« Tentative d’assassinat » pour les agresseurs de Dioncounda

Une semaine après l'ouverture de l'information judiciaire contre 10 officiers de l'armée et de la police dans l'affaire de la…

Une semaine après l’ouverture de l’information judiciaire contre 10 officiers de l’armée et de la police dans l’affaire de la «Â découverte d’armes à  Bamako » et du contre coup d’Etat du 30 avril, le procureur de la République, du Tribunal de la commune III de Bamako, veut sévir dans le dossier de l’agression du président Dioncounda Traoré. Sombé Théra vient en effet d’ouvrir une enquête pour «Â tentative d’assassinat ». De sources judiciaires, on apprend que l »ouverture de cette instruction judiciaire fait suite aux différentes auditions menées par la gendarmerie nationale. «Â Les différents éléments de l’enquête préliminaire de la gendarmerie nous ont conforté dans l’impression que Dioncounda Traoré a bien été victime d’une tentative d’assassinat et a subi des coups et blessures volontaires », explique Sombé Théra. C’’est pourquoi, dira le magistrat, les auteurs des faits, mais aussi leurs complices sont désormais passibles devant la Cour d’assises, afin de situer les responsabilités individuelles.  » Auditions multiples » Depuis l’agression du président de la transition, la gendarmerie nationale a auditionné plusieurs responsables politiques et associatifs, notamment dans les rangs de ceux qui sont favorables au coup d’Etat du 22 mars. Au nombre des personnes entendues, on notera, entre autres, les militants de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), dont son président Hamadoun Amion Guindo, Me Mamadou Gakou (président de la COPP) Hounouss Hameye Dicko (président de la RDS), le leader religieux Cheick Soufi Bilal, Rokia Sanogo du Mouvement populaire du 22 mars «Â MP 22 », etc. Si aucun de ces responsables, initiateurs de la Convention nationale des 21 et 22 mai derniers, n’ont été mis aux arrêts, le président de l’association «Â Yèrèwolo-ton » (regroupement pour la dignité, favorable au putsch), Bakary Boré et d’autres personnes, ont été déférées depuis quelques jours à  la prison centrale de Bamako. Quant à  l’administrateur délégué de la radio «Â Kayira I » de Bamako, Lassine Cissé, il a été interpelé, puis relâché par les enquêteurs. La gendarmerie avait également souhaité entendre le député de l’opposition Oumar Mariko. Protégé par une immunité parlementaire, le secrétaire général du parti SADI n’a pu faire l’objet d’écoute dans le cadre des enquêtes préliminaires. Cependant, l’opposant (qui rentre à  Bamako d’un voyage au Maroc), assure que si la procédure de levée d’immunité est respectée, il reste à  la disposition de la justice de son pays. Comme pour dire qu’il n’a rien à  se reprocher. Une justice contre les plus faibles ? Le déclenchement des poursuites judiciaires contre les auteurs et complices de l’agression contre Dioncounda suscite bien des inquiétudes chez de nombreux observateurs. Qui craignent une justice contre les plus faibles. «Â Nous rejetons fermement la chasse aux sorcières et le harcèlement policier des leaders politiques, syndicaux, et des citoyens dans le but de les réduire au silence et à  la peur », dénonce-t-on du côté du MP 22. Qui s’étonne qu’à  ce jour aucun militant dans le camp du FDR (front anti-putsch) n’ait été interpellé malgré les appels à  la violence lancé ces derniers jours par des élus de l’ex majorité. D’autre part, il faut constater que dans les différentes interpellations, jusque là  aucun élément des forces armées et de sécurité en service ce 21 mai à  Koulouba n’a été entendu. Or, la sécurité du président de la République est du ressort de sa garde rapprochée. Va-t-on alors vers une justice contre les plus faibles. La suite des enquêtes nous le dira.