Soutien à la junte: Naissance du MP 22

Quelques heures après l'annonce de la nouvelle du renversement du régime Amadou Toumani Touré, une cinquantaine de partis politiques et…

Quelques heures après l’annonce de la nouvelle du renversement du régime Amadou Toumani Touré, une cinquantaine de partis politiques et d’organisations de la société civile a décidé de constituer un mouvement de soutien à  l’action de la junte militaire réunie au sein du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Le « Mouvement populaire du 22 mars » (MP22), qui se veut opposante au Front uni pour la restauration de la démocratie (favorable au régime ATT), est composé, entre autres, des partis SADI, BARA, l’Association malienne des expulsées (AME), l’Observatoire de l’Etat de droit, l’Association de soutien aux idéaux d’Oumar Mariko, le Syndicat des paysans du Mali, l’Association des rapatriés de Libye, l’AJDP, l’Association « Alternative Mariko 2012 », la Communauté arabe à  Bamako, le Club Ahmed Sékou Touré, le Forum des organisation de la société civile, etc. Face à  la presse ce lundi 26 mars, les responsables ont réitéré leur adhésion à  l’action du groupe d’officiers et de sous-officiers. Avant de déclarer que ce coup d’Etat est « un courageux sursaut politique et militaire salutaire pour annuler les projets illégaux et illégitimes de référendum constitutionnel et élections sous occupation et sans issues du régime sortant ». « Situation prévisible » Selon le chef de fil du mouvement, Dr Oumar Mariko, cette situation était d’autant plus prévisible, qu’elle intervient dans un contexte d’abandon de souveraineté du régime sortant avec la signature de l’Accord d’Alger, le 4 juillet 2006 qui autorise le retrait de l’armée des régions du Nord et les interventions militaires franco-mauritaniennes sur le territoire malien. « La bienveillance face à  l’implantation de AQMI, des narcotrafiquants dont il fait libérer une personne impliquée au plus haut niveau, Mohamed Ould Awainatt, l’autorisation de laisser entrer sur notre territoire des combattants venant de Libye avec toutes leurs armes, l’absence de soutien logistique aux militaires envoyés sur le front, provoquant la mort de certaines de militaires, le manque de volonté de protéger les populations civiles, etc. sont autant de faits, selon lui, qui présageaient un renversement de régime. A ce tableau sombre, dépeint par le député de l’opposition, s’ajoutent, selon lui, le refus par l’ancien régime de constituer un fichier électoral fiable pour des élections libres, transparentes et crédibles, l’incapacité à  faire face aux différentes crises : l’école, l’emploi, la famine, la corruption, la cherté de la vie, l’insécurité… En clair, si l’on croit au secrétaire général du parti SADI, le coup de force du 22 mars témoigne « la faillite des partis politiques consensuels, et l’unique moyen dont dispose le peuple malien pour reconquérir sa dignité et son honneur perdu, rétablir son unité nationale, son intégrité territoriale, sa cohésion et sa prospérité sociale et rénover sa démocratie sur la base de ses intérêts ». « Sauver la démocratie » Comme un hasard du calendrier, la naissance du « MP 22 » intervient à  quelques jours de la célébration du 26 mars 1991, date anniversaire de la chute du régime Moussa Traoré et qui consacre l’avènement de la démocratie dans notre pays. Selon Oumar Mariko, les évènements du 22 mars dernier viennent parachever ce combat. Car, estime-t-il, les idéaux ont été trahis au profit de la corruption, du népotisme, du clientélisme, de la faillite de l’école, du système de santé, etc. « Ce coup d’Etat n’est autre que la réponse militaire à  des revendications politiques », a déclaré l’opposant au régime sortant. Le Mouvement Populaire du 22 mars se propose donc d’accompagner le CNRDRE pour « combler ces insuffisances de notre démocratie ». Il souhaite ainsi à  veiller à  l’approfondissement du processus démocratique, à  appuyer la junte dans toutes ses actions d’assainissement de l’administration nationale, de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite et la gestion définitive de la question du Nord. Ce qui fera dire à  Mohamed Tabouré, que la dynamique ainsi amorcée doit permettre l’approfondissement qualitatif de la révolution du 26 Mars 1991 pour laquelle de nombreux Maliens ont laissé leurs vies. Le MP 22 attire, à  cet effet, l’attention du CNRDRE et du peuple malien contre la volte-face de ces mêmes forces qui ont accompagné le régime défunt jusqu’aux évènements du 22 mars 2012.