Système de Riziculture intensive (SRI) : l’innovation par le riz

Le système classique de riziculture au Mali est basé, depuis plusieurs générations sur l'utilisation massive de plants, ce qui ne…

Le système classique de riziculture au Mali est basé, depuis plusieurs générations sur l’utilisation massive de plants, ce qui ne permet pas au riz de « respirer » et de profiter de la lumière. Le riz étant une plante photovoltaà¯que, il est important que ses plants reçoivent de la lumière pendant huit heures de temps, selon M. Kouyaté, qui a également attiré l’attention sur le fait que ce n’est pas non plus « une plante aquatique ». « Il faut le voir pour le croire. Souvent, les paysans nous traitent de fous quand nous leur parlons de la technique du SRI » explique Djiguiba Kouyaté, spécialiste riz et passionné de cette technique révolutionnaire. Le SRI qui consiste à  espacer les plants de riz de 25 centimètres permet donc à  la lumière d’atteindre toutes les feuilles. Comparativement à  la technique classique, le SRI permet de récolter en moyenne 7 tonnes à  l’hectare, selon les spécialistes. « Ce rendement peut même être vu à  la hausse, si toutes les conditions sont réunies pour une meilleure production… ! Efficacité du rendement Des paysans ayant essayé la technique et témoignent de son efficacité, surtout au niveau du rendement. C’’est le cas de Abdoulaye Tanapo, producteur de riz à  Koriantzé « J’ai vu la rentabilité du SRI et nous aimerions que le gouvernement vienne en aide aux paysans afin qu’ils puissent tous utiliser cette technique ».Le SRI a été découvert par hasard, hors du champ scientifique, lorsque des paysans de Madagascar étaient confrontés à  un changement du temps. « Des vents violents s’abattaient sur les villes et lorsque les paysans étaient en phase de planter le riz, tout partait avec les rafales de vent. Ils avaient pour habitude d’attendre 30 jours avant de semer le riz. Certains d’entre eux ont créé une technique en mettant de l’espace entre les pieds de riz, et en repiquant dès 10, 11 ou 12 jours. Leurs voisins se moquaient d’eux et étaient persuadés que la technique ne leur apporterait rien de positif. Le résultat fut surprenant puisqu’ils ont récolté le plus », raconte M. Kouyaté. l’implication des politiques pour la valorisation du SRI pourrait garantir « une autosuffisance alimentaire au Mali » a expliqué M. Kouyaté, estimant que la culture selon la technique à  grande échelle pourrait générer des avantages inattendus. Au Mali, durant la campagne 2013-2014, les paysans ont eu une moyenne de 3 tonnes de riz à  l’hectare, avec une production totale de 1.200.000 hectares sur 605.000 hectares. Ce rendement est doublé, voire triplé avec la technique du SRI, affirment les spécialistes. Le pays est l’un des plus gros importateurs de riz, avec une moyenne de 180.000 tonnes, en provenance notamment de la Thaà¯lande ou du Vietnam, selon des chiffres du ministère du Développement rural. Très souvent, les cultivateurs maliens inondent les champs de riz avec de l’eau, ce qui n’apporte aucun complément au moment de la récolte. D’ailleurs «le fait de mettre de l’eau sous les plants de riz vient des Chinois, et le but est de contrôles les herbes et l’eau n’a aucun autre impact », a-t-il précisé. l’implication des politiques pour la valorisation du SRI pourrait garantir « une autosuffisance alimentaire au Mali » a expliqué M. Kouyaté, estimant que la culture selon la technique à  grande échelle pourrait générer des avantages inattendus. l’atelier national sur le système de riziculture intensif (SRI) a lieu à  Bamako du 17 au 18 avril, dans le but de d’impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans les chaà®nes de valeur ciblées dont le riz, afin d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.