DossiersDossiers, Dossiers




Télémédecine, la santé par les TIC

La télémedecine fait partie de ces innovations intéressantes qui se développent un peu partout dans le monde. Aussi cette technologie…

La télémedecine fait partie de ces innovations intéressantes qui se développent un peu partout dans le monde. Aussi cette technologie offre une occasion unique aux pays d’améliorer la santé de leurs populations et de renforcer leurs capacités nationales en matière de recherche en santé, ainsi que la qualité de leurs services de santé. En effet, l’éducation sanitaire, la formation des personnels de santé et la gestion des situations d’urgence sont autant de domaines dans lesquels l’apport de la télémédecine revêt une importance croissante. Le Mali est à  n’en point douter un pays pionnier dans le domaine de l’application des TIC à  la santé. En mars 1996 déjà , la première téléconsultation était réalisée entre la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie(FMPOS) et l’université de Toulouse (France). Le directeur de l’agence nationale de télésanté et d’information médicale (Antim), Dr Ousmane Ly explique que « la télémédecine est l’exercice de la médecine à  distance. C’’est en ce sens qu’on va utiliser les technologies de l’information et de la communication, c’est-à -dire les moyens de communication moderne comme l’internet et téléphonie mobile pour donner des prestations et soins de santé ». La télémédecine est appelée à  jouer un rôle de plus en plus important et elle continuera à  être un domaine de collaboration étroite entre l’OMS et l’union internationale de télécommunications. Il existe ainsi différents types de télémédecine, la télé-consultation et le télé-diagnostic, la télésurveillance, la télé-expertise et la télé-formation. Une agence pour la promotion de la télésanté au Mali Il y a eu au Mali de nombreux projets de télémédecine informels comme le Kènèya Blon. Ces projets ont permis selon le Dr Ly, de montrer qu’il est possible de faire de la télémédecine au Mali. « Cette initiative a commencé à  travers des thèses sur la télémédecine. Elle a été formalisé grâce à  la création d’associations tels Rimkom Kènèya Blon et l’association malienne de télémédecine devenue la société malienne d’informatique biomédicale et de biosciences. » Tout ceci s’est formalisé par la suite, à  travers la volonté du gouvernement malien de créer l’Agence Nationale de Télésanté et d’Informatique Médicale (ANTIM). Celle-ci a vu le jour en septembre 2008. Et l’Assemblée Nationale a ratifié sa création par une loi en octobre de la même année. l’ANTIM fonctionne comme tout autre établissement public à  caractère scientifique et technologique. Elle est composée d’une direction générale, d’un conseil d’administration, un comité de gestion et un comité technique et scientifique. Pour l’exercice 2011, l’agence a reçu une enveloppe globale de 400 millions de francs CFA. « Cette somme est insuffisante, il faut que la télémédecine sorte de l’expérimentation, de l’évènementiel. Il faut que la télémédecine soit utilisée quotidiennement dans les systèmes de santé. Et pour arriver à  cela, on a besoin d’énormes investissements technologiques. On espère qu’on les aura d’ici les cinq prochaines années » plaide le Dr Ousmane Ly indique. « Nous travaillons même avec le secteur privé. Notre but même est de promouvoir et renforcer le système de santé malien par l’utilisation des techniques de l’information et de la communication. » Des applications concrètes Le Dr Oumar Traoré est gynécologue à  la clinique Pape de Badalabougou et au centre de santé de référence de la commune V du district. Il estime que la télémédecine est une très belle initiative pour l’amélioration du système de santé au Mali. « Il permet d’être au fait de l’information médicale en temps réel. On peut suivre les conférence-débats de partout dans le monde. Cela se fait même au Csref de la commune V tous les jeudis. On se connecte pour débattre autour de thèmes permettant d’intervenir sur les échographies. Cela permet d’interpréter l’image échographique en direct.» Il déplore par ailleurs le problème d’accessibilité au net, véhicule principal de la méthode. « Il ne faut plus que le net soit un luxe au Mali. Il faut qu’il soit accessible partout, pour tous et à  moindre coût. » Intérêt grandissant du secteur privé Les structures de santé privées viennent de plus en plus prendre contact avec l’ANTIM. Ainsi, selon le Dr Ly, l’Agence est en discussions actuellement avec deux établissements sanitaires. « Il n’y a encore rien d’officiel encore mais, les choses vont probablement se préciser très bientôt. C’’est vrai que l’Antim n’a qu’une année d’existence et est par conséquent très jeune. Et nous n’avons eu à  travailler qu’avec le secteur public mais, J’insiste sur le fait que nous sommes là  pour le système de santé dans sa globalité. » l’Agence a également collaboré avec l’Ordre National des Pharmaciens et celui des médecins du Mali. « Nous avons beaucoup travaillé avec eux. On peut donc dire qu’à  travers eux, on travaille déjà  avec le secteur privé. Mais aucune autre structure n’est venue demander à  travailler avec l’Antim. On espère que ça va venir.» l’intérieur du pays reste encore timide en matière télémédecine. Pour le moment, seuls les hôpitaux de Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou font des retransmissions d’images de radiologie vers Bamako, dans le cadre du projet Icône. « Icône » est un projet de télé-radiologie qui permet de faire en sorte que les images de radiographie prises à  l’intérieur du pays puissent être interprétées à  distance par les spécialistes présents à  Bamako. Ce qui permet d’éviter aux patients de faire de longues distances pour être vus par les spécialistes. Pour cette année 2011, l’Agence de télémédecine envisage l’informatisation totale et globale des hôpitaux du Mali. Elle commencera par les hôpitaux pilotes comme le centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose et l’hôpital du Mali. Il est également prévu l’utilisation de la téléphonie mobile pour optimiser l’impact de la télésanté sur le bien-être des populations maliennes.