Système LMD dans l’espace UEMOA : Où sont passés les 40 Milliards Fcfa de l’Etat malien ?

Au lieu d'être investi pour les besoins de l'enseignement supérieur, les fonds remis par l'Uemoa aux autorités maliennes auraient été…

Au lieu d’être investi pour les besoins de l’enseignement supérieur, les fonds remis par l’Uemoa aux autorités maliennes auraient été investis dans « les poches » des autorités maliennes. Selon nos sources, l’argent, au lieu d’aller au trésor public pour permettre son utilisation efficiente, a été gobé depuis le sommet. Et depuis, aucun bruit.Aujourd’hui, il a fallu que la crise universitaire éclate et s’attise pour que le voile soit levé sur cette affaire. En effet, la matérialisation du système LMD se devait d’être accompagné de moyens financiers colossaux. Raison pour laquelle, les autorités de l’Uemoa n’ont nullement lésiné sur les moyens pour ce faire. Avec cette importante manne financière, nombreux sont-ils les pays qui ont pu lancer la machine LMD. Aujourd’hui, grâce à  cette partition de l’institution sous régionale, les pays comme le Niger et le Burkina ont pu se stabiliser, et sont de plein pied dans l’application du système LMD. Mal lancé, le système fait déjà  des victimes au Mali Lancée il y’a à  peine 3 ans dans les pays de l’espace UEMOA, l’application du système LMD au Mali, prend des proportions très inquiétantes. Outre les profonds bouleversements apportés dans l’ordonnancement pédagogique de nos grandes écoles, le système est fortement décrié par des étudiants qui, visiblement, se voient sur les chemins de « l’abattoir ». Pour, dit-on, redorer son blason naguère terni, l’enseignement supérieur du Mali a jeté son dévolu sur ce nouveau système conçu sous la coupole des 8 pays de l’espace l’UEMOA. En effet, C’’est le souci d’uniformiser le niveau éducatif des pays de la sous région qui sou tend cette décision politique majeure. Le hic, C’’est qu’au Mali, son application tourne autrement : un véritable cauchemar pour enseignants et ses étudiants. « l’Etat malien s’est précipité dans un système auquel il n’est point préparé, les étudiants non plus n’y étaient pas préparés », regrette un membre du Conseil supérieur de l’éducation (ayant requit l’anonymat). « En soi, le système LMD n’est pas mauvais », indique-t-il. Mais fallait-il que les autorités maliennes réunissent les conditions nécessaires à  son application. Compte tenu du niveau très bas des étudiants maliens, le système LMD serait d’un apport significatif dans le rehaussement du niveau de l’université malienne. Le hic est que depuis l’amorce de la mise en œuvre du système LMD, les autorités maliennes n’ont initié les enseignants à  ce système que sur la base de piteux ateliers de formation, et de fallacieux discours. Application difficile au Mali Après une ébauche chaotique au niveau de la Flash et de l’Ena, l’application du système LMD au niveau de l’Eni et la Fast n’est pas gagnée. Quant aux professeurs de l’Eni, eux n’ont mis la main à  « la patte » qu’à  la faveur d’un atelier de formation organisé à  Koulikoro en septembre dernier. Dans tous ces établissements ci-dessus cités l’on déplore un profond chamboulement dans l’ancien système. Tous les compartiments de la formation en sont affectés. A la Fast par exemple, nombres de filières de la Fast n’ont pas de correspondant direct à  l’Eni. Selon les témoignages de certains étudiants de l’Eni, « Nous étudions des matières qui n’ont rien à  voir avec celles aux quelles on a eu affaire à  la Fast. Or, les disciplines de l’Eni doivent être une suite logique de celles étudiée à  la Fast. Ici, nous sommes en rupture net avec ce que nous avons appris à  la Fast ». Approché par nos soins, le Pr. Abdoulaye Traoré, directeur adjoint de l’Eni a indiqué que la mise en œuvre du système LMD n’est pas sans répercussion sur les l’ancien système. En effet, le système LMD prône un système modulaire scindé en deux semestres bien rempli. Excédés par cet état de fait, certains enseignants ne savent ou se limiter dans dispensation des cours. Pis, ils sont le plus souvent confus dans leurs programmes initiaux. Par ailleurs, le système leur demande un surplus d’effort qui fait qu’ils ont même soumis des revendications pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Entre le marteau et l’enclume ! Avait-il, l’Etat malien, été contraint d’embrasser le nouveau système ? O๠alors, devrons nous comprendre qu’il n’avait nullement le choix de tenir tête à  une convention sous régionale, de surcroà®t, devant ses pairs chez la plupart desquelles, le niveau de l’éducation surplombe parfaitement celui du Mali. « Nous n’avons pas été, au préalable, préparés à  ce système qui nous demande beaucoup d’étoffer nos programme de cours initiaux ». C’’est précisément en 2006 que le système Licence Master Doctorat (LMD) a vu le jour. En effet, d’ici à  2011 les 8 Etats de l’UEMOA devront inéluctablement basculer dans ledit système. Avec des débuts d’application difficiles, le système a du mal à  avoir droit de cité chez des étudiants étrillés par les affres du langoureux système éducatif malien. Adopté à  une période ou le système éducatif malien périclitait de jour en jour, le système LMD se voulait donc un véritable espoir pour non seulement le Mali, mais aussi, les Etats de la sous région. A tout point de vue, ledit système était perçu comme un véritable palliatif. Parlant de reforme du système éducatif, les autorités maliennes n’ont jamais manqué de venter les « mérites » du système LMD dans le dispositif universitaire. Mais de là  à  s’apercevoir que ce sont les autorités eux-mêmes qui contribuent vraisemblablement à  faire perdurer la crise, en faisant écran à  l’application du système LMD. Il y a véritablement de quoi désespérer !