Tabaski 2009 : pénurie de « moutons » à l’horizon

Pénurie de bétail Comme premier constat ; les prix ne sont pas abordables à  18 jours de la fête. Nous sommes…

Pénurie de bétail Comme premier constat ; les prix ne sont pas abordables à  18 jours de la fête. Nous sommes aux «Â garbals » de la zone industrielle de la commune II. Des vendeurs rencontrés sur les marchés à  bétail témoignent que leurs camarades marchants ne sont encore venus de l’intérieur du pays. A cause des récoltes en cours pour le moment. Tamsir Maiga témoigne : « cette année l’hivernage a démarré tardivement ce qui fait que bon nombre des marchants n’ont pas encore acheminé leurs moutons vers la ville. ». D’autres commerçants de moutons pensent que dans dix jours, il risque d’y avoir pénurie de moutons pour la simple raison que les bêtes sont en train d’être exportés vers les pays voisins.. Les petits béliers oscillent entre 35 000 et 40 000 FCFA, les moyens vont jusqu’ à  70 000 et les propriétaires de gros béliers exigent 90 000 voire à  100 000 FCFA. «J’ai des collègues qui ont préféré revendre leurs moutons au Sénégal, au Burkina Faso. Si J’ai en ai l’occasion, je vendrai mes moutons dans ces pays ou le bétail fait prix » déclare un berger peulh au «Â garbal ». Des prix exorbitants pour la capitale De nombreux Bamakois rencontrés sur les marchés à  bétail ou en ville jugent que les prix sont assez élevés. Sur les différents marchés, le bélier moyen est proposé à  40.000 Fcfa. Il y a également de gros béliers pour lesquels il faut débourser 100 000 voire 135 000 Fcfa. Des prix jugés exorbitants pour nombre de nos compatriotes. « Depuis deux jours je fais le tour des points de vente pour trouver un bon mouton. Avec les prix pratiqués, je n’arrive pas au regard des mes moyens », témoigne Amadou Keita croisé dans un marché en train de marchander le prix d’un bélier blanc tacheté de noir. « Je ne comprends pas pourquoi à  chaque veille de fête les vendeurs de mouton font la surenchère », se plaint un autre acheteur rencontré dans un point de vente à  Doumanzana. « Je crois que je vais attendre la veille de la fête pour acheter mon bélier, en espérant que les prix vont chuter », poursuit l’homme visiblement irrité contre les propriétaires de bêtes. Au même moment, passe Ibrahim Camara qui se mêle à  la discussion. Lui aussi pense les deux derniers jours sont les meilleurs moments pour acquérir un bon bélier à  un coût raisonnable. Manque d’organisation des commerçants Le chef de la division Industrie animale du ministère, souligne deux facteurs qui expliquent le phénomène de hausse des prix du mouton à  la veille de chaque fête :  » le manque d’organisation des professionnels du secteur et l’intervention des commerçants étrangers. Ceux-ci profitent de l’ouverture qu’offre l’intégration sous-régionale pour se rendre dans les coins les plus reculés de notre pays et acheter en grande quantité des animaux qu’ils vont revendre beaucoup plus chers dans leurs pays. Ces acheteurs étrangers, une fois dans les zones d’élevage, achètent sans discuter les bêtes à  des prix qui perturbent le marché national, explique le technicien. Depuis les marchés primaires, explique-t-il, le prix des animaux commence à  augmenter. De sorte qu’à  la veille de la fête, on se retrouve avec des tarifs trop élevés pour la majorité de nos concitoyens. Le rôle du ministère de l’élevage et du commerce Il ne fixe pax des prix, mais il peut mettre en oeuvre des instruments de contrôle des prix à  la baisse. Autrement, la fête cette année, risque d’être ternie par la pénurie de moutons.