Spéculation foncière : Adama Sangaré dans la tourmente

Le tout-puissant maire de Bamako, Adama Sangaré, a été mis sous les verrous le vendredi 23 février suite à  des…

Le tout-puissant maire de Bamako, Adama Sangaré, a été mis sous les verrous le vendredi 23 février suite à  des plaintes relatives à  plusieurs morcellements des parcelles dans la ville de Bamako. D’autres litiges liés à  sa gestion du foncier seraient également en cause dans cette affaire. Le personnel sous le choc C’’est à  un spectacle particulier qu’ont assisté les usagers de la mairie du district le vendredi dernier. Selon des témoins, présents sur les lieux, le maire a été interrogé des heures durant dans son bureau par des gendarmes. Qui l’ont finalement emmené avec eux au Camp I de Bamako. «Â C’’est scandaleux ! » s’est indigné un de ses collaborateurs. D’après des sources concordantes, Adama Sangaré a passé tout le week-end aux mains de ses geôliers. Cadre du parti Adema, son élection à  la tête de la mairie du District avait fait couler beaucoup d’encre en son temps. Elle avait en effet coûté la bagatelle de 80 millions à  son parti en 2009. Un investissement que ses détracteurs lui reprochent d’avoir très vite rentabilisé en se livrant à  des pratiques pas très catholiques en ce qui concerne la gestion du foncier dans le capitale. Que reproche-t-on au maire ? Adama Sangaré, aux dires de certains, a de quoi s’inquiéter. l’affaire en cours concernerait le morcellement de parcelles vierges dans le district de Bamako et alentours. Même les espaces verts, publics, les bords du fleuve n’auraient pas été épargnés par le maire et ses acolytes, faisant main basse sur des sites réservés par exemple aux loisirs pour les jeunes dans les quartiers. Ce qui a d’ailleurs occasionné de nombreux conflits sociaux dans les quartiers concernés. l’affaire de Sotuba en 2011 ou encore celle des constructions anarchiques sur le site de l’ACI auront donc fini par rattraper le maire Sangaré. De nombreux propriétaires spoliés continuent aujourd’hui de réclamer leur dû à  la mairie qui a abusivement autorisé la construction d’immeubles, détruits par la suite par l’ACI. Ces dernières années, son nom avait été cité dans de nombreuses affaires, certains allant jusqu’à  évoquer l’existence d’une véritable mafia du foncier à  Bamako. A l’origine de son interpellation, la plainte déposée par une dame à  Magnambougou contre le maire qui aurait morcellé ses parcelles dans les constructions rurales de Magnambougou. Selon d’autres sources, il s’agirait d’un autre particulier de Kalanbancoro qui aurait également porté plainte contre le maire Sangaré, toujours dans le cadre d’un litige foncier. Si les versions divergent, une chose est sûre, C’’est que l’interpellation de l’enfant de Badialan ne déplait pas à  certains maliens. «Â C’’est le crépuscule des crapules » se réjouit un bamakois sous couvert de l’anonymat. D’autres fustigent ce qu’ils qualifient de «Â  règlement de compte » à  l’endroit du maire. Et arguant que cette affaire pouvait être réglée autrement que par son arrestation qui n’avait pour but que de lui infliger une humiliation publique. « Je ne comprends pas pourquoi ce dossier longtemps suspendu refait surface maintenant », lance un proche du maire. Aux dernières nouvelles, Adama Sangaré doit comparaà®tre ce lundi devant le juge. Au niveau de la mairie du District, le conseil a décidé en urgence de se réunir pour statuer sur la conduite à  tenir.