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Sotigui Kouyaté : Un baobab du cinéma africain est tombé

Sotigui Kouyaté est né le 19 juillet 1936 à  Bamako (Mali). Il était marié et père du réalisateur Dany Kouyaté.…

Sotigui Kouyaté est né le 19 juillet 1936 à  Bamako (Mali). Il était marié et père du réalisateur Dany Kouyaté. Issu d’une famille de griots, il a pratiqué le métier de ses parents durant une longue période avant de s’exiler au Burkina Faso dans les années 1960. Au pays des hommes intègres, Sotigui enseigne pendant quelques années dans des écoles primaires avant de se lancer dans une carrière footballistique. Il sera désigné capitaine de l’équipe nationale du Burkina jusqu’en 1966, début de sa carrière artistique. En 1966 donc, il crée sa propre compagnie de théâtre avec le soutien de son ami et réalisateur burkinabé Boubacar Dicko. Début d’une carrière cinématographique riche et variée Acteur, chanteur, danseur et musicien, Sotigui Kouyaté débute sa carrière cinématographique en 1968 avec ‘protection des récoltes’ de Jean David. Après s’être fait connaà®tre du grand public burkinabé et sur le plan international, l’homme revient sur scène avec le long métrage comique du français Thomas Gillou ‘black mic maC’’ réalisé en 1986. Le film connaà®tra un franc succès. Une année plus tard, il apparaà®t dans ‘y’a bon les blancs’ de Marco Ferreri, puis ‘un thé au Sahara’ de Bernard Bertolucci’ en 1989. Le public découvrira un talent hors du commun avec un homme qui incarne la sagesse et impose le respect. Le théâtre dans la peau Notons qu’en 1985, le griot mandingue a joué dans une multitude de pièces de théâtres avec le réalisateur Peter Brook. Parmi ces pièces nous avons “Qui est là ? “ ; “l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau” ; “Antigone“ ; “Hamlet“ ; “Le costume de Thierno Bocar“… Sotigui Kouyaté fait une fabuleuse dans le long métrage ‘Keita, l’héritage du griot’ de son fils Dany Kouyaté en 1995 o๠il détient le rôle principal. Cinq ans plus tard, l’acteur revient sur scène avec le rôle principal dans ‘little Sénégal’ du franco-algérien Rachid Bouchareb. Il tourne dans des films tels : ‘la genèse’ du réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, ‘le maitre des éléphants’ de Patrick Grand Perret’, ‘IP5′ de Jean Jacques Beineix aux côté d’Yves Montand, ‘tombés du ciel’ de Philippe Loiret, etc. Le mandéka théâtre de Bamako En 1997, le vieux Kouyaté créé avec Alioune Ifra N’Diaye, Jean Louis Savot Duvauroux et Habib Dembélé, la mandéka théâtre du blonba. C’’est une structure de promotion et de création artistique et littéraire. C’’est donc avec le mandéka théâtre qu’il fera la mise en scène de la pièce de théâtre ‘Antigone’ en 1998. l’artiste se plaisait à  dire « je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n’est la grande école de la rue. » C’’est dire à  quel point ses talents artistiques impressionnaient plus d’un. C’’était un artiste complet, bourré de talents et qui imposait le respect. Un prix plus que mérité En 2009, Sotigui Kouyaté reçoit l’ours d’argent du meilleur acteur, dans ‘London river’ de Rachid Bouchareb. Ce prix venait comme une sorte de remerciement pour des années d’efforts et de durs labeurs dont l’artiste a pu faire montre. Le ministre burkinabé de la culture, Mr Phillipe Sawadogo estime que « la disparition de ce géant du 7è art est une grande perte pour l’Afrique et le monde. Sotigui est l’un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique.» Pour sa part, le cinéaste burkinabé Gaston Kabore rend un vibrant hommage à  « un homme extraordinaire, un géant de la comédie. » Au festival de Cannes 2008