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Tétou Gologo, du génie et des perles…

Celle qui vous accueille s'appelle Assétou Gologo mais tout le monde l'appelle « Tétou ». Pour nous les amoureuses de…

Celle qui vous accueille s’appelle Assétou Gologo mais tout le monde l’appelle « Tétou ». Pour nous les amoureuses de l’art africain, C’’est la « reine des perles » ! Boutique de Tamacali, la première chose que l’on remarque, C’’est bien l’accueil. Le sourire et la chaleur de Tétou vous retient et vous pousse à  passer plus de temps que prévu dans sa caverne d’Ali Baba. Ici, des perles, à  foison ! Traditionnelles, modernes, montées ou pas, on en a le vertige ! Et surtout, on a envie de tout rapporter avec soi. Ce qui n’est d’ailleurs pas impossible, les pièces étant vendues à  des prix très abordables. Imaginez, une pièce unique, portant la griffe de la créatrice, pour cinq mille francs… On a bien sûr envie de lui demander comment elle arrive à  créer de si belles parures. Et Tétou ne se fait pas prier pour raconter son histoire. Le public a découvert la marque le 12 février 2005. Elle expose à  Bamako et les pièces s’arrachent en un rien de temps. Surprise et surtout bonheur pour celle qui a toujours aimé les perles. « Chaque fois que J’allais au marché, J’étais attirée par les perles. Je constatais qu’elles étaient toujours montées de la même manière, apparemment sans aucune quête d’esthétique. Cela me donnais des idées », raconte-t-elle. Les premières parures qu’elle réalisera, ce sera pour elle-même. « Les gens les admiraient et me proposaient le plus souvent de me les racheter. Parce qu’il ne leur venait pas à  l’esprit que J’étais la créatrice de ces parures. Je voyais l’admiration dans leurs yeux chaque fois que je leur faisais cette révélation ». Et pourquoi « Tamacali » ? Selon Tétou, un simple fait du hasard ! « J’ai inventé ce mot alors que J’ouvrais un compte mail sur Yahoo. Il s’agit d’une combinaison entre les premières syllabes du prénom de ma fille, qui porte celui de ma tante Tamaro, et  » Cali  » qui est le nom de quelqu’un qui m’est resté cher. à‡a sonne tellement bien que, quand J’ai décidé de me lancer, C’’est naturellement ce nom que J’ai choisi. Bien après, J’ai appris que C’’était un nom au Mali, que C’’est aussi le nom d’un village en Guinée » raconte-t-elle. La traductrice, interprète, assistante de direction, attachée commerciale, responsables des ressources humaines, etc, dans des entreprises de renommées, a tôt fait de mettre son empreinte sur le marché artistique malien. Car oui, en plus d’avoir le génie créatif, la belle a une tête bien pleine ! Elle est titulaire d’un DEA en langues étrangères dont elle parle au minimum quatre. Sa curiosité et son amour de l’art en général, y sont pour beaucoup dans la qualité de ce qu’elle propose à  ses « fans ». Aujourd’hui, ses créations sont connues de par le monde, o๠elle expose, participe à  des défilés. Elle reçoit des commandes de partout mais vend également beaucoup sur internet, en particulier à  la diaspora africaine qui raffole de ses produits. Tamacali, ce sont aussi des articles de décoration comme ces rideaux de perles qui pendouillent doucement à  l’entrée de l’atelier. l’idée étant de créer des objets originaux alliant les perles mariage à  des métaux (argent et bronze), nylon ou du cuir, ou encore des os d’animaux et des coquillages. Des pièces uniques qui sont déposées auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Eh oui, Elle aussi très prévoyante, Tétou, qui refuse de se faire voler le fruit de son travail par les pirates et qui œuvre à  ce que les artistes reçoivent le soutien des pouvoirs publics pour faire prospérer l’art « made in Africa ». l’autre combat de Tétou, C’’est de faire connaà®tre et aimer ses produits aux Maliennes. « C’’est assez bizarre, nous confie-t-elle. On connaà®t et achète du Tamacali partout dans le monde, sauf au Mali ! Mes sœurs préfèrent encore aller acheter de la chinoiserie, plutôt que d’acquérir une pièce unique de créateur. C’’est dommage et ça doit changer », martèle-t-elle. Mettre ensemble des jeunes et les former afin de fabriquer un grand nombre de pièces, C’’est le rêve de Tétou qui pour l’instant, fait travailler plusieurs artisans locaux qui collaborent à  ses créations. Tamacali, un nom dont nous allons encore entendre parler. Pour le grand bonheur de nous les dames.