune dame qui se promène, très indécise, dans les allées du pavillon climatisé marron. Les artisans qui évoluent dans le même secteur comme l’orfèvrerie proposent tous le même type de produit ce qui fait perdre le label « made in » très recherché par les clients surtout les occidentaux. Il faut souligner que 27 pays sont présents sur le Salon, parmi lesquels le Mali. Notre pays, dont l’artisanat est connu et reconnu à  travers le monde, y est fortement représenté. Outre les exposants présents dans les deux pavillons grand public, le pavillon VIP marron abrite le stand national du Mali. On y retrouve un échantillonnage de ce que le Mali fait de meilleur en matière d’art. Maroquinerie haut de gamme, tissages, arts plastiques sont entre autres les produits exposés pour le ravissement du public qui vient nombreux le visiter. De l’art pour l’emploi des jeunes Le Siao 2010a choisi pour thème « artisanat africain, jeunesse et emploi ». Les organisateurs veulent ainsi prouver que l’artisanat est un secteur d’avenir pour la jeunesse et surtout ramener les jeunes vers ce secteur car « l’artisanat est le domaine dans lequel nous excellons ». La présence en début de Salon de plusieurs ministres africains était un signe fort de l’engagement des Etats à  faire de l’artisanat un pourvoyeur d’emploi et de mieux-être, en plus d’être un formidable miroir de la créativité et de la richesse culturelle de notre continent. Les pavillons fermeront leurs portes ce dimanche.