Journée mondiale des réfugiés: plus de 70 millions de déplacés dans le monde

A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée ce jeudi 20 juin 2019, l’état des lieux des réfugiés est dressé à travers le monde. Les familles qui fuient leur cadre habituel de vie à la recherche d’un abri loin de la guerre, des persécutions et des violences sont de plus en plus nombreuses à travers le monde.

A la date du 31 mai 2019, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Mali estimait à 138 391 le nombre de réfugiés maliens ayant quitté le pays à cause de la situation d’insécurité dans certaines localités. Les pays d’accueil de ces déplacés au 31 étaient la Mauritanie avec 56 914, le Niger 56 306 et le Burkina Faso avec 25 171 au 31 avril 2019.

Rapatriés au Mali: 

Source : DNDS

Ce tableau indique la tendance au retour des réfugiés observée depuis des mois dans un contexte marqué par la signature par toutes les parties de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger: la signature des accords tripartites Mali- Niger-HCR, Mali-Burkina-HCR et Mali-Mauritanie- HCR pour le rapatriement volontaire des Réfugiés maliens. Tendances mondiales des réfugiés.

Les déplacés internes

La Commission Mouvement de Populations (CMP) qui recueille et analyse les informations sur les mouvements de populations à l’intérieur du Mali a recensé  fin mai 2019, 120 067 personnes déplacés internes, soit une augmentation de 13 903 individus entre le 1er et le 31 mai 2019. Aussi, 73 880 rapatriés, ce qui correspond à une augmentation de 74 personnes par rapport aux données d’Avril 2019  soit 73.806 rapatriés. Selon l’institution, 548 536 personnes retournées ont été enregistrés par les équipes de la DNDS.

Les opérations d’enregistrement et d’évaluation menées par les équipes de la DTM dans les Régions de Kayes, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou, attestent une augmentation du nombre de personnes déplacées internes au Mali suite à des violences variées dans les régions de Mopti, Ségou, Gao et Tombouctou. De 106 164 PDIs identifiées en avril 2019. Le nombre de personnes déplacées internes dans le pays s’élève désormais à 120 067 individus. Ainsi du 1er au 30 mai 2019, une augmentation de 13 903 personnes déplacées (13%) a été constatée, suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans les Régions de Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou.

 

Réfugiés maliens : En quête d’un retour

La crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis  2012 a occasionné de nombreux déplacements de Maliens vers l’extérieur, notamment les pays limitrophes, pour fuir les exactions commises dans des localités au Nord et au Centre du pays. 7 ans après, la situation a évolué, mais le nombre de réfugiés maliens vivant encore loin du territoire national ne cesse de croître.

138 510. C’était le nombre total de réfugiés maliens vivant dans les trois principaux pays d’accueil que sont le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, à la date du 31 mars 2019, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et du gouvernement malien. Parmi ceux-ci, 58 348 vivent en Mauritanie, 55 496 au Niger et 24 666 au Burkina Faso.

En Mauritanie, où le nombre de réfugiés maliens est le plus élevé, ces déplacés résident essentiellement dans le camp de Mbera et les villes de Bassikounou et Fassala.

Au Burkina Faso, selon les statistiques du HCR au 31 mars 2019, sur les 24 666 réfugiés maliens dans le pays, 53% d’hommes et 47% de femmes, 14 720 vivent dans deux camps, tandis que 9 416 sont dans des villages des provinces de l’Oudalan et du Soum et seulement 530 en zone urbaine, à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso.

Rapatriement volontaire

Le gouvernement du Mali, en partenariat avec le HCR, mène des actions  pour le retour au bercail des citoyens maliens qui ont trouvé refuge à l’extérieur du pays.

« Des commissions tripartites sont mises en place entre le Mali, le HCR et les principaux pays d’asile, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, pour faciliter le retour des réfugiés maliens au pays. Beaucoup d’actions menées dans ce sens ont permis d’avoir des résultats tangibles », indique Halidou Sidibé, Conseiller technique au ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire.

Les réunions de ces commissions, qui sont des cadres de suivi, d’exécution et de planification sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens, se tiennent tous les trois mois, de façon tournante, entre le Mali et le pays d’accueil concerné.

Pour le cas spécifique du Niger, dont la 12ème réunion de la commission tripartite Niger – Mali – HCR s’est tenue le 11 avril dernier à Niamey, 4 587 réfugiés maliens ont pu bénéficier, de juin 2018 au 31 mars 2019, de la facilitation au retour et 5 366 autres ont manifesté leur désir de retourner au pays, selon Idder Adamou, Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses du Niger.

À en croire les chiffres du gouvernement du Mali, le nombre de rapatriés maliens en provenance des trois pays s’élevait à 71 420 à la date du 28 février 2019. D’autres processus de rapatriement sont actuellement en cours.

Etats-Unis : levée d’interdiction pour des réfugiés de 11 pays

Le pays de l’oncle Sam vient de lever l’interdiction aux réfugiés des 11 pays dont le Mali. Elle avait été prise début décembre et cible principalement des pays à majorité musulmane et considérés d’un « haut risque ». 

Les Etats-Unis ont levé l’interdiction, le lundi 29 janvier aux réfugiés des 11 pays qu’ils avaient précédemment classés. Début décembre, un décret migratoire pris par le président américain interdisait aux réfugiés de l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, le Mali, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie et le Yémen d’entrer sur le sol américain. C’était après une opposition judiciaire de plusieurs semaines face aux tentatives de Donald Trump d’empêcher à plusieurs pays musulmans l’accès à ce pays convoité.

Selon le département de la Sécurité intérieure, bien que cette mesure ait été levée, les conditions d’admissions, elles, ont été durcies. La question de l’immigration a divisé les classes politiques américaines, républicaines et démocrates. Ainsi, les autorités du pays ont annoncé « un renforcement de la sécurité et des recommandations dans les procédures du Programme américain d’admission des réfugiés (USRAP) », notamment dans le renforcement des vérifications des demandes d’asile et une actualisation régulière de la liste des pays à haut risque ainsi que des critères de sélection des réfugiés. 

En outre, le département de la Sécurité intérieure sera plus vigilant sur les détails et toutes informations relatives aux demandeurs d’asile. Certains devront laisser l’accès de leurs comptes réseaux sociaux à l’administration pour des vérifications. L’hostilité du président américain et sa volonté d’assouplir sa politique d’accueil sont drastiques. Alors que son prédécesseur a autorisé jusqu’à 110.000 réfugiés pour l’année fiscale 2017, qui s’est achevée le 30 septembre, Donald Trump avait réduit ce plafond à 53 000 réfugiés autorisés. En 2018, il a encore abaissé ce nombre à 45 000, tout en tentant de suspendre le programme. 

Le 10 janvier, le Département d’Etat américain avait établi une liste des pays selon leur degré de dangerosité. Une note de un à quatre détermine le niveau de risque. Le Mali est rangé au niveau 4, devenant, de fait, une destination déconseillée aux ressortissants américains. 

Réfugiés : un retour poussif 

Des familles de réfugiés ont quitté le camp de Mbéra, dans l’extrême sud-est mauritanien, à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière malienne, pour revenir dans le pays qu’elles avaient fui à cause des affrontements entre groupes armés, du banditisme, des exactions… De retour depuis quelques semaines dans la région de Tombouctou, elles espèrent pouvoir reprendre le cours de leur vie.

Loin d’être une tendance qui s’amorce, le retour de ces 76 familles (298 individus environ) à la fin avril, fait figure d’exception au camp de Mbéra qui n’avait plus enregistré depuis longtemps de demande de facilitation de retour pour les Maliens, au vu de l’afflux de réfugiés qui viennent sans discontinuer trouver asile dans le camp du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). « De fin septembre 2016 jusqu’à présent, on a enregistré à peu près 5 800 nouveaux arrivants », indique Héléna Pes, chargée de l’information publique au HCR. « L’afflux qui avait connu des pics entre octobre et novembre 2016 continue jusqu’à présent, mais avec une intensité moins élevée », poursuit-elle.

Difficile retour Le HCR n’encourage pas les réfugiés à revenir au nord du Mali dans le contexte sécuritaire actuel. Les retours volontaires sont néanmoins possibles dans le cas d’une requête spécifique venant des réfugiés. C’est le cas pour ces 76 familles, les premières dont le retour ait été facilité pour l’année 2017. Elles souhaitaient revenir au pays, même si les conditions de sécurité n’étaient pas réunies. « Presque la totalité des réfugiés souhaitent retourner dans leur pays d’origine, mais très peu le font. Ceux qui veulent tout de même rentrer sont bien informés en amont par le HCR avant de présenter leur demande de facilitation », ajoute Héléna Pes.

Munis d’une petite somme d’argent fournie par le HCR pour couvrir les coûts de déplacement, ils ont pris la route. Une fois la frontière passée, le bureau malien du HCR a pris le relais et assurera un suivi des réfugiés sur place. Pour la majorité, malgré les incertitudes quant à l’avenir, le retour chez eux signe aussi la fin de la vie en exil dans la promiscuité et le rationnement du camp. Le gouvernement malien leur a fait parvenir des fournitures de première nécessité et de la nourriture. Les débuts seront difficiles, mais comme le souligne Aziz, rapatrié depuis peu, « je préfère vivre chez moi et souffrir chez moi s’il le faut, plutôt que vivre là-bas dans le camp de réfugiés ».

DE SABLE ET DE VENT Le camp de réfugiés de Mbera, Mauritanie

Après les « événements » qui ont secoué le Nord Mali en janvier 2012, quelque 450.000 personnes ont été déplacées, dont 75.000, en provenance majoritairement de la région de Tombouctou, ont investi le camp de Mbera, que les autorités mauritaniennes ont mis à disposition du HCR dans le Hodh el Charghi, une région désertique très inhospitalière, à l’extrême sud-est du pays, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Mali.

3 questions à Héléna Pes, chargée de l’information publique au HCR

Quelle est la situation pour les réfugiés maliens au camp de Mbéra ?

C’est un moment un peu particulier, parce qu’on observe une augmentation de l’afflux de réfugiés maliens, qui n’était pas observée en Mauritanie depuis 2013. Le nombre actuel de nouveaux arrivants dans ce pays dépasse largement les chiffres des dernières années. Entre fin septembre et aujourd’hui, on a reçu plus de 3 000 réfugiés maliens à Mbéra.

 Comment expliquez-vous cet afflux ?

La situation au Nord Mali demeure fragile. La plupart des réfugiés fuient les régions de Tombouctou, Goundam, Mopti et Ségou. Beaucoup s’attendaient à ce que les accords de paix améliorent la situation, et finalement ils se trouvent harcelés par les groupes armés. À partir du 28 septembre, on a commencé à observer cet afflux massif vers la Mauritanie. Au 15 novembre, nous avions 42 867 réfugiés, mais la totalité des nouveaux arrivants n’est pas totalement prise en compte dans ces chiffres.

 Y a-t-il des demandes de retour de la part des réfugiés maliens ?

De janvier 2016 à juillet 2016, le HCR a beaucoup travaillé sur la facilitation des retours volontaires. Dans cette période, 1 800 réfugiés volontaires sont retournés au Mali. Avec l’afflux des nouveaux réfugiés fin septembre, nous avons cessé de faciliter les retours. En fait parmi ceux qui sont retournés au Mali, une partie est revenue en Mauritanie avec les nouveaux arrivants. Tant qu’il n’y aura pas de sécurité au Mali, il n’y aura pas de retour possible.

L’État malien et le casse-tête du retour

Au plus fort de la crise qu’a connu le Mali de 2012 à 2013, plusieurs centaines de Maliens ont quitté leur localité pour se réfugier hors du pays, dans les pays limitrophes. Malgré tout, l’État tente de leur venir en aide, et de favoriser leur retour. Une politique qui n’est pour le moment pas un succès.

