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Sidi Mohamed Diawara (MJP Mali) : « Les difficultés risquent d’affecter la qualité des élections »

Le 17 décembre prochain est la date retenue pour les scrutins couplés des élections locales. Un défi qui reste à…

Le 17 décembre prochain est la date retenue pour les scrutins couplés des élections locales. Un défi qui reste à relever, compte tenu des conditions matérielles difficiles. Nous avons recueilli l’avis de Sidi Mohamed Diawara, expert en promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Que pensez-vous de la date du 17 décembre pour la tenue des communales dans les 59 communes restantes, l’élection des conseillers de cercle et les régionales ?

Le gouvernement veut éviter d’entrer dans une année critique, avec des élections locales qui devaient se tenir il y a bien longtemps, la présidentielle et les législatives. Cela risque d’être difficile à gérer pour un ministère qui a des problèmes de ressources, pas seulement financières, mais également techniques, tout comme pour les préfets et sous-préfets. Je comprends qu’on veuille coûte que coûte tenir les communales restantes et les régionales. C’est un effort louable. Le délai de convocation du collège électoral est respecté, comme celui de dépôt des candidatures. Mais je ne suis pas sûr que les partis soient prêts. Deuxième problème : entre le 1er octobre et le 31 décembre, la révision de la liste électorale est un travail technique dirigé par les représentants de l’Etat. Ce qui signifie 2 ou 3 tâches importantes à gérer en même temps, quand on sait que ces administrateurs n’ont pas toujours les ressources pour faire le travail et que les partis politiques sont rarement en mesure de désigner leurs représentants aux commissions de révision. Ces difficultés risquent d’affecter la qualité des élections.

Est-il quand même indispensable de tenir ces délais ?

Les délais de convocation sont des délais légaux, qui ne peuvent être changés par l’administrateur. Si on ne les respecte pas, on viole la loi. Mais souvent on s’entend pour violer la loi, ce qui ne fait pas honneur au pays.

Est-il impérieux de tenir ces élections pour boucler le cycle électoral post-crise ?

Il était déjà souhaitable qu’après la présidentielle se tiennent les communales. Mais les échéances ont été repoussées pour diverses raisons, justifiées ou non. Si on pouvait en finir avec ces élections en 2017, ce serait une bonne chose. Mais une chose est de tenir une élection, une autre est de bien le faire. Le souci devrait être d’organiser de bons scrutins. Lorsqu’une élection est mal tenue, les conséquences peuvent être plus graves que le report en tant que tel.

Peut-on encore mieux préparer ces élections ?

Il y a toujours cette possibilité. Il faut aboutir à un consensus politique, éclairé par des informations techniques. On pouvait aussi peut-être reporter ces élections à l’année prochaine et les coupler davantage.