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Soumeylou Boubèye Maiga plaide pour la Libye à New York

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Monsieur Soumeylou Boubèye MAIGA et ses homologues du Groupe d'experts…

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Monsieur Soumeylou Boubèye MAIGA et ses homologues du Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine, sont à  New York o๠ils ont plaidé, hier devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, en faveur de l’instauration d’un cessez-le-feu en Libye. L’objectif du plaidoyer est noble. Il s’agit de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et une plus grande implication de l’UA dans la gestion du conflit. En marge de la réunion de New York, le Chef de la diplomatie malienne, a été interrogé par le journal l’EXPRESS. Il a notamment parlé des enjeux de la lutte antiterroriste dans la bande sahélo-saharienne. « La frontière sud du Vieux continent n’est plus l’Afrique du Nord, mais le Sahel », dixit SBM. Selon SBM, le défi, c’est d’instaurer une présence permanente dans cette zone. « Primo, il s’agit d’une région très rude et difficile d’accès. D’o๠un vrai casse-tête logistique. D’autant qu’il faut transférer à  des forces militaires des tâches de sécurité publique. Secundo, nous devons faire face à  de lourdes contraintes en termes de moyens: cette force, il convient de la soutenir, de l’entretenir et de l’alimenter. Tertio, la nature de la menace et l’identité de ceux qui l’incarnent s’avèrent floues. Il s’agit d’acteurs hybrides, impliqués aussi dans des trafics et autres activités illégales, et insérés dans les populations locales ». Neutraliser AQMI Pour lui, les priorités des pays concernés ne sont pas nécessairement identiques et, l’action armée seule ne suffira pas. « Neutraliser les noyaux durs d’Aqmi, soit. Mais à  quoi bon s’ils se reconstituent au moindre désengagement? Il faut donc prolonger cette action militaire, notamment par l’amélioration qualitative de la présence de l’Etat. Une démarche que rend nécessaire la distorsion entre la taille des territoires et leur peuplement. Songez que le seul Nord-Mali couvre 810.000 km², soit une fois et demi la superficie de la France, et qu’il n’héberge qu’1,2 million d’habitants ». Soumeylou Boubèye Maiga a signifié que l’ensembles des pays de la bande sahélo-saharienne doivent de se garder de la tentation de militariser cet espace. Car, conseille-t-il, il faut que les autochtones prennent en charge une partie des opérations de sécurité, notamment par l’entremise, dans des sociétés de type tribal, de leurs représentants élus. « Quatrième point enfin, il s’agit de prévenir un danger transnational. Or, les priorités des pays concernés ne sont pas nécessairement identiques. D’o๠des modes de traitement différents, ce qui peut susciter des frictions ». Interrogé sur ce qu’il attend des partenaires européens et américains, SBM a tout d’abord signalé l’aide en matière de formation. L’effort, dit-il, est déjà  engagé, mais doit changer de braquet et privilégier des savoirs très spécialisés. « Au total, l’effort requis suppose des centaines de millions d’euros. Entendons-nous bien: l’objectif n’est pas de faire du Sahel une zone de guerre permanente, mais bien au contraire une zone sécurisée pour l’activité économique et les actions de développement ».