Départ du Gal Lecointre : « Une refondation de l’armée malienne est engagée »

Le nouveau chef de l’EUTM prend fonction à  Bamako la semaine prochaine. Le général Guibert remplacera Lecointre qui vient d’effectuer 6 mois de mission à  la tête de l’European Union Training in Mali (EUTM). Le Général Lecointre vient d’effectuer un voyage à  Bruxelles, au siège de l’UE afin d’y présenter son bilan de la gestion des six mois de formation avec les soldats maliens. Dans son rapport, trois principales parties sont ressorties à  savoir : la condition de la mission et le fonctionnement des bataillons après leur formation, ensuite que faut-il préconiser pour des évolutions possibles de la mission. « La mission initiale était d’entraà®ner quatre bataillons mais aujourd’hui, nous sommes en train d’assurer une mission de reconstruction de l’armée malienne » relate le Général Lecointre. l’armée malienne manque jusqu’à  présent de moyens, à  savoir de véhicules blindés, des mortiers ou autres équipements de combat. « Ces difficultés peuvent être surmontées selon Lecointre. La formation du premier bataillon dénommé « Waraba » état un succès, les 740 soldats sont déployés depuis un mois et demi dans la région de Gao. « C’est toute l’armée malienne qui doit être formée La formation du second bataillon suit son cours. Quant aux 3e et 4e bataillons, au moment de les former, les problèmes logistiques devraient être un « mauvais souvenir ». l’EUTM a pour mandat de former quatre bataillons de l’armée malienne, mais cela ne suffit pas, « à  mon avis, il faut former toute l’armée malienne. Elle avait perdu l’habitude de s’entraà®ner entre autres problèmes. Ce n’est pas moi qui peux décider cela mais J’en ai déposé la requête auprès des autorités compétentes de l’UE. Le Mali a formulé le souhait que la mission de formation de l’EUTM puisse continuer. Quand la volonté politique est là , les institutions fonctionnent bien » explique le général Lecointre. A la veille de son retour dans son pays, le Général français exprime sa satisfaction global du travail effectué « je ne me repose pas sur mes lauriers. Compte tenu des contraintes, je suis globalement satisfait mais C’’est une tâche de longue haleine qu’il faut continuer avec ardeur. Il reste beaucoup de travail à  faire. Le Mali est au début d’un long chemin de reconstruction. Il faudra de l’opiniâtreté de la part des Maliens pour y arriver, pour un Mali nouveau » conclue le Général Lecointre.

Mali: former l’armée prendra du temps

Selon le calendrier actuel, l’EUTM Mali a jusqu’à  mars 2014 pour former quatre bataillons de l’armée malienne, de 700 hommes chacun. « Je pense qu’il est clair que nous ne devrions pas nous limiter à  entraà®ner la moitié de l’armée malienne. Il faut aussi former l’autre moitié – pas quatre bataillons, qui représentent aujourd’hui la moitié de l’armée malienne, mais plus », a dit le général Lecointre lors d’une conférence de presse à  Bruxelles, o๠il a rencontré des ambassadeurs et des responsables de l’UE. La formation de quatre bataillons supplémentaires signifiera que la mission européenne devra être prolongée d’au moins une année, a-t-il ajouté. Le général Lecointre, qui quittera le commandement de l’EUTM Mali début août, a souligné qu’il s’agissait là  de ses vues personnelles. François Lecointre a souhaité que la mission, forte de quelque 500 militaires européens, puisse être prolongée « d’au moins un an » afin de permettre la formation de la totalité de l’armée malienne. « Nous ne pouvons prétendre aider une nation à  reconstruire durablement son armée en une seule année », a-t-il dit. Vingt-trois pays membres de l’UE contribuent à  cette mission de formation au Mali, qui mobilise environ 550 hommes et un budget de 12,3 millions d’euros. « Une action comme celle-ci demande du temps », a-t-il prévenu alors que les pays européens discuteront à  l’automne de l’opportunité de prolonger le mandat d’EUTM, fixé à  quinze mois, soit jusqu’à  mars 2014, pour la formation de quelque 3 000 soldats maliens.

Général Lecointre :  » Il faudra recréer ce lien de confiance au sein de l’armée malienne »  

Le 24 janvier 2012, un massacre se perpétrait à  Aguel’hoc et près de 70 soldats maliens étaient sauvagement assassinés, par les rebelles du MNLA aidés des forces d’Ansar Dine et d’AQMI. Depuis, C’’est une armée en déroute, qui a perdu les villes du nord Mali, et qui aujourd’hui est aidé par les forces françaises pour reconquérir l’intégrité du territoire malien. Pour l’y aider, l’Union Européenne, incarnée par le Général François Lecointre va mener une mission de formation au Mali sur 4 bataillons. Le concept a lui été validé le 10 décembre 2012 par l’Union Européenne, suite à  une lettre d’invitation des autorités maliennes. Enfin le 17 décembre 2012, le Conseil Européen a désigné le Général Lecointre pour mener la mission EUTM Mali (European Training Mission in Mali). Mais le lancement véritable de l’opération pourrait avoir lieu à  la mi février 2013. «Â Ce qu’il faut préciser, ajoute le Général Lecointre, C’’est qu’en aucun cas, cette mission ne va livrer bataille sur le front mais simplement aider à  restructurer l’armée malienne. l’un des points faibles de celle-ci, «Â C’’est la rupture évidente du lien hiérarchique entre les autorités supérieures et le plus petit des soldats. Il y a une absence de confiance mutuelle, de cohésion qui a tué toute force morale dans cette armée. Il faudra donc reconstruire ce lien de confiance entre la compétence et la subordination », explique le Général. Une mission qui s’inscrit dans la durée… l’Armée malienne a donc un défi immense devant elle. Et l’Union européenne, qui mène une mission du même type en Somalie entamera au Mali sa seconde expérience. Composée d’à  peu près 400 à  450 hommes, relayée d’un corps de protection de 150 hommes, la mission EUTM Mali se base sur deux piliers principaux : – l’expertise et le conseil pour améliorer et reconstruire le fonctionnement de la chaà®ne de commandement de l’Armée malienne. En clair, d’après le Général, au-delà  de la mission de reconquête de l’intégralité du territoire malien, l’Union Européenne veut s’assurer que l’Armée malienne devienne un pilier de l’Etat démocratique, capable de garantir l’Etat de Droit et subordonnée à  l’autorité pour mener sa mission de protection du territoire et des peuples. – Deuxième pilier de l’EUTM : former 4 bataillons de l’armée malienne de 600 à  700 hommes sur une durée de 2 à  3 mois. Par des instructeurs européens et francophones. Comment comprendre l’art de guerre ? Au-delà  de ces deux piliers, la mission pourrait s’étaler sur plus de 10 mois. Surtout, d’après le général, il s’agit d’une approche globale qui prenne aussi en compte la dimension humaine, développement qui a toujours caractérisé la présence de l’Union européenne au Mali. D’un budget de 12 millions d’euros, voté par l’Union Européenne, la mission est financée par des états membres contributeurs de l’Union européenne.