Syrie : Tension entre Washington et Moscou

La situation à Alep a provoqué un regain de tension entre la Russie et les Etats-Unis sur la Syrie. Rien…

La situation à Alep a provoqué un regain de tension entre la Russie et les Etats-Unis sur la Syrie.

Rien ne va plus entre les Etats-Unis et la Russie depuis l’escalade de la violence à Alep, qui a mis à mal la coopération entre les deux pays sur la Syrie. Le mercredi 28 septembre, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, est allé jusqu’à menacer Moscou de geler toute coopération. Et il reste évident que l’emportement du chef de la diplomatie yankee montre à quel point il est difficile d’envisager une sortie du tunnel en Syrie, pays plongé dans la tragédie de la guerre depuis cinq ans. Selon le porte-parole du Secrétariat d’Etat, John Kirby, John Kerry a informé, via un entretien téléphonique, son homologue russe, Serguei Lavrov, que « les États-Unis se préparaient à suspendre leur engagement bilatéral avec la Russie sur la Syrie, notamment la mise sur pied d’un centre conjoint » de coordination militaire contre les djihadistes prévu par l’accord américano-russe du 9 septembre qui a volé en éclat dix jours plus tard.

La trêve prévue par l’accord difficilement négocié à Genève, a été rompue le 19 septembre par une décision de l’armée syrienne, et, grand paradoxe, en pleine Assemblée générale de l’ONU. Depuis le jeudi 22 septembre, les avions de guerre syrien et russe ont intensifié les bombardements sur Alep. Pour M. Kerry « les Etats-Unis et leurs partenaires tenaient la Russie pour responsable de la situation (…) et que la Russie avait la charge d’arrêter l’assaut et de permettre l’acheminement d’aide humanitaire à Alep et dans les autres régions qui en ont besoin ». Ainsi, Washington demande à la Russie l’arrêt des bombardements sur Alep et la cessation des hostilités.

Va-t-on vers une rupture des relations entre les deux puissances ? Rien n’est certain. Mercredi soir, le ministre russe de la Défense a déclaré que le Président Vladmir Poutine « a chargé les ministères de la Défense et des Affaires étrangères d’être prêts à continuer à travailler conjointement avec nos partenaires américains sur le dossier syrien ».