DossiersDossiers, Reportage




Sur les traces du Paris-Dakar

45 kilomètres au sud de la capitale sénégalaise, dans l'hinterland de la ville de Rufisque l'une des anciennes quatre communes…

45 kilomètres au sud de la capitale sénégalaise, dans l’hinterland de la ville de Rufisque l’une des anciennes quatre communes de la colonie française, au pied de l’océan atlantique s’offre un lac autrefois large de trente kilomètres carré et réduit à  seulement quatre aujourd’hui. Son eau de couleur rosâtre du fait du flirt entre le soleil et son taux élevé de sel le singularise. Nous sommes au lac rose, dernière étape du rallye Paris-Dakar. Avant l’avènement d’Al Qaeda, décembre et janvier étaient ici des mois de traite. Les amateurs de sensation forte se retrouvaient ici. Aujourd’hui, Ebola, enlèvement et visa touristique font fuir les touristes. La population locale se tourne vers l’extraction et l’exploitation du sel iodé. Quatre heures de plongée pour avoir une tonne de sel, C’’est le prix à  payer pour survivre et empocher des billets de banque. Pour la plongée, les exploitants issus de cinq villageois environnants et encadrés par un comité de gestion, s’enduisent le corps de beurre de karité. Le lac, d’une profondeur de trois mètres dont 1,5 constitué de sel, a la particularité de ne jamais avoir connu de cas de noyade ou d’accident mortel. Les 2400 tonnes annuelles de sel iodé ensaché sont exportées au Ghana, en Côte-d’Ivoire, en Angleterre mais surtout au Mali qui demeure le plus gros importateur du lac rose. l’évaporation progressive du lac rose inquiète les exploitants et les commerçants. Le gouvernement sénégalais minimise le problème et se concentre sur les recettes générées par les 24 kilomètres de piste que les touristes empruntent pour des sensations fortes à  bord de camions défiant les dunes et caressant l’écume des vagues maritimes. En lieu et place du rallye Paris-Dakar, le rallye Amsterdam–Dakar meuble le vide.