Tabaski: faut-il remplacer le mouton?

La fête de Tabaski ou Aid el Kébir a lieu le 10 du mois de dhou al-hijja, le dernier mois…

La fête de Tabaski ou Aid el Kébir a lieu le 10 du mois de dhou al-hijja, le dernier mois du calendrier musulman. Elle intervient après waqfat Arafa, ou station sur le mont Arafat et marque chaque année la fin du hajj. Cette fête est la plus importante de l’islam. Elle commémore la soumission d’Ibrahim (Abraham dans la tradition juive) à  son Dieu, symbolisée par l’épisode o๠il accepte d’égorger son unique fils Ismaà«l sur l’ordre de Dieu. Après son acceptation de l’ordre divin, le Dieu envoie l’archange Gabriel qui substitue au dernier moment, l’enfant par un bélier qui servira d’offrande sacrificielle. En souvenir de cette soumission totale d’Ibrahim à  son Dieu, les familles musulmanes sacrifient un animal selon les règles en vigueur. Parmi les inquiétudes des Maliens, il y a la cherté du prix du mouton. Or, cet animal est à  sacrifier pour valider la fête de Tabaski. Sur les marchés, les clients se font rares, les vendeurs restent optimistes pour la plupart. A quelques jours de la fête, l’ambiance reste pourtant morose. Non loin de la police du 3e arrondissement de Bamako, Ousmane Konaté propose ses bêtes à  « prix raisonnables » selon ses dires. Aucun client à  l’horizon ce vendredi 4 octobre 2013. « Les moutons que nous vendons ici varient entre 40 000 francs et 100 000 francs CFA. Ce n’est pas cher. Il faut aller chercher les bêtes assez tôt à  Niono. Dans ce cas leur transport par tête varie entre 2500 et 3000 francs CFA. Cependant, ceux qui attendent la dernière minute vont se voir facturer le transport des bêtes jusqu’à  5000 francs par tête ». Il existe de nombreux marchés de moutons dans la capitale malienne. Quelques-uns sont improvisés à  l’occasion de l’approche de la fête de Tabaski, sous les arbres, sur des terrains vagues dans plusieurs quartiers. « Tout le monde aura du mouton » commente ce vendeur ambulant. Que faire s’il n’y a plus de mouton ? Il y a plusieurs conditions en ce qui concerne le sacrifice des bêtes. Le sacrifice recommandé est celui d’un mouton, de préférence un bélier. Selon les spécialistes, « il est demandé aux fidèles de choisir un grand bélier parce qu’il sera sa monture pour traverser le pont ‘’Sirat » ». Selon Bouna Sissoko, un internaute, « mieux vaut acheter un boeuf qu’un bélier de 200.000 ou encore acheter trois béliers et en donner aux voisins qui en ont besoin ». Certes le partage est l’une des recommandations de cette fête. Cependant, tout se fait selon des normes. Tout musulman, capable, financièrement, de faire le sacrifice du bélier y est fortement encouragé. Si une famille ou un chef de famille n’a pas la possibilité d’avoir un mouton mâle, (ndlr pénurie ou impossibilité d’acheter le mouton mâle), il lui est possible d’acheter alors une brebis. La troisième possibilité est une chèvre (mâle), sinon une femelle. Ensuite vient le taureau, sinon une vache. La cinquième alternative est le chameau ou sinon la chamelle pour clore la liste. Selon la charia (la loi islamique), il n’y a pas d’autres possibilités que les animaux cités ci-dessus. Cela se fait, si le musulman se trouve dans une situation extrême et n’a pas la possibilité d’être en possession des bêtes précitées. La cherté des moutons au Mali, peut-il expliquer l’achat d’un autre animal ? « A mon avis, on n’en arrivera pas là . Le mouton est cher mais ça ne coûte pas non plus un million de francs. Nous allons nous débrouiller et acheter un bélier comme prévu par la religion » s’exclame Amadou Tangara, père de famille.