Situation au Nord : Les femmes de Kati demandent des comptes à ATT

Au camp militaire de Kati, situé à  15km de Bamako, C'’est la colère et l'indignation. «Â J'ai perdu mon oncle au…

Au camp militaire de Kati, situé à  15km de Bamako, C’’est la colère et l’indignation. «Â J’ai perdu mon oncle au cours de la récente attaque perpétrée à  Aguel HoC’ », témoigne Sekouba Diarra, étudiant à  la Faculté de droit. «Â Un de mes voisins du camp a péri en laissant derrière lui ses deux épouses…Vous voyez combien la situation est affreuse » » rapporte un autre habitant du camp, qui dit tenir l’Etat « pour seul responsable de cette situation ». « Nous voulons parler au président ! »Â  Selon des sources militaires une centaine de soldats maliens ont déjà  trouvé la mort dans les affrontements avec les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Ce mardi leurs femmes sont descendues dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol en marchant du camp militaire de Kati au palais présidentiel de Koulouba. La porte-parole des manifestantes, Alima Koné, nous a expliqué que cette marche avait pour but d’attirer l’attention du président Amadou Toumani Touré sur les tueries et les exactions dont sont victimes les militaires maliens dans le nord du pays. Et de dénoncer par la même occasion la gestion de la situation par la hiérarchie militaire. Pas de commentaires chez les militaires « Nous voulons parler au président ! », ont exigé les femmes, rejointes par des élèves. Le Chef d’Etat major général des armées, Gal Gabriel Poudiougou, qui les avait incitées à  ne pas sortir, n’a donc pas été entendu. « Nos frères, fils, maris et amis sont en train de tomber comme des mouches au nord. Nous demandons à  l’Etat de prendre ses responsabilités et d’agir vigoureusement, et une fois pour toute, contre ces rebelles », ont-elles réclamé. Un dispositif de sécurité composé d’éléments de la garde nationale et de policiers était aux portes du palais présidentiel de Koulouba pour les empêcher d’y pénétrer. Les quelques militaires rencontrés n’ont daigné émettre un quelconque avis sur la marche, encore moins de s’exprimer sur les évènements. Nouvelles marches jeudi La manifestation, pacifique, a causé quelques frayeurs aux riverains et aux marchands, inquiets pour leurs marchandises. « J’avoue que je ne me suis pas fait prier pour vider les lieux pour sécuriser mes produits. Car Dieu seul sait combien de fois des marcheurs se sont attaqués à  des biens privés dans ce pays, et le plus souvent l’Etat ne rembourse pas », a témoigné Batoma Traoré, vendeuse de mangues devant la gendarmerie de Koulouba. Arrivée à  Koulouba la foule s’est dispersée après de longues heures d’attente sans avoir pu s’entretenir avec le président. « On nous a dit qu’il est en France ou au Maroc », rapportent les femmes qui ont été entendues par le ministre de la Défense Natié Pléah. Il leur a promis de porter leur message à  ATT. Que le président soit en voyage ou pas il n’avait visiblement pas la tête à  supporter ce mouvement d’humeur qui ne participe qu’à  assombrir son bilan. Les marcheuses ont promis de resserrer leurs rangs pour rééditer leur mouvement jeudi.