En octobre 2016, la Direction nationale du développement social (DNDS) dénombrait 135 954 réfugiés maliens répartis essentiellement en Mauritanie (42 867), au Niger (60 792) et au Burkina Faso (32 295), ainsi que 36 690 déplacés internes, concentrés surtout à Bamako Mopti et Gao. Les réfugiés étant par définition généralement des personnes qui ont fui leur pays, l’État a un champ d’actions limité, à cause des conventions internationales, explique-t-on à la DNDS. Cependant, « exceptionnellement, nous appuyons les réfugiés maliens au Niger et au Burkina Faso. Ils nous ont accordé ces faveurs car leurs partenaires avaient des difficultés, empêchant les aides. Pour garder contact avec nos réfugiés, nous avons signé des accords tripartiTEs avec le Niger, la Mauritanie et leurs différents services de l’UNHCR (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) », explique Abdramane N. Togora, gestionnaire de base de données à la DNDS. Selon lui, il est en fait difficile de savoir exactement la position des réfugiés. Certains déplacés font des allers-retours entre leur lieu de déplacement et leur lieu d’origine, et de nouveaux déplacements continuent d’être signalés, causés par les conflits intercommunautaires, l’insécurité et les affrontements entre groupes armés.

Retour volontaire « Le voyage de retour est volontaire et complètement pris en charge à hauteur de 35 000 francs CFA par réfugié. Nous mettons en place des programmes pour leur réinsertion sociale, à travers un formulaire de rapatriement volontaire et des appuis alimentaires », poursuit M. Togora. Actuellement, 55 539 réfugiés sont déjà revenus au pays. L’État et des ONG aménagent des sites allant de Douentza à Kidal (infrastructures, châteaux d’eau, écoles, centres de santé, etc.) pour leur nouvelle installation. Le ministère de la Solidarité prévoit également la réalisation de 31 sites d’accueils, sur lesquels 7 sont terminés et 9 en cours d’exécution. Sur l’ensemble du territoire, 28 points d’enregistrements au total sont en place pour l’identification et l’intégration des rapatriés, ainsi que des centres de formation à un métier.

À la Croix-Rouge malienne, des actions sont également menées en faveur des réfugiés. « Le service de rétablissement des liens familiaux est ce que nous faisons le plus. Les biens matériaux ne suffisent pas, ils ont besoin de retrouver leurs proches », explique Mme Touré Nènè Traoré, chargée de communication à la Croix-Rouge.

 

Migration massive dans des centres d’accueil pour les migrants de la « jungle de Calais »

La « jungle de Calais » a commencé à être évacuée. Environ 6 000 à 8 000 migrants sont concernés par ce grand déménagement.

Aujourd’hui, lundi 24 octobre, a commencé le démantèlement de la « jungle de Calais », un camp réunissant des réfugiés et des migrants qui tentent pour la plupart d’entrer sur le territoire du Royaume-Uni. Venus d’Afghanistan, d’Erythrée, du Soudan, ces migrants seront conduits vers des centres d’accueil se trouvant dans les régions françaises. Environ 6 000 à 8 000 migrants sont concernés par ce grand déménagement.

« C’est une opération dont on souhaite qu’elle se déroule dans le calme et dans la maîtrise. C’est pour l’instant le cas. », a déclaré Bernard Cazeneuve, le ministre français de l’Intérieur, alors qu’il s’exprimait au cours d’une rencontre à Paris avec les collectivités territoriales contre la radicalisation. Pour le gouvernement français, il s’agit d’une opération « humanitaire » qui permettra de « casser » le plus grand bidonville de France.

Ce qui les attend

Le but recherché par les autorités françaises est d’évacuer le camp aujourd’hui en transportant 2 400 personnes vers les 80 centres d’accueil et d’orientation, où ils seront pris en charge. Ensuite, ils devront prendre rendez-vous à la préfecture. Le dossier de ceux qui ont déjà fait une demande d’asile en France sera transféré dans la région d’accueil. Et les services chargés de l’asile vont se déplacer dans les centres pour instruire les dossiers. En cas de non obtention de l’asile, le migrant doit quitter dans le mois son centre et le territoire.

Parmi les migrants et les réfugiés de la « jungle », se trouvaient environ 1300 mineurs. Ils bénéficieront d’un traitement spécifique : ils resteront dans la « jungle » pendant 15 jours en attendant de savoir s’ils pourront rallier le Royaume-Uni ou pas.

 

 

Journée mondiale des réfugiés: ils sont trois millions en Afrique

L’Afrique comptait près de trois millions de réfugiés en 2013 et parmi ces derniers, seulement 170 000 d’entre eux ont pu regagner leur foyer l’an passé. Les conflits au Mali, en République centrafricaine et au Soudan du Sud ont accru les mouvements de population. Le Kenya, l’un des cinq pays accueillant le plus de réfugiés dans le monde Le Kenya accueille plus d’un demi-million de réfugiés sur son territoire et fait partie des cinq pays qui accueillent le plus de réfugiés dans le monde. On en dénombre plus de 500 000 à  travers le pays. La majeure partie de ces réfugiés sont des Somaliens qui ont fui la guerre civile depuis le début des années 90. Dans un contexte de menace terroriste, la pression sur les réfugiés devient de plus en plus forte. En mars 2014, le gouvernement kenyan ordonnait à  tous les réfugiés urbains de se relocaliser dans les camps de Dadaab ou Kakuma. Dans le cadre de l’opération Usalama Watch – lancée début avril – des milliers de personnes ont ainsi été arrêtées dans le quartier somali d’Eastleigh, détenues dans le stade de Kasarani et envoyées ensuite, par bus, dans ces camps. Parallèlement, plus de 350 personnes considérées comme immigrés clandestins ont été expulsées, par avion, vers Mogadiscio. Le camp de Dadaab – créé au début des années 90 pour accueillir les Somaliens fuyant la guerre civile – est désormais pointé du doigt par les politiciens kényans qui le qualifient de réservoir à  terroristes. Après l’attentat contre le centre commercial de Westgate, les députés avaient réclamé sa fermeture. Par ailleurs, entre explosions et menace d’enlèvements, le travail humanitaire a été fortement perturbé. En octobre 2011, deux employées espagnoles de Médecins sans frontières étaient kidnappées, poussant la plupart des organisations humanitaires à  restreindre leurs mouvements. Malgré la présence d’escorte de police, la menace reste permanente. Fin avril, des hommes armés ont blessé un conducteur du Haut commissariat aux Réfugiés et ont échoué à  kidnapper une employée internationale qui s’était réfugiée à  l’arrière du véhicule. •Une partie des réfugiés maliens au Burkina Faso A l’occasion de cette journée mondiale des réfugiés, RFI a pris la direction du camp de Mentao, au Burkina Faso. Ce camp accueille une partie des réfugiés maliens qui ont d’abord fui l’occupation islamiste, puis les combats du nord du Mali. Ils sont toujours 137 000 dans des camps du Burkina, du Niger ou de la Mauritanie. Malgré l’intervention militaire de janvier 2013, la situation sécuritaire reste précaire dans le nord du Mali et le processus politique de paix tarde à  aboutir. Les réfugiés ne croient pas qu’ils pourront bientôt rentrer chez eux, comme en témoignent les personnes interrogées par RFI dans le camp de Mentao, au Burkina Faso. Ali Kassoum est un Malien arabe de la région de Tombouctou. Il est arrivé dans le camp avec toute sa famille et une partie de son clan constituant plus de soixante personnes. C’’était le 15 mars 2012. Il s’en souvient comme il se souvient des exactions commises ensuite par l’armée malienne, lors de la reconquête des régions du nord du Mali. « Ils ont creusé un puits à  la sortie de Sévaré vers Bandiagara o๠ils ont mis tous ceux qu’ils ont massacrés, à  savoir des peaux blanches, des Touaregs et même des Peuls. A Djebali aussi, la même chose. A Tombouctou aussi, la même chose. Comment peut-on travailler avec cette armée-là  ? Comment rétablir la confiance ? On ne peut pas vivre avec ; ce n’est pas possible », témoigne Ali Kassoum. Plus loin, sous une autre tente, un vieillard caresse sa barbe. Un Touareg qui préfère ne pas dire son nom. Cela fait deux ans et demi que lui et sa famille sont arrivés dans le camp. l’Etat malien et les groupes rebelles du nord sont censés négocier pour trouver une issue à  la crise. Des négociations sans cesse repoussées et auxquelles ce vieux Touareg ne croit pas vraiment. « Je n’aurai jamais confiance. s’il y aura des accords de ce genre, je serai obligé d’observer une période d’attente avant de pouvoir rentrer, pour voir si ça va ou si ça ne va pas. Si les puissances, comme la France, l’Amérique et Moscou, ne sont pas derrière les accords, il n’y aura absolument rien », confie-t-il. Selon les Nations unies, seuls 12 000 des plus de 150 000 réfugiés maliens ont jusqu’ici osé rentrer chez eux. Les Centrafricains qui ont trouvé refuge au Congo depuis que leur pays est en guerre prient, chaque jour, pour que la paix revienne en République centrafricaine (RCA) et pour qu’ils y retournent. Ils l’ont exprimé, jeudi 19 juin, au cours d’une marche « pour le retour de la paix et la réconciliation en Centrafrique », organisée à  travers les artères de Brazzaville, à  la veille de la journée internationale du réfugié. La police leur a accordé l’autorisation de marcher pour la paix dans leur pays et la marche est partie d’un point situé près de l’aéroport pour se terminer au ministère des Affaires étrangères o๠chacun d’eux a pu s’exprimer. « Nous voulons donner ce signal pour que nos compatriotes – o๠qu’ils se trouvent – prennent notre exemple et que nous ne soyons plus des marionnettes entre les mains de pseudo-sulfureux hommes politiques à  géométrie variable et qui ne sont là  que pour satisfaire leurs intérêts. Nous disons non ! à‡a suffit ! », s’est exclamé un manifestant. « Cela m’a fait très plaisir de participer à  cette marche. Nous avons marché pour la paix, pour la réconciliation en Centrafrique. Que l’on soit chrétiens ou musulmans, nous sommes tous des Centrafricains. Donc nous, ce que nous voulons C’’est juste la paix. La paix en RCA », a pour sa part appelé une manifestante. Une déclaration a été remise au gouvernement congolais mais son contenu n’a pas été révélé à  la presse. Depuis l’éclatement de la crise en RCA, quelque 11 000 Centrafricains ont trouvé refuge au Congo. Au moins 5 000 d’entre eux ont bénéficié du statut de réfugié prima facie. Au Burundi,un retour au pays très éprouvant Au plus fort de la guerre civile qui a ensanglanté le Burundi, quelque 800 000 Burundais avaient trouvé refuge dans les pays limitrophes, essentiellement dans la Tanzanie voisine, certains étant restés en exil pendant plus de 40 ans. Depuis 2002, tous ou presque ont regagné leur pays d’origine dans le cadre d’un rapatriement supervisé par le HCR, rendu possible par la signature de l’accord de paix d’Arusha en 2000 et le retour de la paix au Burundi, mais ces rapatriés font toujours face à  de nombreux défis. Le plus gros contingent de ces rapatriés avait fui le Burundi au début de la guerre civile de 1993, ils ont retrouvé sans aucun problème leurs propriétés. Cela n’a pas été le cas pour tous ceux qui ont fui ce pays durant les autres épisodes sanglants qui ont émaillé l’histoire du Burundi. C’’est le cas de Jérémie Kagoma, rencontré dans le sud du Burundi il y a quelques temps : « Moi, J’ai fui le Burundi en 1972, J’avais 7 ans. A mon retour au Burundi, J’ai trouvé la propriété de mes ancêtres occupée par d’autres. Jusqu’ici, nous louons une maison à  Rumonge. » Le ministère ayant en charge le rapatriement au Burundi assure aujourd’hui que tous les anciens réfugiés ont retrouvé leurs anciennes propriétés, ou bien ont été relogés. Mais cela ne va pas sans fortes tensions dans les communautés de base, dans ce pays qui est l’un des plus densément peuplé d’Afrique et o๠posséder une terre est souvent considéré comme une question de vie ou de mort, par les paysans. Autre problème qui se pose : l’intégration d’un bon nombre de jeunes rapatriés d’une Tanzanie anglophone et qui doivent s’adapter à  un Burundi francophone. Charles Minani, 19 ans, a eu la chance d’avoir une place au lycée Saint-Marc, chargé de remettre à  niveau ces élèves : « A mon arrivé, je n’ai pas pu m’adapter à  cause de ces problèmes de langue, et lorsque J’ai appris pour ce centre de remise à  niveau, je venais de passer trois ans sans étudier. » Mais le plus grand défi pour ces centaines de milliers d’anciens réfugiés reste celui de l’extrême pauvreté qui les frappe. Ils sont totalement démunis dans ce pays classé parmi les trois plus pauvres du monde.

