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« So Masiri »: le design made in Mali au Musée National

Promouvoir la culture du design au Mali La culture du design des objets est très peu connue sinon rarement consommée…

Promouvoir la culture du design au Mali La culture du design des objets est très peu connue sinon rarement consommée au Mali. Et pourtant, l’intérêt croissant des acheteurs occidentaux certes, a conduit le Musée National du Mali et l’Ambassade de France à  lancer une série d’ateliers ou workshops auprès de quelques designers Maliens en vogue, et visant à  réaliser une grande exposition de design se tient actuellement à  Bamako depuis le 11 février et jusqu’ au 11 Mars. Cet atelier visait à  mettre en lumière le travail de six designers maliens assistés d’étudiants du Conservatoire des Arts et métiers du Multimédia CAMM Balla Fasséké Kouyaté ; Ils ont ainsi à  travers une réflexion artistique eu à  mettre en œuvre, un série de meubles et d’accessoires du quotidien : chaises, tables, fauteuils, lits, ornements, il aura ainsi fallu sublimer les objets du quotidien dans une esthétique novatrice et contemporaine : « Il s’agit en fait de comprendre l’archéologie des matériaux locaux et leurs propriétés ; explorer leurs champs d’application et en percevoir l’extension dans une perspective design » ,explique l’artiste Cheikh Diallo, Maitre d’œuvre de cet atelier. « La créativité est avant tout un état d’esprit , une démarche puis un acte », ajoute cet architecte de formation, et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de création Industrielle de Paris. Ce sont donc les prototypes réalisés lors de ce workshop qui sont regroupés dans l’exposition So Masiri, au Musée National de Bamako. 6 designers Maliens de talents pour l’exposition So Masiri Cheikh Diallo , maà®tre d’œuvre de l’exposition So Masiri, est aujourd’hui, le président de l’ADA, l’association des designers Africains, depuis 2004. Son souhait est de revaloriser le design artisanal avec des techniques simples d’assemblage des matériaux , l’utilisation de nouveaux matériaux pour favoriser l’émergence d’une nouvelle technologie. « l’avenir du design dépend peut être de sa capacité à  permettre des projets très originaux et personnels… » Aida Duplessis , grandie entre le Mali t l’occident ; diplômée du Centre en Décoration d’Intérieur de Paris se passionne pour la richesse culturelle de l’Afrique : « Mon domaine de prédilection ; l’Univers de la maison ; mon écrin de créativité ; chaque espace de vie devient mon mode d’expression », explique l’artiste. Qui aime travailler les fibres et couleurs naturelles des textiles africains, avec des tonalités sobres dans un style épuré : « Un des enjeux de la mondialisation est la sauvegarde des identités culturelles et régionales » ; résume Aida Duplessis. Balthazar Faye , né au Sénégal, a participé à  l’exposition parisienne Africa Remix ; et qui a donné une visibilité internationale à  son travail. Un travail qui s’articule autour de l’artisanat local avec une finition de qualité, des pièces uniques en séries, sur lesquelles l’empreinte de l’homme est encore perceptible. Aboubakar Fofana , est Maitre artisan teinturier et développe un artisanat d’art de haute facture destiné à  l’ameublement et l’accessoire de mode. Surtout, le travail d’Aboubakar Fofana valorise les fibres naturelles dérivées du coton, de la soie, du lin de la fibre d’ananas, pour en faire des textiles hauts de gamme et accessibles à  tous. Awa Meité , créatrice et designer de mode, puise son inspiration dans les traditions de son pays et initie depuis 2007 les Rencontres autour du Coton, ou festival Daoula . Elle travaille avec une centaine de productrices de coton biologique dans la région de Koulikoro ; des femmes formées à  la transformation de produits locaux : « Ma démarche artistiques est une quête d’alternatives locales pour répondre aux défis de la mondialisation et répondre au pari de la diversité ». Mariane Montaut, Française découvre le Mali en 1998 et tombe amoureuse de sa culture, de ses techniques traditionnelles de teinture à  l’argile ; notamment le bogolan, o๠les couleurs naissent de l’alchimie entre le minéral et le végétal » Si le textile vient habiter l’espace ; il permet aussi de le créer ; d’inventer des perspectives, des volumes et de jouer la lumière… », juge t-elle conquise. Voilà  les six designers qui ont partagé leur savoir faire avec les étudiants du Conservatoire d’Arts et Métiers, pour valoriser le design contemporain, à  partir de matériaux locaux et en alliant culture, créativité et modernité afin de le rendre accessible au plus grand nombre. Ne manquez pas l’exposition So Masiri au Musée National de Bamako jusqu’ au 11 Mars 2010.