Signature de la première convention collective de la presse au Mali

le 26 mars 2009, à  la Maison de la presse de Bamako, la première convention collective de la presse a…

le 26 mars 2009, à  la Maison de la presse de Bamako, la première convention collective de la presse a été ratifiée. l’évènement est d’ autant plus marquant que le 26 mars commémore la date anniversaire de l’insurrection populaire qui a amené la démocratie au Mali, et dans laquelle, la presse a joué un rôle majeur. Signée en présence du Ministre de la Fonction Publique, Mr Abdul Wahab Berthé et de la Ministre de la communication, Mme Diarra Mariam Diallo, la convention collective de la presse est l’aboutissement d’un long processus, enclenché depuis 1990. Jusqu’alors, il n’existait aucun texte, à  caractère juridique, régissant les rapports entre journalistes et entreprises de presse. Cette absence de texte a beaucoup fragilisé le statut des journalistes maliens, confrontés à  la précarité, à  la corruption et à  une liberté d’expression limitée. Pour Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UJAO, l’Union des journalistes d’ Afrique de l’ Ouest « Il ne peut y avoir de liberté d’ expression quant les journalistes sont exposés à  la précarité, à  la pauvreté ou à  la peur…». Ce qui a amené les organisations comme l’UJAO, à  tracer pour le journaliste, « un cadre légal définissant les conditions légales, lui permettant le libre exercice de sa profession ». Pour Makan Koné, le président de la maison de la presse « la presse a joué un rôle déterminant dans l’avènement de la démocratie au Mali , et aujourd’hui, les entreprises de presse doivent devenir rentables afin de ne subir aucune sorte de pression… » Cette convention collective prévoit de rendre obligatoire l’obtention d’une carte de presse qui précisera le statut du journaliste (cadreur, photographe, animateur, journaliste etC’…), l’adhésion à  une union syndicale, les grilles salariales des journalistes maliens, qui touchent environ 50000 fcFA par mois. Une somme dérisoire au vu du coût de la vie. Certains ne sont même payés. Cette précarité a souvent favorisé les publi-reportages, les arrangements de toutes sortes, qui permettant à  un journaliste de s’en sortir financièrement et contre toute règle inhérente à  la profession même de journaliste. Selon le texte, la nouvelle Convention garantit aussi le droit d’exercice des libertés syndicales au sein de l’entreprise de presse conformément aux lois et règlements en vigueur sur le territoire de la République du Mali. Mariam Diallo, la ministre de la Communication du Mali, a approuvé la signature de cette convention « qui va permettre d’améliorer les conditions de travail des journalistes ». Elle a également annoncé la tenue des 3è journées nationales de l’Information et de la Communication, un évènement lors duquel,l’autorégulation et l’ accès à  l’ information seront débattus. Séparer le bon grain de l’ Ivraie « Je suis sûr qu’avec cette convention, les vrais journalistes sauront respecter et tenir leur engagement», a insisté Moussa Ballo Coulibaly, le patron du Patronat du Mali. « Ne peut s’improviser journaliste qui veut ! » Quant aux journalistes présents à  la signature, beaucoup sont satisfaits d’avoir un texte sur lequel s’appuyer afin de garantir leurs droits les plus élémentaires de journalistes. Si la signature de cette nouvelle convention, ( ratifiée par les organisations syndicales représentatives des Médias, comme l’ ASSEP ( l’association des éditeurs de Presse Privée), l’ AJSM,( l’association des journalistes sportifs du Mali ) et aussi l’UNTM ( l’Union nationale des travailleurs du Mali ), est une avancée pour le droit de la presse au Mali, qu’ en sera-t-il de son application réelle ? Pour Fofana, journaliste au Nouvel Libération, un quotidien malien, «cette convention n’arrange pas tous les patrons de presse…». Pour d’autres comme Maurice Dabo, du Nouvel Observateur, « la convention ne va rien changer au statut des journalistes qui se précarise davantage…». Le Mali compte plus d’une cinquantaine de titres de presse, une centaine de radios publiques et privées et le droit des journalistes ne saurait être négligé, au profit du monopole de certains magnats. Mais depuis longtemps, le communiqué final* règne, les « gombos » de toutes sortes, comme on dit dans le jargon journalistique et il faut pourtant s’ en sortir tout en excerçant son métier avec la déontologie inhérente à  la profession ! C’’est là  le défi quotidien des journalistes maliens, tous supports confondues !