Réfugiés maliens au Niger : un accord pour le rapatriement volontaire

Les nouvelles autorités maliennes sont résolument engagées dans le processus de retour des réfugiés maliens dans les pays limitrophes. C’’est ce cadre que se situe la visite du ministre malien de l’Intérieur et de la Sécurité, le Gal Sada Samaké, en République sœur du Niger le week-end dernier. Le voyage nigérien a permis la signature d’un accord tripartite entre le Mali, le Niger et le HCR pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens. Signé le samedi 3 avril 2014, cet accord tripartite prévoit la création très prochaine d’une commission tripartite qui va plancher sur les conditions et modalités des rapatriements. L’Accord dispose que les parties signataires s’engagent à  respecter le caractère volontaire du rapatriement dans la sécurité et la dignité tout en garantissant le droit d’asile et la protection internationale pour les réfugiés maliens qui n’auraient pas encore opté pour le retour. Le HCR satisfait Le HCR se réjouit de l’initiative et salue le peuple nigérien pour l’accueil et l’assistance à  l’égard de ses frères et sœurs maliens et réitère volontiers son soutien au processus de rapatriement volontaire. « Le HCR se félicite de la coopération entre les gouvernements du Mali et du Niger et s’engage à  leurs côtés dans la recherche de solutions durables aux problèmes des réfugiés. Le HCR soutient le processus engagé au Mali pour la réconciliation et l’aide à  la réintégration des réfugiés rapatriés. Le HCR saisit également l’occasion pour rendre hommage à  l’accueil et à  la générosité dont le peuple et le Gouvernement du Niger font preuve envers les réfugiés maliens. Il réaffirme son engagement à  continuer d’appuyer les autorités nigériennes pour offrir protection et assistance aux réfugiés maliens présents sur son territoire ainsi qu’à  ceux qui continuent d’arriver », rapporte le site d’information aNiamey.com. Depuis le début de la crise malienne en mars 2012, près de 50 000 maliens ont trouvé refuge au Niger. Ils sont 5 600 réfugiés maliens à  quitter, depuis 2013, le Niger pour rejoindre le bercail avec le soutien du Haut commissariat des Nations-Nations pour les réfugiés. Avec la signature de cet accord tripartite, nul doute que beaucoup d’autres réfugiés vont emboiter le pas à  leurs compatriotes qui ont déjà  retrouvé les siens.

Mauritanie : les réfugiés maliens dans l’impasse

Tout comme ceux poussés au départ lors de la répression des années 1990, ils vivent dans des conditions d’extrême précarité. Dans le quartier populaire de Dar-Naà¯m à  Nouakchott, Abdallah et Mohamed, la trentaine, ont installé leur abri de fortune fait de bric et de broc près d’une station service. A l’intérieur, sous des draps tendus tenant lieu de toiture, trois matelas usés sont posés à  même le sol. Anciens bergers reconvertis dans le nettoyage de tapis dans la capitale mauritanienne, les deux hommes ont fuit les villes de Gargando et de Léré dans la région de Tombouctou, toutes deux en proie à  de violents combats depuis le début de la guerre. « Entre l’occupation de la région par des groupes islamistes et les représailles de l’armée malienne, la situation était devenue intenable » explique Abdallah, le visage grave. Mohamed quant à  lui, affirme qu’avant son départ, il y a trois semaines à  peine, il lui était devenu impossible d’accéder au marché de Léré pour vendre ses produits issus de l’élevage. « Les autorités accusent systématiquement les touareg, les maures, et tous les blancs en général d’appartenir à  la rébellion. Ils n’hésitent pas à  nous soutirer de l’argent ou à  nous chasser ». Pris entre le marteau des jihadistes et l’enclume des militaires, il fallait donc partir, vers la frontière la plus proche. Désordre à  M’béra Première étape du périple, le camp de M’béra, vaste mer de tentes perdue au milieu des dunes à  une trentaine de kilomètres de la frontière malienne, au sud-est de la Mauritanie. Il constitue aujourd’hui le plus grand camp de réfugiés venus du Mali. Situé dans une zone enclavée o๠les températures moyennes frôlent les 50° et o๠la misère s’ajoute à  la misère — les mauritaniens de cette région vivant eux-mêmes dans des conditions d’extrême pauvreté — le camp cumule les difficultés de gestion. « Au manque d’eau et de nourriture s’ajoutent des pillages de vivres répétés y compris par des mauritaniens pauvres venant des environs. C’’est sans compter les viols et les nombreux vols de bétail que les bergers nomades ont parfois réussi à  ramener avec eux jusqu’ici » explique Mohamed Ali Ag Al-Moubarak, élu de la région de Tombouctou et porte parole d’un groupe de réfugiés au camp. Courant 2013, le désordre s’intensifie. Les absences répétées de certains réfugiés et les soupçons d’enregistrement de nationaux mauritaniens auprès du Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR) qui gère le camp, le conduisent à  désactiver 6500 cartes de réfugiés. Une mesure qui n’a pas manqué d’accentuer les tensions entre le personnel onusien et les habitants, donnant lieu parfois à  de vives altercations. Par ailleurs, l’organisation Médecins Sans Frontières souligne que l’aide nutritionnelle y est insuffisante et inadaptée. « Le HCR distribue dix kilos de riz et un litre d’huile par personne et par mois, comment peut-on vivre avec ça ? » se désole M. A. Ag Al-Moubarak. Lorsqu’ils débarquent à  M’béra avec leurs familles, Mohamed et Abdallah y reçoivent tous deux la carte de réfugié, sésame pour l’obtention des vivres. Mais rapidement, les conditions de vie très difficiles et le manque de ressources économiques les pousse vers la capitale. « Là -bas, il n’y avait rien à  faire. Le travail humanitaire est réservé aux personnes instruites. Difficile de trouver un petit boulot », explique Mohamed. Direction Nouakchott, o๠des jobs dégotés à  la sauvette leur permettent de vivoter, comme la majorité des touareg maliens présents dans la ville. l’histoire se répète En Mauritanie, l’arrivée de populations fuyant le Mali est loin d’être un phénomène nouveau. Dans la capitale, de nombreux touareg se sont installés après avoir fui la répression des précédentes rébellions, notamment celle des années 1990. C’’est le cas d’Abdourahmane Ag Mohamed El-Moctar, débarqué en 1991. « J’étais directeur d’école au Mali dans la région de Ségou. Un militaire dont je formais les enfants m’a averti que l’ordre avait été donné d’attaquer le Nord et qu’il risquait d’y avoir des massacres de blancs. Après un court passage à  Bamako, je suis arrivé ici avec ma famille et je ne suis jamais rentré. » En janvier 2012, l’histoire se répète. Les affrontements qui éclatent entre l’armée malienne et les rebelles du MNLA poussent les populations du nord-Mali hors de leurs frontières. Plusieurs vagues de déplacements se succèdent. Le douloureux souvenir des représailles des années 1990 entraine le départ d’une grande partie des populations dès le début des hostilités. De mars à  juin 2012, les combats entre le MNLA et les groupes armés d’AQMI, du MUJAO et d’Ansar Eddine, puis le coup d’Etat contre l’ex-président Amadou Toumani Touré, provoquent une deuxième vague de réfugiés. Enfin, les bombardements aériens de l’armée française venue en renfort des militaires maliens au nord, déclenchent en janvier 2013 le troisième pic de départs vers la Mauritanie. A l’apogée de cette période, l’affluence est massive : MSF recensera l’arrivée de 1300 nouvelles personnes par jour au point de transit de Fessala à  la frontière entre les deux pays. Aujourd’hui selon l’ONU, environ 185 000 maliens se seraient réfugiés dans les territoires voisins et près de 340 000 personnes auraient été déplacées à  l’intérieur du pays. Avec 70 000 réfugiés, contre 43 000 au Burkina Faso et 47 000 au Niger, la Mauritanie constitue la première terre d’accueil des populations ayant fui la guerre. A Nouakchott, l’Association des Réfugiés et Victimes de la Répression de l’Azawad (ARVRA), a recensé un peu plus de 10 000 touareg maliens et jusqu’à  20 000 de plus pour tout le pays, en dehors du camp. « Mais le nombre exact reste extrêmement difficile à  déterminer car contrairement au camp de M’béra, les personnes présentes dans les villes sont dispersées » explique A. Ag Mohamed El-Moctar à  la tête de cette association de 1992 à  2013. l’incertitude peut faire varier les estimations du simple au double. Pas de prise en charge dans les villes Hormis le pays de départ, les nouveaux arrivants ont des parcours bien différents. A M’béra, l’immense majorité des réfugiés a parcouru les kilomètres sablonneux qui séparent les villes de Tombouctou, Léré ou Goundam près de la frontière mauritanienne. Ceux arrivés directement à  Nouakchott ont pour leur part le plus souvent emprunté la route goudronnée depuis Bamako, Ka௠ou Nara, dans la partie sud du Mali. Mais contrairement aux premiers, les seconds ne bénéficient pas du statut de réfugié. « Pour ces personnes, il n’y a eu aucune prise charge » affirme A. Ag Mohamed El-Moctar. « Le problème, C’’est que le HCR considère qu’il n’existe qu’un seul centre d’enregistrement des réfugiés : le camp de M’béra. Pourtant de nombreux individus ont traversé la frontière à  d’autres endroits et se sont installés à  Nouakchott ou dans d’autres villes. Ils vivent dans des conditions extrêmement précaires et travaillent comme gardiens de chantier ou agents de nettoyage. Ils sont parfois hébergés par des touareg débarqués lors de la rébellion de 1990. Beaucoup sont des nomades et n’ont même pas de carte d’identité ou de passeport malien. En clair, ils vraiment droit à  rien dans les villes alors qu’au camp ils ont un minimum de prise en charge, même précaire : un toà®t, un peu de nourriture, une carte de réfugié qui leur donne une protection juridique et un accès aux services de santé. » Résultat, paradoxalement, beaucoup de maliens finissent par vouloir rentrer à  M’béra. « Recevoir le statut de réfugié leur permettrait au moins d’obtenir une assistance et de se différencier des migrants bénéficiant d’une carte de séjour ! » s’exclame A. Ag El-Moctar. Au détour d’une ruelle, à  l’ombre des arcades du marché central de Nouakchott, Bounia renverse un seau d’eau sur le carrelage d’une rangée de sanitaires publics. Lui fait partie de la deuxième catégorie de personnes, celle des déplacés qui n’ont pas le statut de réfugiés. Ancien gendarme en service à  Sikasso, il explique avec fierté qu’il a déserté les rangs de l’armée malienne au tout début des conflits pour embrasser la cause de l’indépendance de l’Azawad. « Dans ma famille, mes frères et moi avons décidé de rallier la rébellion. Très vite je suis parti pour gagner de l’argent pendant qu’eux sont au front. à‡a m’est égal de nettoyer les toilettes. C’’est pour l’Azawad. Et pour le MNLA qui défend notre indépendance ! » clame-t-il. De fait, la question de l’afflux de réfugiés s’accompagne d’un autre enjeu, politique cette fois, celui du soutien aux mouvements indépendantistes touareg. Terre d’accueil, la Mauritanie l’est devenue aussi pour le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dont la présence s’est renforcée dans le pays depuis le début de la guerre. Forte des liens tribaux traditionnels entre les populations des deux pays, l’organisation politique dispose d’une délégation qui a pignon sur rue à  Nouakchott, au risque de faire grincer des dents les autorités de Bamako. Certaines personnalités phares du mouvement y ont élu domicile à  l’image de Nina Wallet Intalou, proche du chef militaire du MNLA Mohamed Ag Najim. l’arrivée récente de nouveaux déplacés venus du nord soutenant la rébellion dote l’organisation de nouveaux appuis populaires dans les quartiers de la capitale mauritanienne. Reste aujourd’hui en suspens l’épineuse question du retour. Echaudés par les représailles sanglantes dont de nombreux maliens ont été victimes en raison de leur appartenance ethnique une fois rentrés au pays dans les années 1990, la plupart des réfugiés restent sur leurs gardes. Cette fois, « ils ne rentreront que si la communauté internationale leur offre de véritables garanties de sécurité, de justice, et de dédommagement », pointe A. Ag El-Moctar. Aujourd’hui, selon le HCR, seules 14 000 personnes ont fait le choix du retour. Pour Abdallah en tout cas les choses sont claires : tant que la paix ne sera pas assurée il restera à  Nouakchott. Aussi longtemps qu’il le faudra.

