Tentative de contre-putsch à Bamako, des morts et des blessés à l’ORTM

Mise à  jour : 15h14 Aux alentours de 18h, des coups de feu ont retenti le lundi 30 avril en…

Mise à  jour : 15h14 Aux alentours de 18h, des coups de feu ont retenti le lundi 30 avril en plusieurs endroits précis de la ville de Bamako : camp parachutiste, cité administrative et ORTM, o๠plusieurs morts auraient été dénombrés. Des combats auraient opposé les bérets verts du capitaine Amadou Haya Sanogo, auteurs du putsch du 22 mars qui a mis fin au régime du président ATT, et les bérets rouges, de la compagnie parachutiste dont est issu le président déchu. La tentative des bérets verts d’arrêter le commandant des paras, le Colonel Abidine Guindo, ancien aide de camp d’ATT qui se trouve retranché dans le camp situé à  Dijicoroni, serait à  l’origine de la confrontation. Après plusieurs heures de combats faisant plusieurs morts, les bérets rouges auraient pris l’ORTM, la télévision nationale, aux alentours de 21h30. Mais après plusieurs informations contradictoires, les bérets verts auraient repoussé les assaillants. Des combats à  l’arme lourde se seraient poursuivis au camp militaire de Kati o๠se trouve le siège du Comité national de restauration de la démocratie et de redressement de l’Etat (CNRDRE), présidé par le capitaine Sanogo. A 22h30, le CNRDRE annonçait avoir la situation sous contrôle, une déclaration est prévue ce soir sur les ondes de l’ORTM. Mardi au petit matin, un militaire s’exprimant au nom du capitaine Sanogo est apparu à  l’ORTM pour dénoncer « des forces obscures » à  l’origine des « attaques » et affirmé que les forces du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDE, junte) avaient « sécurisé » les trois sites stratégiques visés. « Nous tenons l’ORTM, l’aéroport et Kati. Nous maà®trisons la situation. Il y a eu des morts mais pour l’instant on ne peut pas donner le nombre », a déclaré à  l’AFP un officier de communication de la junte. Un soldat de la junte a affirmé de son côté avoir vu « au moins 9 morts entre Kati et Bamako », ajoutant que « des bérets rouges ont été arrêtés », sans préciser le nombre. Dans la matinée du 1er Mai, de nouveaux combats ont opposé la junte aux Bérets rouges. Des tirs intenses ont résonné vers 10 heures locales, après que l’ex-junte malienne ait déclaré contrôler la situation, notamment à  l’aéroport de Bamako et au siège de la télévision nationale (ORTM), o๠de violents combats ont eu lieu dans la nuit dernière. Le calme est revenu en fin de matinée, informe l’AFP. Contre Putsch ? Il s’agirait donc d’une tentative de contre putsch, quelques jours après le sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à  Abidjan le 27 avril, et dont les résolutions avaient été rejetées par le CNRDRE et une partie de la classe politique. Alors qu’un gouvernement de transition dirigé par Cheikh Modibo Diarra venait d’être nommé, les chefs d’Etat ouest-africains avaient décidé de porter la durée de la transition à  12 mois, de prolonger d’autant le mandat du président par intérim, et d’envoyer des troupes pour protéger les organes de la transition. Depuis plusieurs jours, des tensions étaient nées au sein de l’armée, les bérets verts du capitaine Sanogo souhaitant garder le pouvoir, voire même présider la transition, alors que d’autres, notamment des officiers supérieurs, avaient opté pour un retrait de l’armée. Cette tentative de contre coup d’état se déroule alors que le Nord Mali est en proie à  une grave crise, occupé par la rébellion armée du MNLA qui revendique l’indépendance de l’Azawad, et des groupes islamistes armés, tels qu’AQMI et ses alliés Ancar Dine, MUJAO et Boko Haram.