La position du chef de la diplomatie américaine est particulièrement attendue au lendemain des prises de positions fermes de l’administration Trump contre le régime syrien.
A Lucques, près de Pise, la journée a débuté vers 7H45 (5H45 GMT) avec une réunion d’une heure entre les ministres des Affaires étrangères des sept grandes puissances (Etats-Unis, Allemagne, Japon, Royaume-Uni, Canada, France et Italie) et de hauts diplomates de Turquie, des Emirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et du Qatar.
Elle devait se poursuivre avec une autre table ronde à sept et des rencontres bilatérales, avant une conférence de presse prévue à 12H00 (10H00 GMT) du ministre italien, Angelino Alfano, hôte du sommet.
Ce dernier avait expliqué lundi que les discussions élargies de la matinée visaient à trouver les moyens de relancer le processus en vue d’une solution politique en Syrie et d’éloigner le spectre d’une escalade militaire.
Les alliés du président syrien Bachar al-Assad, en particulier la Russie et l’Iran, ont en effet menacé de représailles après la frappe américaine contre une base aérienne syrienne dans la nuit du 6 au 7 avril en réponse à une attaque chimique, imputée au régime syrien, qui avait fait 87 morts le 4 avril à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.
Le ministre britannique, Boris Johnson, a lui aussi souhaité que M. Tillerson reparte avec un « message clair et coordonné » pour la Russie, principal allié du régime de Bachar al-Assad. De son point de vue, il s’agit de faire pression pour que Moscou cesse de soutenir M. Assad, qui est « maintenant toxique dans tous les sens du terme ».
Lundi, les Etats-Unis ont en tous cas averti une nouvelle fois le régime de Bachar Al-Assad de ne pas procéder à de nouvelles frappes chimiques, affirmant au passage avoir cloué au sol 20% de l’aviation syrienne dans leur bombardement de la semaine dernière.
– ‘Rendre des comptes’ –
« Les Etats-Unis ne resteront pas passifs quand Assad tue des innocents avec des armes chimiques », et la Syrie « serait mal avisée d’utiliser à nouveau des armes chimiques », a averti le général James Mattis, le chef du Pentagone.
Dans la matinée de lundi, plusieurs des ministres ont participé à une cérémonie du souvenir à Sant’Anna di Stazzema, un village près de Lucques où 560 civils ont été assassinés par des soldats nazis en août 1944.
« Nous nous engageons une nouvelle fois à faire en sorte que tous ceux qui commettent des crimes contre des innocents partout dans le monde aient à rendre des comptes », avait promis M. Tillerson à cette occasion.