Que deviennent les Maliens rentrés de Centrafrique?

C’’est une cour immense, qui, depuis plus d’un mois, fait office de gà®te pour ces Maliens ayant fui la Centrafrique, devenue l’un des points chauds du continent. Il s’agit de celle de la Direction Générale de la Protection Civile, sise à  Sogoniko, un quartier populaire de Bamako. A l’ouest, sont dressés à  l’aide de bâches des hangars de fortune o๠trouvent refuges homme, femmes et enfants pour…fuir le soleil aussi. Les bagages sont éparpillés çà  et là . Ils sont assis, qui sur une natte, qui sur une chaise, promenant un regard abattu sur les alentours. « J’étais commerçant à  Bouguera, une ville située à  200 km de Bangui. Les anti-balakas ont attaqué la ville à  3 h du matin, tuant plus de 100 personnes parmi les Arabes tchadiens et les peuls, tous musulmans. Ils ont mis le feu aux maisons, aux mosquées. Ils ne touchaient pas aux Maliens parce que nous, on ne s’est jamais impliqués dans la politique. Mais quand la situation s’est davantage détériorée, ils ont commencé à  menacer de mort nous les Maliens aussi. ». Ces propos ne sont pas extraits d’un mauvais film, ils sont de Seyba Konaté, Malien vivant en RCA depuis 1999, mais qui a tout abandonné pour rentrer au bercail. Car depuis bientôt deux ans, la Centrafrique est entrée dans une période d’instabilité, avec le coup d’Etat contre François Bozizé par les rebelles de la coalition Seleka sous la direction de Michel Djotodia. Il y a deux mois, Djotodia, ne contrôlant plus rien ni personne, a été évincé de son poste de président pour installer la Transition dirigée par Catherine Samba Panza. Mais les Centrafricains sont loin de voir le bout du tunnel, les violences font encore rage, malgré les efforts des forces africaines et françaises déployées sur place. A la question de savoir ce qu’il pense de cette crise, Soumaà¯la Diarra, né en Centrafrique d’une mère centrafricaine, qui y a pris femme et a 4 enfants, ne passe pas par quatre chemins :« C’’est une guerre de l’ignorance et non de religion entre chrétiens et musulmans. » Pas d’autre choix que partir Ceux qui ont quitté la RCA l’ont fait faute d’autre choix. Partir, C’’est une solution, même si d’autres pensent que le départ est un aveu d’écheC’…Aà¯chétou a 27 ans. Teint clair, cheveux gominés, elle est née en RCA de parents Sarakolés. Elle n’a pas été à  l’école, faisait des petits commerces. Elle dit avoir perdu tous ses biens. « Je suis venue au Mali à  cause de la guerre. Je remercie beaucoup le gouvernement malien pour ce qu’il a fait pour nous. Non, je n’ai plus envie de retourner en RCA. Je n’ai plus rien là  bas. », a-t-elle dit en lançant un regard ému vers sa maman qui partage un plat avec 3 petites filles. A ce jour, quatre convois de Maliens ont été acheminés vers le Mali. Mais, dans ces convois, il se trouvait aussi des centrafricains qui n’ont pas hésité à  sauter dans le premier avion leur permettant de s’éloigner de l’enfer. Adossé à  un véhicule de la Protection Civile, MBringa Cherubin, banguissois, se fait photographier par son compatriote, Isa௠Sylver. Ils sont Centrafricains, chrétiens. Ils préfèrent laisser la parole à  Lewis Sambia . « J’ai quitté la RCA malgré que je sois chrétien, je n’étais même pas menacé là  o๠J’étais à  Bangui. Je ne voulais pas être dans un parti pris, m’aligner derrière les chrétiens. Mais comme ma vie commençait à  être menacée par les musulmans, le mieux C’’était de quitter. Je ne suis ni pour les chrétiens ni pour les musulmans. Si la RCA retrouve la stabilité, je vais y retourner. J’ai mes parents là  bas, d’autres ont été tués dans les évènements. La maison de mon père a aussi été incendiée. J’étais étudiant en Génie Civile, 2 e année. Je voulais devenir ingénieur. Je veux continuer dans la même filière au Mali. On est encore sous couvert du HCR et on cherche le statut de refugié. Pour arriver ici, ça n’a pas été facile, on a même pris des noms maliens», raconte-t-il. A l’inverse de Lewis, Nzas Nakaba Abdelaziz, musulman, lui, préfère pousser un coup de gueule. « Nous vivons dans une situation très pénible, en ce sens qu’on n’est pas nourris, protégés. Nous nous soignons nous-mêmes. Quand on part au niveau de l’infirmerie, on nous donne de l’ordonnance tout en sachant qu’on n’a pas un rond. On ne reçoit vraiment pas le traitement dû aux refugiés. Les gens HCR viennent, nous rendent visite, nous enregistrent, nous disent d’attendre les statuts. Mais on va attendre ça jusqu’à  quand ? C’’est pourquoi je tiens à  dire aux organismes internationaux et à  l’opinion publique de jeter un œil sur nous, parce que nous souffrons. La situation est vraiment difficile. »

Bamako: les réfugiés centrafricains appellent à l’aide

Un groupe de jeunes hommes, deux femmes et quelques enfants sont regroupés sur la terrasse dans la cour de la Direction Générale de la protection civile. C’’est ici que ces Centrafricains sont logés depuis leur arrivée à  Bamako, fuyant les hostilités à  Bangui. ‘’Nous recevons les trois repas dans la journée, nous bénéficions également de soins gratuits. Toutefois, quand ce sont des médicaments qui manquent, le médecin nous donne une ordonnance, or nous n’avons pas les moyens de nous les payer » explique Fodéba Kaba, âgé d’une cinquantaine d’années, il est là  avec son épouse et trois enfants. Ils sont arrivés au Mali grâce à  des vols affrétés spécialement par le gouvernement malien en collaboration avec l’Organisation Internationale des Migrations (OIM). Assis sur un bac à  côté d’autres jeunes hommes, M. Kaba scrute l’horizon tout en se tâtant le menton, comme à  la recherche d’une éventuelle solution pour sortir de là  tout de suite ‘’nous ne connaissons personne ici, C’’est le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) qui devrait venir à  notre secours car nous sommes des Centrafricains, donc des réfugiés au Mali » scande-t-il. ‘’En ce qui concerne la prise en charge par le HCR, ils doivent faire une demande adressée au ministère de l’administration territoriale. Le circuit sera suivi pour que le HCR puisse les prendre en charge ensuite. Ces demandes seront rassemblées et envoyées lundi » explique Lt Nouhoum Coulibaly, directeur du centre d’accueil. Lewis Sambia, un mètre 70, teint noir, avec une barbe, vêtu d’un tee-shirt bleu et d’un jean de même couleur s’avance les mains dans les poches. Cet étudiant en 2e année de ‘’Génie civile » à  Bangui, voudrait accéder à  l’université de Bamako : ‘’Les cours étaient arrêtés à  Bangui à  cause des hostilités, nous avons fui pour venir ici avec l’espoir de reprendre l’école. Je ne connais pas la ville, je ne sais pas comment faire pour m’inscrire. D’ailleurs je n’ai même pas d’argent » lance-t-il tout en sollicitant l’aide du HCR à  son tour. ‘’Je suis venue avec 10 enfants. Cinq sont les miens et les cinq autres sont ceux de mon frère. Nous sommes bien logés ici à  la protection civile mais le problème est que nous ne disposons pas de moustiquaires ni de couvertures » affirme Mberreti Nadine, réfugiée centrafricaine à  Bamako. ‘’C’’est vrai qu’ils n’ont pas de moustiquaires mais nous sommes en train de chercher une solution pour cela. Cependant, ils ont tous des couvertures » soutient Lt Nouhoum Coulibaly, directeur du centre d’accueil de la protection civile à  Sogoniko. Un millier de Maliens et d’autres nationalités d’Afrique ont quitté Bangui pour Bamako au début de mois de janvier. Ils ont été pris en charge par la protection civile. Plus de 80 % ont pu être accueillies dans des familles au Mali. Les Sénégalais, Gambiens et Guinéens qui étaient dans le groupe ont été pris en charge par leurs représentations diplomatiques et rapatriés dans leurs pays respectifs.

267 Maliens de Centrafrique arrivent à Bamako

Les Maliens venus de Bangui étaient accompagnés par l’ambassadeur du Mali au Gabon. « Nous sommes heureux d’accompagner ces Maliens, qui pour la plupart ne connaissent que la Centrafrique comme pays d’accueil. Aujourd’hui ils sont comme des réfugiés au Mali, dans cet avion il y a trois générations, ils sont âgés de 1 à  102 ans » révèle Diadié Yacouba Dagnoko, ambassadeur du Mali au Gabon. Maà¯mouna Diallo vêtue d’un ensemble wax, s’avançait avec ses deux petites filles, les yeux hagards, la dame semble pensive. « Je vis à  Bangui il y a de cela trente ans, nous n’avons jamais eu de problème là  bas. Aujourd’hui, la guerre nous a obligés à  quitter ce pays. A ma connaissance, un Malien a perdu la vie, il a été tué par les anti-balakas » témoigne-t-elle. Les 267 personnes ont quitté l’avion d’Ethiopian Airlines affrété pour l’occasion. Essentiellement des femmes et des enfants étaient dans ce vol. Ils sont maintenant arrêtés sur le tarmac et attendent les instructions. Des fiches en main, avec mention des civilités, une photo collée dessus et un tampon qui marque la date du 5 janvier. Deux cars les attendent pour les amener à  la protection civile afin qu’ils puissent s’y reposer et recevoir de quoi manger jusqu’au lendemain. Dès ce mardi, « des dispositions seront prises pour les accompagner dans leurs villages d’origine ou encore chez leurs parents respectifs selon les lieux o๠ces derniers se trouveront » explique Abdramane Sylla, ministre des Maliens de l’extérieur. Ce rapatriement a été organisé par le ministère des Maliens de l’extérieur en collaboration avec l’ambassade du Mali au Gabon qui s’est occupé du recensement et du rassemblement des personnes concernées. Il est à  signaler que le Mali ne possède pas de représentation diplomatique en Centrafrique, les Maliens vivant là  bas relèvent donc de l’ambassade du Mali au Gabon. Un autre avion devrait atterrir mardi 07 janvier 2014 à  Bamako transportant 267 autres Maliens. Environ 2 000 (deux mille) autres Maliens se trouvent aujourd’hui en Centrafrique, selon le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla, « d’autres avions après celui de mardi seront affrétés pour pouvoir rapatrier le plus de Maliens de Bangui qui le souhaitent ». Les services de la protection civile ainsi qu’une équipe médicale étaient présents à  l’aéroport. Ils sont prêt à  évacuer les personnes qui auraient besoin de soins immédiats « C’’est la règle en cas de rapatriement, nous venons nous assurer de la bonne santé des arrivants. s’il y a des personnes dont létat nécessite des soins, nous les évacuons ou nous leur donnons les premiers soins sur place » raconte le médecin chef. à‚gée d’une quarantaine d’années, Hawa Cissé a atterri avec ses trois garçons. Ils ont entre 8 et 3 ans. « Je suis venue avec mes petits garçons. Leur père est resté là  bas, il a préféré nous faire sortir en premier, il viendra peut-être par un autre convoi. J’ai ma grande sœur ici, J’irai chez elle » confie-t-elle. Quant à  Ibrahima Sylla, visiblement touché par les conflits à  Bangui, il exprime son amertume « je suis dégoûté, les anti-balaka sont en train de tuer les gens en désordre, cela n’est pas pardonnable, ils sont cruels vraiment. De nombreuses personnes ont perdu la vie, les musulmans sont persécutés. Nous remercions le gouvernement malien d’avoir organisé ce rapatriement. Mais d’autres Maliens sont encore là  bas et souffrent beaucoup. Personne n’a nulle part o๠aller encore ». Ibrahima discute avec sa sœur, ils sont arrivés dans leur pays le Mali, leur pays d’origine. La plupart d’entre eux sont nés et ont grandi en Centrafrique, ils parlent la langue locale du pays et ne savent pas tous s’exprimer en bamanan, langue locale du Mali.

