Politique




Sofara : Les habitants n’aspirent qu’à la sécurité

Plusieurs localités de la région de Mopti sont toujours cibles d’attaques. À Sofara, des habitants à bout de nerfs ont…

Plusieurs localités de la région de Mopti sont toujours cibles d’attaques. À Sofara, des habitants à bout de nerfs ont décidé de se « faire entendre ».

Le dimanche 15 novembre, des habitants de Sofara, chef-lieu de la commune de Fakala, dans la région de Mopti, ont bloqué la Route nationale 6 qui relie Bamako à la 5ème régioni. Une voie névralgique, d’autant que la RN 15 (Sévaré – Bandiagara – Bankass – Koro) et la RN16 (Mopti – Konna – Gao) sont devenues très dangereuses. Quelques jours plus tôt, trois hommes originaires de Fakala avaient été abattus par des individus armés à Mandio, alors qu’ils faisaient route vers Sévaré. L’attaque de trop. « Dans ce même village, à chaque fois sont enregistrées des attaques ou des enlèvements. Nous ne comprenons pas, d’autant que le village n’est qu’à cinq kilomètres de Somadougou », se désole un habitant. La localité de Somadougou abrite un poste de gendarmerie qui avait été attaqué en 2017 par des assaillants à moto. Pour essayer d’éteindre le mécontentement populaire, les autorités ont dépêché sur les lieux une délégation qui a promis de faire au mieux pour assurer la sécurité sur cette voie. Une promesse réitérée par une autre délégation, conduite cette fois-ci par des ministres dont ceux de l’Administration territoriale et de la Sécurité. De retour de Mopti, où s’est tenu le week-end dernier un forum pour la paix et la cohésion, ils ont rencontré les habitants de Sofara. « Ils ont demandé plus de patrouilles », confie Yacouba Maïga, conseiller à la Communication du gouverneur de Mopti. La demande s’est matérialisée, assure notre source. Des militaires patrouillent sur la RN6, mais les habitants restent néanmoins prudents. « Nous avons déjà eu plusieurs promesses. Pour l’instant, nous constatons un changement, mais attendons de voir sur la durée ». Afin de maintenir la pression, un ultimatum de 10 jours, qui arrive à échéance cette semaine, a été posé par la population locale. « À défaut d’une véritable sécurisation, nous pourrions lancer de nouveaux mouvements », prévient notre interlocuteur.

Question de crédibilité

Au-delà du seul village de Sofara, les autorités de la transition se sont engagées à mettre en œuvre les recommandations du forum du 21 au 22 novembre. « Il en va de notre crédibilité et de la sécurité de Mopti », a affirmé le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. L’armée s’est pour le moment refusée à indiquer le dispositif qu’elle adoptera pour une plus grande sécurité dans la zone.

Boubacar Sidiki Haidara