Sortie ratée du contingent’’ Waraba’’ : la version d’un militaire du contingent

Que s'est-il passé à  Koulikoro pour qu'on annule in extremis la cérémonie de sortie du premier contingent des militaires formés…

Que s’est-il passé à  Koulikoro pour qu’on annule in extremis la cérémonie de sortie du premier contingent des militaires formés par l’Union européenne ? l’affaire avait défrayé la chronique la semaine dernière. On se préparait à  vivre un événement d’importance dans le retour à  la sécurité dans le pays, à  savoir la sortie du contingent baptisé ‘’Waraba » qui regroupait plus de 600 militaires à  Koulikoro. Et voilà  que tombe une nouvelle, la cérémonie est annulée! Pourquoi? Les autorités avaient, dans un communiqué, motivé l’annulation par des demandes inappropriées faites par militaires. En fait, il s’agissait, selon les premières informations distillées dans la presse, d’une demande de prime et de grade. Nous avons rencontré un des élèves militaires du contingent ‘’Waraba » qui donne sa version des faits. Problème de communication Pour notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, C’’est surtout le manque de communication qui est à  la base de cette affaire. « La majeur partie du contingent vient de la ligne de front et percevait une prime de 50 000 FCFA par mois. Vu que la formation se faisait sous l’égide de l’Union européenne, beaucoup s’attendaient à  une somme plus élevée que cette prime à  la fin de la formation. Depuis le début de la formation, les rumeurs allaient bon train quant à  l’octroi d’une prime. Lorsqu’on venait pour les week-ends, certains élèves disaient apprendre de source sûre qu’on doit bénéficier d’une certaine somme pour ce temps de repos. D’autres prétendent même avoir vu des documents en faisant foi », explique-t-il. Les stagiaires ont donc pensé qu’ils allaient recevoir un pécule conséquent à  la fin de la formation. Ce qui n’a pas été le cas. D’o๠la colère des militaires. « C’’est le jeudi dernier qu’on a compris qu’on ne devait bénéficier de rien, lorsqu’un colonel est venu nous informer qu’il pourra offrir à  chacun d’entre nous que la somme de 10 000 pour les dix jours de congé. En réaction, on a décidé de boycotter la traditionnelle montée des couleurs ce jour. Informé de la tension qui prévalait à  Koulikoro, le chef d’état major général des Armées y a dépêché son adjoint, le colonel-major Adama Dembélé, pour calmer la situation» , complète notre interlocuteur. C’’était compter sans la détermination des militaires qui lui feront passer un sale quart d’heure. Refusant de s’entretenir avec les hommes qui, en guise de protestation, ont porté des tenues civiles pour l’accueillir, il essuyera des insultes et des insanités qui ont failli lui faire perdre son calme. Il a fallu, à  en croire notre source, l’intervention de certains militaires pour calmer leurs collègues visiblement prêts en découdre avec l’officier supérieur qui a finalement quitté les lieux sans convaincre ni trouver un terrain d’entente face à  des interlocuteurs surexcités. Cette situation délétère, nous confie le tout nouveau bénéficiaire de la formation de l’EUTM, qui conduit les autorités à  annuler purement et simplement la cérémonie de sortie. Par rapport au problème de grade, notre interlocuteur dément les informations publiées dans la presse. «Il n’a jamais été question, dit-il avec autorité, de réclamation d’un quelconque grade». Le grade ne concerne que ceux d’entre les élèves qui revenaient d’une formation de sept ans à  l’extérieur du pays et les médecins qui étaient en formation spéciale de l’Emia (Ecole militaire interarmes). Il s’agit des aspirants qui n’attendent qu’à  porter leur galon. Les personnes concernées, a précisé le jeune militaire, ont tout simplement souhaité enfiler leur galon avant d’être déployées sur le théâtre des opérations. Un point qui du reste fait l’objet d’entente entre les élèves et la hiérarchie. D’o๠cette conclusion du militaire : « le problème de grade est un faux problème inventé de toutes pièces par la presse ».