Carte d’identité de réfugié : le Mali et le HCR se donnent la main

Simplice Kpandji, administrateur chargé de l’information publique au Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) au Mali donne plus de précisions sur cette carte. Journaldumali : Que pouvez-vous nous dire sur la nouvelle carte d’identité de réfugié ? Simplice Kpandji C’’est un document d’identification pour les réfugiés. Cette carte a été instaurée par le gouvernement malien avec l’appui du HCR. Il y a environ 14 000 réfugiés au Mali, de nationalité mauritanienne majoritairement, il y a des ivoiriens et d’autres nationalités comme des rwandais, des Libériens. Les réfugiés ont manifesté quelques soucis qu’ils avaient par exemple, pour se déplacer, ou avoir accès aux soins de santé et d’autres services sociaux de base. En faisant référence à  la loi relative aux réfugiés au Mali, les autorités maliennes ont décidé de mettre en place cette carte pour permettre aux réfugiés de se déplacer aisément à  l’intérieur du pays, mais aussi de pouvoir faire des opérations financières… Cette carte d’identité vaut autorisation de séjour. Elle permet d’aller se faire soigner dans les centres de santé, et aussi d’ouvrir des comptes bancaires. Elle permet de circuler librement dans le pays entre autres avantages. Pourquoi avoir attendu maintenant pour mettre à  disposition une telle carte ? Dans la phase de présence des réfugiés dans un pays, il y a plusieurs étapes. Il y a le moment o๠ils viennent en nombre important, et qu’ils sont naturellement appelés à  repartir chez eux quand les conditions dans leurs pays le permettent. Donc il y a un certain nombre d’appuis et de protection que le gouvernement et le HCR apportent à  ces réfugiés. Et puis, parmi les solutions durables que le HCR propose il y a le rapatriement volontaire, car personne ne rentre chez lui de force. Une autre solution C’’est l’intégration durable parce que certains réfugiés restent, se marient et commencent des activités socio-économiques. Et ils n’éprouvent plus nécessairement le besoin de rentrer. Nous sollicitons le gouvernement pour que les réfugiés soient intégrés sur le plan local C’’est dans cette phase d’intégration locale des réfugiés que ressort les questions de déplacements, et d’autres besoins qui les incombent. Voilà  pourquoi C’’est maintenant que la carte a été donnée aux réfugiés. Cela dit, C’’est tout un processus parce que le gouvernement avec lequel nous travaillons a un certain nombre de règlements de base qui permettent d’apporter des documents à  ces réfugiés et à  d’autres autant la carte NINA a été délivrée aux citoyens maliens, cette carte aussi a toute sa place. Comment est délivré la carte de réfugié ? Les réfugiés sont enregistrés dans une base de données dès leur arrivée sur le territoire malien. Ce sont des documents que le HCR et le gouvernement gèrent. Ils ont des numéros qui les identifient et ils possèdent des documents qui prouvent qu’ils sont des réfugiés. Après avoir présenté ces documents, les réfugiés auront leur carte d’identité. Il y a des critères d’âge, à  partir de 10 ans, les réfugiés qui vivent sur le territoire malien ont droit à  cette carte, qui est gratuite. Ce sont des cartes produites par le gouvernement avec l’appui du HCR. Elles bénéficient d’un haut niveau de sécurisation car elle sont infalsifiables. La validité de ce document est de 5 ans.

Législatives: l’OSCA salue la tenue du scrutin

l’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad (Osca), qui représente des réfugiés, des déplacés et des populations des régions du Nord Mali, salue vivement la poursuite des efforts, par le gouvernement malien et par la communauté internationale, pour le retour définitif à  l’ordre constitutionnel au Mali, notamment par la ténue des élections législatives, malgré l’équilibre fragile, sur les plans sécuritaire et électoral, dans lequel ces scrutins se dérouleront. Nous saluons, par ailleurs, les membres du gouvernement malien, particulièrement le ministre de la réconciliation et du développement des régions Nord, pour leur accueil bienveillant, lors du retour, il y a quelques jours à  Bamako, du patriarche Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari, l’Amenokal (le chef suprême) de la Confédération Kel Ansar, de Tombouctou. l’Amenokal s’était exilé au Burkina Faso, suite à  la confusion générale à  Bamako à  partir de mars 2012. Son excellence Mohamed El Mehdi Ag Attaher El Ansari est un symbole historique très fort dans la naissance et la construction de la République du Mali, son retour au pays est une garantie pour l’Osca de la bonne marche du processus de réconciliation nationale. l’équilibre du Mali ne pourra être retrouvé durablement qu’avec l’implication et la « réhabilitation » des chefs coutumiers qui tiennent les bases populaires et traditionnelles de toutes les régions maliennes. Les pourparlers de paix doivent se poursuivre sous l’égide d’un conseil des sages, dans le canevas des recommandations issues des états généraux de la décentralisation et des assises du Nord en impliquant toutes les parties y comprises les sociétés civiles non représentées par les groupes armés. Enfin, nous interpellons la communauté internationale à  rester vigilante et à  maintenir son action pour aider le Mali à  sortir de l’impasse et à  garantir la sécurité des populations civiles, particulièrement au Nord-Mali. l’Osca dénonce avec la plus grande vigueur les trafics et le banditisme qui ont cours impunément, dans nos régions. Nos populations ont été choquées par l’assassinat lâche et inhumain des deux journalistes de Radio France Internationale à  Kidal, le 02 novembre. Les auteurs de cet acte ignoble doivent être recherchés et remis à  la justice. Nous saisissons cette occasion pour transmettre nos sincères condoléances au peuple français, à  Rfi ainsi qu’à  toute la presse internationale. Camp des réfugiés de M’béra, le 23 Novembre 2013, « l’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad », Le président, Abdoullahi Ag Mohamed El Maouloud

Législatives 2013 : le NDI plaide pour un vote massif des déplacés et réfugiés

Un vote massif des refugiés et déplacés aux élections législatives tel est l’objectif d’une rencontre entre partis politiques et OSC organisée par National Democratic Institute(NDI) jeudi 7 novembre. Il s’agit d’aider les partis politiques et les organisations de la société civile à  encourager par la sensibilisation et à  favoriser par des mécanismes appropriés, le vote des réfugiés et des déplacés ayant procédé aux transferts au cours des élections législatives de 2013. Spécifiquement, il s’agit aussi d’informer sur les nouvelles dispositions prises par les pouvoirs publics afin de faciliter le retour et le vote des réfugiés et des déplacés chez eux. Selon le directeur NDI, il faut aider les partis politiques à  intégrer le vote des déplacées et des réfugiés dans les outils de surveillance et de sensibilisation électorales. Pour Sinkoro Doumbia chef de cabinet du ministre de l’administration territoriale, des mesures ont été prises au niveau de l’administration pour que les personnes déplacées et refugiées puissent accomplir leur devoir de citoyenneté. A l’approche de l’élection présidentielle de juillet 2013, ils étaient quelques 8148 personnes rentrées par leurs propres moyens, enregistrés dans les régions maliennes de Gao, de Mopti et de Tombouctou. Cependant, seuls quelques centaines de refugiés maliens en exil, ont pu voter lors de l’élection présidentielle. Un chiffre bien peu élevé par rapport au nombre de personnes ayant le droit de vote.

Dominique Kouacou :  » La problématique du retour des réfugiés est réelle »

Dominique Koffy Kouacou, chef de mission de Danish Refugee Council (conseil danois pour les réfugiés) DRC est interrogé par Diénéba Dème. Journaldumali.com : Présentez-nous brièvement le Danish Refugee Council Dominique Koffy Kouacou : Le conseil danois pour les réfugiés est présent dans 35 pays du monde. Au niveau de l’activité international, nous avons pour mandat, la protection et la promotion de solutions durables aux problèmes des réfugiés et des déplacés sur la base des principes humanitaires et les droits humains. Cela consiste à  apporter aux déplacés, aux réfugiés ou tout autre groupe concerné, vivant dans des situations de guerre ou de conflit, une assistance en fonction de leurs droits. Cette aide humanitaire consiste aussi à  la réhabilitation de tous les moyens d’existence, à  les soutenir et à  contribuer à  la promotion d’une solution durable. l’autre axe est de contribuer au renforcement des capacités et la coopération entre les autorités locales et nationales ainsi que toutes les organisations compétentes en la matière. Ce travail vise à  renforcer la sensibilisation et la promotion de tout ce qui est solution durable toujours en accord avec la politique du gouvernement. Quelles sont les activités qu’a mené DRC au Mali depuis son arrivée ? Depuis la crise malienne, DRC a fait d’abord une mission exploratoire en septembre 2012. Notre organisation a commencé ses opérations au Mali et au Burkina Faso en janvier 2013. Au Burkina, nous travaillons dans la région du sahel et au Mali, nous travaillons à  Mopti, de Douentza et de Gao, C’’est-à -dire que nous couvrons toute la zone du Sino malien et du Gourma. Nous avons une approche transfrontalière entre le Mali et le Burkina. Cela nous facilite notre action de protection, plus précisément de la protection monitoring, tout en sachant les problématiques et les difficultés que rencontrent les populations déplacées suite aux conflits. Nous apportons une assistance ciblée et adaptée à  leurs besoins. Il faut préciser que DRC est présent en Afrique de l’ouest depuis 1998. Nous avons commencé notre présence au niveau du Libéria, ensuite nous avons ouvert un bureau en Guinée, à  Nzérékoré (Basse Guinée). Depuis 2006, nous avons opté pour une approche régionale sur trois pays : Libéria, Côte d’Ivoire et Guinée Conakry, le bureau régional se situe en Côte d’Ivoire. Qu’avez-vous prévu pour aider les déplacés et réfugiés qui veulent retourner au Nord ? La problématique du retour est réelle. Nous assistons à  des retours spontanés pour le moment. Samedi dernier (5 octobre 2013 ndlr), l’équipe DRC a apporté assistance à  près de 150 ménages retournés de camps de réfugiés du Burkina Faso. Souvent ce sont des cas de « go and see », ils viennent voir dans quel état sont leurs maisons, leurs familles et les biens qu’ils ont laissés ici, avant de prendre une décision définitive. Suite à  la situation actuelle, nous observons de plus en plus de retournés, mais C’’est difficile de prendre une position. La politique de DRC est d’assister aux personnes retournées de façon spontanée. Quand on se rend compte que C’’est des besoins en nourriture ou en santé qui priment, nous prenons en charge ces cas. Par exemple, nous faisons des références vers les structures adaptées. Par rapport aux dernières personnes qui viennent d’arriver, nous avons distribué de l’eau et des vivres. Nous avons aussi fait un plaidoyer pour les autres besoins dont les abris. Que fait le conseil danois pour les réfugiés au long terme pour le Mali ? C’’est vrai que nous faisons une réponse d’urgence mais aussi, selon notre politique, nous nous inscrivons dans tout ce qui est solution durable. C’’est pour cela que nous avons des activités dans ce sens. Par exemple, nous avons inscrit à  Gao plus de 500 jeunes pour le programme «cash for work». Nous faisons la sélection de ces jeunes à  travers des critères de vulnérabilité, bien-sûr, pour leur permettre de trouver de l’emploi, mais nous faisons attention d’inclure toute la population ; non seulement ceux qui sont restés mais aussi ceux qui reviennent. Notre critère de ciblage prend en compte tout le monde, ce qui fait que systématiquement s’il y a des gens qui reviennent et qu’ils sont dans la communauté, ils bénéficient de notre assistance. A Ntilit, nous avons fait une assistance à  plus de 50 ménages dans la zone y compris des enfants. Partant de là , on essaie de cibler les personnes très vulnérables, et on lance des activités génératrices de revenus pour qu’eux-mêmes soient autonomes et prennent en charge leurs familles. Cela pour leur permettre de ne pas vivre uniquement de l’assistance humanitaire.

