Société




Les surnoms : Ils peuvent nous nuire toute la vie

Au début, ça passe encore, mais avec le temps, ça peut devenir gênant. Durant l’enfance, beaucoup ont un petit surnom, qui grandit et…

Au début, ça passe encore, mais avec le temps, ça peut devenir gênant. Durant l’enfance, beaucoup ont un petit surnom, qui grandit et fait même très souvent de l’ombre au vrai prénom. À l’âge adulte, il peut devenir lourd à porter.

« Gros pain », c’est le surnom peu enviable qu’un chef de famille s’est vu coller. L’histoire est contée par Magma Gabriel Konaté, qui confie qu’il était appelé ainsi par sa famille à cause de son amour pour cet aliment. Par un curieux hasard, il découvrit un jour ce sobriquet et décida d’interdire purement et simplement l’usage du mot « pain » autour de lui.

Le surnom peut naître dans différents contextes, mais au Mali le plus fréquent est celui attribué par homonymie. Un enfant peut être surnommé Tonton parce qu’il est l’homonyme d’un oncle. Tel est le cas de « Papou », Sékou Cissé de son vrai nom. Son surnom qui le poursuit partout même au travail. « Quand j’étais petit, j’aimais bien ça, cela faisait de moi l’enfant chouchou. Aujourd’hui, devenu chef de famille, ça m’offusque mais j’y peux rien. Mes neveux et nièces m’appellent Tonton Papou ».

Certains surnomment leurs enfants pour créer plus de lien. Mais il est rare de voir un homme être surnommé « Bijou », sauf s’il a grandi avec sa grand-mère, qui l’appelait « mon bijou ».

Les surnoms les plus médiocres sont ceux donnés dans le milieu scolaire ou dans les grins, à travers une expérience marquante ou une anecdote. Ils sont à prendre forcément avec humour si on veut avoir la paix. « Bôlo » est le surnom dont Madou a hérité à l’adolescence, parce qu’il souffrait de la gale du pied. Pour se moquer de sa nouvelle démarche, ses amis l’appelaient « deux pas de Bôlodjo », ensuite devenu le diminutif Bôlo. Aujourd’hui il ne se rappelle plus du sens du mot qui a littéralement mis son prénom aux oubliettes. À l’école, les élèves se donnent souvent des surnoms qui viennent d’un trait physique comique ou d’une qualité. Comme « Rougeo » parce qu’on est de teint clair, « Big Maman » ou  « Sécurité » parce qu’on est gros, « Einstein » ou « Intello » parce qu’on est intelligent. Les surnoms sont aussi une marque d’affection. Romantiques et mignons, ce sont ceux que se donnent les amoureux pour se dire je t’aime.

Maryam Camara