Les réfugiés du camp Mbera demandent le report des législatives

L’OSCA à  travers son bureau de Mbéra en Mauritanie a publié un communiqué ce lundi 7 octobre 2013. Il s’agit pour cette organisation d’abord de montrer son avis favorable par rapport à  la tenue de pourparlers de paix. Je cite : « Nous restons attachés à  ces pourparlers de paix qui doivent se poursuivre, sous l’égide de la communauté internationale, afin de parvenir à  une paix débouchant sur une solution consensuelle et définitive pour le Nord-Mali » précise le communiqué. l’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad (Osca) représente des réfugiés et des déplacés. Elle salue « la main tendue » du gouvernement malien, ainsi que « le retour », des mouvements armés du nord, pour la poursuite du processus de dialogue entamé à  Ouagadougou en juin dernier. Reporter les législatives à  des dates ultérieures Les législatives sont prévues pour le 24 novembre en ce qui concerne le premier tour et le tour pour le 15 décembre. Toujours selon le communiqué, je cite : « s’agissant de la ténue des élections législatives, annoncées en Novembre, nous appelons les autorités de Bamako à  réviser cet agenda, en le reportant ultérieurement, afin de permettre aux réfugiés et déplacés, au terme d’un accord de paix définitif, de retourner chez eux pour participer à  ces scrutins dans leurs communes d’origines » fin de citation. Et pour conclure, « l’OSCA réaffirme sa volonté, à  proposer des solutions adaptées aux spécificités régionales et locales, de toutes les régions du Mali, dans l’intérêt de toutes les communautés, dans le cadre du dialogue inclusif dans lequel nous sommes partie prenante, pour défendre les intérêts des populations et sociétés civiles, non représentées par les groupes armés » stipule le communiqué.

Aucun réfugié malien n’a voté

Ce devait être une grande première mondiale: le Mali devait faire voter, dans les camps o๠ils étaient recensés, les milliers d’électeurs réfugiés dans les pays voisins suite à  la crise politico-sécuritaire de 2012. Il semble bien, au regard des dernières informations que ce ne sera pas le cas. Si l’on en croit RFI, jusqu’à  la mi-journée aucun électeur n’a pu voter au camp de réfugiés de Saniogo, au Burkina Faso. Sur 22 noms qui figurent sur la liste électorale affichée à  la porte du bureau de vote, il est difficile de trouver un électeur qui remplisse les deux conditions pour voter, c’est-à -dire avoir sa carte NINA et avoir son nom sur la liste électorale. Pour permettre aux réfugiés qui ont leur carte d’accomplir leur devoir civique, Mme Assétou Kongo, chargée des élections à  Saniogo a décidé de recenser tous les détenteurs de la carte Nina et de transmettre cette liste à  l’ambassade du mali à  Ouaga afin qu’on retrouve les différents bureaux de vote. En fin de compte 23 détenteurs de la carte Nina ont été recensés et ces derniers devraient effectuer le tour de la ville de Ouaga à  bord d’un mini bus à  la recherche d’un bureau de vote mais finalement cette option n’a pas été accepté par l’ambassade. C’’est un scrutin à  difficulté lance t-elle, C’’est un sentiment de déception qui règne sur le site des réfugiés. Le bureau de vote de Saniogo a ouvert ses portes depuis heures, tout le matériel électoral a été déployé les observateurs de l’UE sont sur place et les forces de sécurité burkinabè veille au bon déroulement du scrutin. Le Burkina Faso accueille près de 50 000 refugiés maliens répartis sur plusieurs sites. Selon les chiffres fournis par le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés(UNHCR), sur 3 500 réfugiés maliens recensés pour la présidentielle, seulement 900 personnes figurent sur la liste électorale. Et là  encore, ce chiffre risque fort de baisser, car toutes les cartes d’électeurs n’ont pas encore été retrouvées.

Mali: les réfugiés craignent de ne pas pouvoir voter

L’armée malienne est entrée, vendredi 5 juillet, pour la première fois dans Kidal, ville du Nord, occupée par les djihadistes depuis plus d’un an. Ce cantonnement fait suite à  l’accord de paix préliminaire signé par le MNLA et le gouvernement provisoire, le 18 juin dernier, pour la tenue de la présidentielle le 28 juillet. C’’était la condition sine qua non pour la tenue de cette élection qui est un véritable challenge technique pour les autorités. A présent, un autre casse-tête logistique s’y ajoute: le vote des réfugiés et des déplacés internes. «Nous avons toujours vécu harmonieusement avec les musulmans. La tolérance était dans tous les foyers au Mali», dit Aziz Cissé, la voix rauque et un regard perçant assombri par de profondes cernes. «Moi, pasteur, je suis fils d’imam, C’’est dire…», ajoute encore Aziz Cissé. Pasteur, originaire de Gao, ce quarantenaire a fui le Nord-Mali, le 1er avril 2012. Depuis, il vit dans un camp de déplacés à  Niamana, à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako. «Ce qui se passe au Mali est très grave. Cette élection, bien que précipitée, pourra peut-être nous sortir de la crise, mais comment voter et oà¹?» La question est posée. Dans ses yeux, une pointe de tristesse et beaucoup d’inquiétude. 400.000 déplacés et réfugiés à  gérer A deux semaines de la présidentielle, la question a de quoi inquiéter. l’armée malienne est entrée dans Kidal, C’’était la condition sine qua non pour la tenue de ces élections. 6 millions d’électeurs sur près de 16 millions d’habitants sont attendus dans 25.000 bureaux de vote le 28 juillet prochain. Le premier tour de ce scrutin se tiendra au 18e jour du mois de ramadan, en pleine saison des pluies. Pour la première fois au Mali, l’établissement des listes électorales se fera sur la base d’un fichier biométrique. Un vrai défi pour le Mali qui traverse une crise sans précédent depuis 2012. A ce défi logistique s’ajoute un autre casse-tête technique: le vote des déplacés internes et des réfugiés qui ont fui le nord du pays, depuis 2012. Près de 400.000 personnes. 174.000 réfugiés ont été recensés par le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. 200.000 déplacés internes ont quitté Gao, Tombouctou et Kidal pour rejoindre les villes du Sud, principalement la capitale, Bamako. Certains sont recueillis par des proches et des amis, d’autres sont installés dans des camps. Comment pourront-ils voter et oà¹? La question préoccupe. Lire la suite sur http://www.slateafrique.com/314905/presidentielle-mali-comment-feront-les-refugies-pour-voter

Présidentielle 2013 : « le HCR soutient la participation des réfugiés aux élections »

« Le HCR soutient la participation des réfugiés à  ces élections, bien que la limite de notre rôle soit strictement humanitaire et apolitique. Nous fournissons aux réfugiés des informations pratiques sur leurs droits à  participer à  ces élections ainsi que le transport pour certains », a déclaré un porte-parole de l’agence. Au Burkina Faso, le HCR a mené des campagnes de sensibilisation dans tous les camps de réfugiés (Goudoubo, Mentao et Sag-nioniogo), dans des installations de réfugiés spontanées (Dibissi, Tin Hedja, Deou et Gountouré Gnégné) ainsi qu’en milieu urbain o๠se trouvent de nombreux réfugiés (Bobo-Dioulasso, Ouagadougo et Ouahigouya). Confidentialité des informations à  caractère personnel Le vote se fera sur une base volontaire et les réfugiés seront informés en conséquence. « Nous faisons savoir aux personnes que les données et informations à  caractère personnel détenues par le HCR ne sont pas communiquées aux autorités maliennes. Nous conseillons sur les démarches à  suivre si des personnes subissaient des pressions de tout individu ou partie engagée dans les élections », a poursuivi le porte-parole. Entre le 25 et le 28 juin, avec le soutien du HCR dans les domaines de la logistique, du transport et de la traduction, dix équipes maliennes ont été déployées par l’Ambassade du Mali. Elles ont commencé à  enregistrer les réfugiés pour le vote. Sur 49 945 réfugiés dans les camps et les sites spontanés, 18 409 sont en âge de voter (âgés de 18 ans et au-dessus). Le processus d’enregistrement est contrôlé par la CONAREF (Commission nationale pour les réfugiés au Burkina Faso). La participation des réfugiés à  l’enregistrement a été faible au début mais le rythme a augmenté ces derniers jours. Les chiffres d’enregistrement devraient être disponibles dans les prochains jours selon l’organisme onusien. Les noms des personnes qui se sont enregistrées seront transmis aux autorités de Bamako pour que leurs cartes électorales soient envoyées au Burkina Faso puis distribuées aux réfugiés. Des dispositifs similaires sont en place au Niger et en Mauritanie Au Niger, qui accueille environ 50 000 réfugiés maliens, des équipes du Consulat du Mali ont enregistré des votants dans les camps de Mangaizé et Tabareybarey. L’enregistrement continue dans le camp d’Abala, ainsi que dans les installations de réfugiés d’Intekan et Tassalit (dans la région de Tahoua), avec le soutien logistique du HCR. En Mauritanie, qui accueille 75 000 réfugiés maliens dans le camp de Mbéra, les préparatifs pour l’enregistrement des votants maliens sont en cours. Des consultations entre les autorités maliennes, l’Ambassade malienne à  Nouakchott et le HCR continuent. Précisons que le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie accueillent au total 175 000 réfugiés maliens depuis le conflit. Les réfugiés éligibles à  voter en exil sont les personnes déjà  enregistrées dans le cadre du Recensement administratif à  vocation d’état civil datant de 2010. Il est à  noter également que le HCR avait déjà  facilité le processus de vote à  l’extérieur du pays à  destination des réfugiés du Soudan du Sud en 2011, d’Iraq en 2010 et d’Afghanistan en 2004.

Les réfugiés maliens de plus en plus nombreux

Pendant des années, plusieurs pays et régions ont célébré leur propre Journée des réfugiés, voire parfois leur semaine. L’une parmi les plus connue, c’est la Journée africaine des réfugiés, qui est célébrée le 20 juin dans plusieurs pays. A noter qu’une seconde journée est consacrée aux réfugiés : la journée mondiale du migrant et du réfugié, instituée par l’église catholique et célébrée le 17 janvier. Au Mali, la question des réfugiés est plus que jamais d’actualité. En effet, depuis le début de la crise sécuritaire en janvier 2012, 174 129 refugiés maliens ont été recensés par OCHA (bureau des Nations Unis pour les affaires humanitaires). Ceux-ci se trouvent dans des camps au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. L’insécurité qui règne dans le nord du Mali et qui menace de déstabiliser l’ensemble de la région demeure un obstacle majeur pour le reour, notamment, des réfugiés qui le souhaitent. Le HCR prévoit 120 millions pour aider les réfugiés Le HCR (haut commissariat aux réfugiés) est une institution des Nations Unis qui s’intéresse à  la situation des réfugiés. Dans le cas du Mali, le HCR et ses partenaires ont élaboré des plans d’intervention d’urgence en prévision d’une éventuelle intervention militaire. L’Organisation intensifiera également ses plaidoyers auprès du Gouvernement, afin que les déplacés internes bénéficient d’une réelle protection et que leur bien-être soit assuré. Face à  la situation qui règne au Mali, la stratégie du HCR s’oriente selon deux axes : apporter protection et assistance aux Maliens réfugiés dans les Etats voisins et assurer la coordination des actions humanitaires pour les personnes déplacées à  l’intérieur du pays. En ce qui concerne les déplacés internes, le HCR dirigera les modules chargés de la protection, des abris d’urgence, ainsi que de la coordination et de la gestion des camps. En Mauritanie, le camp de Mbera ouvert en 2012, a vu le nombre de réfugiés en provenance du Mali augmenter considérablement au fil des derniers mois. A quelques semaines de la tenue prévue de l’élection présidentielle, la question du vote des réfugiés se pose. Le gouvernement malien annonçait en mai dernier, la définition du cadre juridique favorisant la participation des réfugiés au vote. Cette année 2013, les besoins financiers pour les opérations du HCR en faveur des réfugiés et des déplacés internes maliens situés au Mali, au Burkina Faso et au Niger avoisinnent les 120,1 millions de dollars.

Election 2013 : le vote des réfugiés sur le tapis

Cette mesure est une première mondiale. Elle a été adoptée lors de la session extraordinaire du conseil des ministres tenue le vendredi 10 mai. Elle se situe dans le cadre de la modification de la loi électorale malienne. Ceci intervient à  seulement deux mois de la date prévue pour l’élection présidentielle. Selon un expert du ministère de l’Administration, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, cette option implique des innovations techniques qui ne sont pas prises en compte par l’ancienne loi électorale. Et qui risquent de poser des problèmes dans la mise en œuvre du processus électoral. Et la nouvelle loi, dont le projet doit être adopté par la session extraordinaire du conseil des ministres, est destinée à  combler ces insuffisances. Le gouvernement de transition a décidé, en accord avec la majorité des partis politiques, d’organiser les prochaines consultations électorales sur la base du fichier biométrique extrait du Recensement Administratif à  Vocation d’Etat Civil (RAVEC). Pour le volet concernant les réfugiés, Il s’agit pour le gouvernement de garantir leur participation aux élections grâce à  la signature de conventions avec les pays hôtes. Ceci, afin que ces Maliens puissent voter là  o๠ils se trouvent ; leur retour ne pouvant s’effectuer en si peu de temps. Dans un pays qui a frôlé une grande division de territoire entre le Nord et le Sud, le vote des réfugiés a tout son sens. Une nouvelle loi électorale pour plusieurs raisons Il est à  signaler aussi que la nature biométrique du fichier électoral pose des difficultés comme la non prise en charge automatique sur la liste électorale des « nouveaux majeurs » (18 ans) qui ne disposent ni de photos ni d’empreintes digitales dans le fichier RAVEC. Tout comme il est aussi impossible pour les commissions administratives de procéder à  de nouvelles inscriptions lors de l’établissement des listes électorales, le temps étant trop court. Comme innovation, « la possibilité est offerte à  tout électeur, y compris le déplacé qui le souhaite, de se faire inscrire sur la liste électorale de son choix sans condition particulière de durée de résidence ». L’autre fait nouveau, c’est que la photo et le numéro d’identification nationale (NINA) de l’électeur doivent désormais être inscrits sur ces documents électoraux. Selon des estimations du Haut Commissariat des Réfugiés (HCR), environ 450 000 réfugiés maliens se trouvent dans des camps en Mauritanie, au Niger et en Algérie entre autres pays. Un tiers de ces personnes seraient en âge de voter.

« Echoués dans le désert »

Selon les Nations unies, plus de 270 000 personnes ont été déplacées au Mali, et environ 170 000 se sont réfugiés dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie à  cause du récent conflit que connaà®t le Mali, depuis janvier 2012. Le camp de réfugiés de Mbéra (Mauritanie) situé à  trente kilomètres de la frontière avec le Mali accueille près de 74.000 Maliens chassés par les combats, la haine ethnique, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des services de base selon le rapport. Dans cette région isolée et aride o๠les températures atteignent 50 degrés à  l’ombre, les réfugiés et les populations locales n’ont pas un accès suffisant à  l’eau potable. Un réfugié ne reçoit que 11 litres d’eau par jour au lieu des 20 litres nécessaires. Or, l’eau est surtout essentielle pour que les jeunes enfants et les personnes âgées s’hydratent et pour prévenir les pathologies liées à  un manque d’hygiène. l’accès à  l’eau est également problématique pour les réfugiés ayant besoin d’abreuver leur bétail en Mauritanie. Au manque d’eau s’ajoutent la malnutrition, le manque d’abris, et les problèmes d’hygiène. Lors de la création d’une extension du camp pour accueillir les nouveaux réfugiés arrivés en janvier 2013, les équipes de MSF ont constaté qu’il n’y avait que quatre latrines pour 12.000 personnes. Or, les standards humanitaires préconisent une installation pour 20 personnes maximum. De plus, les réfugiés n’avaient pas reçu de kits d’hygiène comportant du savon et des jerricans durant cinq mois. Pour remédier à  cette situation, deux distributions de savons ont été assurées et des latrines supplémentaires sont en cours de construction afin d’améliorer l’assainissement dans le camp. MSF affirme avoir assuré depuis le début de l’intervention d’urgence, plus de 85 000 consultations, 200 accouchements et pris en charge près de 1000 enfants sévèrement malnutris. Dans son rapport, MSF insiste sur le fait que « les organisations d’aide doivent maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire », leur défi étant de rehausser les « conditions de vie au niveau de standards humanitaires acceptables ». Car « en raison des fondements ethniques et politiques de cette crise, il est peu probable de voir prochainement les réfugiés retourner au Mali », souligne l’ONG.

Oxfam : la guerre aggrave la crise humanitaire

Le dernier rapport publié par OXFAM en lien avec la situation au Mali est le fruit d’une recherche approfondi et du travail des équipes Oxfam dans les trois pays qui accueillent le plus de réfugiés à  savoir le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie. Y ont également été associés les autres ONG présentes sur le terrain, les réfugiés et les autorités des pays d’accueil. Intitulé «Â Les réfugiés du conflit au Mali : Répondre à  l’aggravation de la crise », il porte sur la dégradation des conditions de vie et de sécurité des populations qui ont dû fuir depuis le début de la crise socio-militaire en 2012. «Â Ces milliers de personnes ont tout quitté, ont tout perdu. Il est important aujourd’hui que nous tirions la sonnette d’alarme sur leur situation. Alors que les puissances internationales se mobilisent pour apporter une réponse militaire au conflit, nous souhaitons qu’on n’oublie pas les dizaines de milliers de personnes qui vivent dans des conditions de plus en plus difficiles » a déclaré Ilaria Allegrozzi, responsable des Campagnes, des politiques et du Plaidoyer d’Oxfam au Mali et auteure du rapport. l’étude s’est déroulée d’ août 2012 à  janvier 2013. «Â C’’est le sauve-qui-peut » Selon Mme Allegrozzi, depuis le début de l’intervention armée, de nouveaux déplacements ont été enregistrés, ils concernent environ 10 000 personnes qui ont franchi les frontières. C’’est surtout pour des raisons de sécurité que les récents départs ont eu lieu. Les populations ont peur des représailles de la part de forces en présence. Comme l’illustre le témoignage de Ali Ould Ahmed, originaire de la région de Tombouctou et réfugié avec sa famille au Burkina Faso. «Â Les islamistes en se repliant peuvent se replier dans note village qui est sur la route de Douentza. Ils pourraient massacrer les populations. C’’est donc le sauve-qui peut ». Ceux qui n’ont pas les moyens de payer le transport marchent sur des centaines de kilomètres pour s’éloigner des cibles potentielles de représailles tant de la part des islamistes armés que de l’armée malienne ou encore les populations locales. «Â Les gouvernements et les organisations humanitaires doivent en toute urgence se préparer à  répondre à  une augmentation des besoins des réfugiés dans les Etats hôtes » demande OXFAM. Réponse humanitaire insuffisante La plupart des réfugiés et des déplacés sont des femmes et des enfants. Ils font face à  des risques particuliers en terme de protection et entres autres à  la promiscuité, le recrutement par les groupes armés, et des dangers divers. Les besoins essentiels des populations ne sont pas couverts de façon uniforme, en particulier dans le domaine de l’alimentation. Dans les camps de réfugiés du Niger, jusqu’à  21% des enfants souffrent de malnutrition. La situation des personnes déplacées à  l’intérieur du territoire malien préoccupe également l’ONG. Environ 46 000 déplacés à  Bamako échappent à  tout suivi humanitaire et vivent dans des conditions difficiles. De même que les 10 000 nouveaux déplacés à  l’intérieur du pays. Le nombre de déplacés atteint aujourd’hui plus de 220 000 personnes, selon les humanitaires. Oxfam souligne les difficultés éprouvées ces derniers mois pour répondre à  la crise humanitaire. Elle demande donc à  tous les acteurs, autorités maliennes et des pays limitrophes, aux organisations humanitaires, aux forces armées en présence républicaine, islamiste et leurs alliés, de prêter une attention particulière à  la situation des populations civiles et au respect des droits humanitaires et des droits de l’homme. Un accent particulier est également mis sur la nécessité de continuer à  mobiliser des ressources pour faire face aux besoins des populations. Vulnérabilité des civils face au conflit armé Ceux qui sont partis sont plus vulnérables parce qu’ils sont déjà  traumatisés par le fait d’être partis, d’avoir du tout laisser sur place ; la maison, le bétail, la famille… « Ceux qui sont restés sont également affectés particulièrement dans l’accès aux services essentiels, à  l’alimentation » a affirmé Philippe Conraud, directeur pays d’Oxfam au Mali. Oxfam essaie d’apporter de l’assistance quel que soit la population, « on ne fait de différence, on essaie d’intervenir o๠on peut. Mais le gros problème, C’’est l’accès. Pour l’instant on essaie de continuer avec nos contacts locaux. En ce moment il y a des distributions à  Bourem. Mais on est inquiets surtout par rapport à  l’évolution armée de la situation. Surtout dans la zone de combat, qui n’est pas du tout accessible » a-t-il ajouté. Aller au-delà  du militaire, il est plus qu’urgent aujourd’hui de mettre en exergue la situation des populations qui se retrouvent piégées par la situation.

Misma : des réfugiés maliens à Bobo-Dioulasso s’expriment

l’heure n’est plus au dialogue dans la crise malienne. Longtemps attendue (C’’est selon) l’intervention militaire pour la libération du Mali est effective depuis le vendredi 11 janvier 2013. Avec l’opération « Serval », la France a entamé la guerre qui devrait mettre « les barbus » hors d’état de nuire. En plus de l’hexagone, de l’armée malienne, de l’aide multiple et multiforme, des puissances mondiales telles que la Mission internationale pour la sécurité au Mali (MISMA) sont au front. Il était 10 heures au stade Wobi de Bobo-Dioulasso ce jeudi 17 janvier 2013. A l’entrée de cet espace sportif était dressé un bureau o๠officient trois hommes pour le compte du Haut-commissariat des réfugiés des Nations unies (UN-HCR) et Internationale emergency development aid (IEDA Relief). Ils travaillent en collaboration pour assurer le bien-être des réfugiés. Près du bureau, deux touaregs, usés par l’effet du temps sont assis sur des chaises métalliques. Ils ne parlent ni le français, ni le dioula. Ils viennent d’arriver du Mali pour se refugier à  Bobo-Dioulasso. « Ce sera difficile avec eux. Puisque nous avions cherché un interprète pour les échanges. Mais il vient tout de suite de partir », nous indique un agent du UN-HCR. Fadimata Wallete, une jeune réfugiée fait son entrée au stade. Voilée jusqu’à  la tête, elle vient de la ville o๠elle est juste allée se promener. A l’intérieur du camp, les femmes s’affairaient à  faire la cuisine. Des enfants comme à  leur habitude s’amusent et courent entre les tentes. Fatim Kounta est la présidente des femmes réfugiées du camp. Mère de trois enfants, elle ne vit qu’avec sa plus jeune fille de 7 ans. « Mes deux autres enfants sont refugiés vers la Mauritanie avec ma sœur », confie-t-elle. Belle et la trentaine bien sonnée, elle ne portait pas le foulard, et avait du vernis sur ses orteils et ses ongles. Elle portait aussi un collier à  la cheville gauche, et au nez et vers le haut de son oreille gauche également ; elle était bien maquillée. « Nous ne sommes pas des islamistes. Enlève ton voile. Fais-toi belle», s’amuse-t-elle à  dire à  Fadimata. Refugiée depuis février 2012, Fatim Kounta dit ne mener aucune activité génératrice de revenues, mais ne se plaint pas de sa vie grâce aux soutiens de toutes natures (dons de vivres, matériels…) des Burkinabè, mais aussi de la communauté internationale. Sur la question de l’intervention militaire pour la libération du Mali, C’’est « on ne peut plus évident » pour elle. « J’apprécie positivement l’intervention militaire pour libérer notre pays. Mais je suis tout de même inquiète. Les islamistes qui sont au Nord sont très armés. Ce qui me taraude l’esprit, est de savoir si les troupes pourront véritablement les chasser », se demande-t-elle. Des nouvelles des familles restées au Mali ? La plupart des réfugiés soutiennent avoir, ne serait-ce, qu’un parent au Mali. Les appels téléphoniques ne manquent donc pas. « Mon grand frère était chauffeur dans une société étatique. Il dit que tout va bien depuis l’intervention militaire. Car les affaires courantes ont recommencé et qu’ils sont en sécurité », informe la présidente de femmes refugiées. Quant à  Fadimata dont le mari est retourné au Mali, elle s’inquiète beaucoup pour lui. Ag Tazoudine Aboubakrine est le représentant des jeunes sur le site. Il a son frère à  Tombouctou qui le rassure du bon déroulement des choses. « Deux fois réfugié, ç’en est de trop ! » Mohamed Asalek Mohamed a un handicap au pied gauche. Sous la tente, il s’apprêtait à  faire du thé. Il dit apprécier plus ou moins positivement l’intervention militaire pour la libération du Mali. « Si toutefois, dit-il, cela pouvait ne pas faire de victimes au niveau des civils ». Il ajoute : « Il n’y a pas beaucoup de différences entre les islamistes et les populations du Nord. Ils ont la peau claire ou noire comme nous. Ils s’habillent comme nous avec des turbans ». Mohamed pense alors que des innocents risquent de laisser leur peau dans cette « opération serval » surtout pendant les frappes aériennes. « La crise malienne incombe à  tous », souligne le représentant des jeunes qui sans toutefois pointer du doigt une responsabilité particulière, pense que le MNLA a un rôle à  jouer dans la quête de l’intégralité du territoire malien. Chose que Mohamed réfute. Le ton monte, les échanges virulents sous une tente quasi-insupportable à  cause d’une torride chaleur. « Cette histoire du Nord date de longtemps. Nous sommes fatigués. En 1991, nous étions réfugiés, 20 ans après, nous le sommes encore. C’’est trop ! », s’indigne Mohamed. Les avis des Maliens du Nord divergent sur les différents groupes islamistes, (MUJAO, Aqmi, Al-quaida, Ansar-dà®ne…). En tout cas, pour le président du camp, Alphadi Iman, peu bavard sur la question de l’intervention, il salue simplement toutes solutions qui pourraient ramener la paix au Mali. Non loin du bureau des agents du HCR, deux autres Touaregs discutaient sérieusement. Ils avaient des positions extrêmement différentes sur la question du Mali, chacun défendant sa position avec véhémence. C’’est de bonne guerre !

Mali : 85 000 personnes déplacées de plus par rapport à septembre, selon le HCR

La Commission sur les mouvements de populations au Mali, un groupe de travail mis en place dans le cadre du groupe inter-agences sur la protection dirigé par le HCR, a établi qu’au moins 203.845 personnes sont déplacées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a affirmé le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, cité par le centre des nouvelles de l’Onu. L’estimation précédente s’élevait à  118.795 personnes déplacées. « Cette révision des chiffres s’explique en partie par un meilleur accès de la Commission aux régions du Nord, mais aussi par un meilleur décompte des personnes déplacées dans la capitale malienne Bamako grâce au travail effectué par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). A Bamako, le nombre de personnes déplacées était estimé à  46.000 en septembre dernier, contre 12.000 en juin et juillet » a indiqué Adrian Edwards. Cependant, des sources font état de nouveaux déplacements de personnes fuyant l’insécurité générale, les violations des droits de l’homme dans le nord du pays, la peur d’une intervention militaire imminente mais aussi la disparition des moyens de subsistance, ainsi qu’un accès limité aux services essentiels. L’arrivée de nouveaux réfugiés a également été constatée dans les pays frontaliers du Mali. Au Niger, 3.853 réfugiés ont traversé la frontière en septembre et octobre tandis qu’au Burkina Faso, ils étaient un millier le mois dernier. Pour le HCR et ses partenaires, l’accès aux réfugiés devient de plus en plus difficile au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. « Le risque d’enlèvement des travailleurs humanitaires signifie que nos équipes doivent effectuer leurs déplacements avec des escortes armées. De fréquentes alertes limitent notre accès aux camps et notre capacité à  assister les réfugiés », a expliqué Adrian Edwards. Au Burkina Faso, le HCR a procédé au transfert volontaire des réfugiés maliens depuis le camp de Ferrerio et le site de Deou Tamachek dans la province du nord de l’Oudalan vers un site plus au sud à  Goudébou. Ferrerio accueille 9.700 réfugiés et Deou en abrite 2.100. Jusqu’à  présent, 400 personnes ont été transférées depuis ces sites vers Goudébou. Un nouveau convoi de 200 réfugiés en provenance de Ferrerio était prévu ce vendredi. Des convois additionnels en provenance d’autres sites sont programmés pour les prochaines semaines. La situation sécuritaire est également préoccupante au Niger. Les écoles n’ont pas encore ouvert leurs portes dans les camps car les classes sont encore en construction. Le HCR redoute qu’en l’absence d’écoles, les enfants et les adolescents ne retournent au Mali o๠les risques de recrutement forcé par divers groupes armés sont importants. A ce jour, le HCR a reçu 41,7% des 153,7 millions de dollars dont il a besoin pour prêter assistance aux réfugiés et déplacés maliens.

Crise du Nord: 436 000 Maliens ont fui leurs maisons

En six mois de conflits, plus de 260.000 réfugiés maliens ont trouvé refuge dans les pays voisins et 174.000 autres étaient déplacés internes. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires(OCHA)pour la date du 10 aôut 2012. Depuis le 17 janvier dernier, date de la première attaque de la rebellion touareg du MNLA, les combats ont jetté sur les routes un grand nombre de Maliens. Le coup d’Etat militaire du 22 mars et ses conséquences sur le conflit, avec la partition en deux du pays, n’a guère arrangé la situation. Des conditions de vie très difficiles Qu’ils soient à  l’intérieur ou à  l’extérieur du pays, les personnes qui ont fui le Nord vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Hormis quelques centaines de familles qui ont trouvé refuge chez des parents ou qui ont les moyens de s’assurer un rythme de vie acceptable, la grande majorité dépend de la solidarité des proches ou de l’aide humanitaire nationale et internationale. La situation sanitaire préoccupante des Maliens est également au coeur du rapport de l’OADH qui remarque une augmentation de l’épidémie de choléra depuis quelques semaines. l’organisme recense 140 cas de choléra et 11 décès dans les régions de Gao et d’Ansongo au nord du Mali. l’instabilité actuelle a également aggravé l’une insécurité alimentaire. 360.000 personnes sont aujourd’hui bénéficiaires du Programme Alimentaire Mondiale, et 148.100 personnes le sont dans le nord. l’Ocha précise qu’il est également nécessaire d’offrir un meilleur accès à  l’eau potable pour les déplacés du Nord, « les taux étant déjà  très faibles avant la détérioration de la situation provoquée par le conflit armé. »

Crise au nord: 67.118 déplacés internes et 203.887 réfugiés

Au cours de cette rencontre avec la presse, Amadou Rouamba, secrétaire général du département de l’action humanitaire, a fait le point de la situation des personnes déplacées au sud et des refugiés dans les pays voisins. On retiendra qu’aujourd’hui, les déplacés au sud par régions sont au nombre de 519à  Kayes, Koulikoro1747, à  Sikasso 3643, à  Ségou 8387, 32647à  Mopti et à  20175 Bamako. Soit un total de 67118 personnes. Quant aux réfugiés dans les pays voisins les chiffres sont de 30 000 en Algérie, 65 009 au Burkina Faso, 44 en Guinée Conakry, 67 164 en Mauritanie, 41 650 au Niger et 20 au Togo. Le total de réfugiés maliens est de 203.887 personnes. Le Gouvernement fait passer l’aide par les associations Selon Amadou Rouamba, le département en collaboration avec ses partenaires (le Haut Conseil Islamique, le Collectif des Ressortissants du Nord, la Croix Rouge malienne, l’association Cri du C’œur et les Agences des Nations unies en charge de l’action humanitaire) a entrepris l’organisation de convois humanitaires et d’autres actions pour un coût total de 807 500 000 FCFA. Le secrétaire général a tenu à  faire une précision de taille sur l’apport du gouvernement à  travers les organisations humanitaires « Les organisations humanitaires avaient ouvert le couloir humanitaire avant la mise en place du gouvernement de la transition. Aujourd’hui, le département coordonne toutes les actions humanitaires en cette période de crise. Face à  l’hostilité de certains groupes armés à  l’aide du gouvernement, on était obligés de passer par nos partenaires pour acheminer nos vivres et autres » a déclaré Amadou Rouamba. Ainsi, 1080 tonnes de vivres, de médicaments ont été envoyées, de même que des équipes de médecins pour la prise en charge des urgences médicales dans les localités du nord notamment Tombouctou et Gao. Au sud, une distribution de 1500 tonnes de vivres et de non vivres a été faite en faveur des populations déplacées. Alassane Bocoum, directeur national du développement social, a rassuré les hommes de media que tous ces dons ont été remis aux bénéficiaires. En ce qui concerne la présence de certains vivres sur le marché, M Boucoum a affirmé que des mesures ont été prises pour pallier une telle éventualité. « Si réellement des vivres sont présents sur le marché, seul le bénéficiaire les aurait vendu » affirme-t-il. Les régions (Mopti, Ségou, Bamako, Sikasso, et Kayes) o๠se trouvent les déplacés et le Burkina Faso ont été visités par le ministre en vue d’apporter un réconfort moral ainsi qu’un appui financier symbolique aux populations concernées.