Théâtre : « Kanouté ka visa ko »

La 7e édition du festival sur le Niger a bel et bien commencé. Ségou a connu son premier spectacle théâtral…

La 7e édition du festival sur le Niger a bel et bien commencé. Ségou a connu son premier spectacle théâtral qui n’est pas passé inaperçu. Hier soir, Habib Dembélé dit Guimba national a présenté son fabuleux one man show intitulé « Kanouté ka visa ko ». Ce spectacle parle de l’immigration sous toutes ses formes. l’auteur et comédien donne sa vision des enjeux de cette immigration dont selon, l’aspect le plus dangereux est l’acculturation qu’elle entraà®ne en particulier chez les jeunes. « J’en fait une préoccupation parce que je veux être avec tout le monde en étant moi-même. » Il explique que l’inspiration lui est venue à  la suite de ses nombreux voyages à  travers le monde. « J’ai la chance de rencontrer les maliens un peu partout dans le monde, je connais les conditions dans lesquelles ils vivent et je sais quelle catégorie de malien on peut trouver ailleurs. Donc, l’imagination aidant, le spectacle n’a pas eut de problème à  se dessiner. » Kanouté ka visa ko ‘Kanouté ka visa ko’ signifie ‘l’affaire de visa de Kanouté’. Ce spectacle dépeint tous les problèmes de l’immigration, avec bien entendu, son humour bien à  lui. l’histoire déroule entre Paris, Bamako et Kayes. Kanouté est le fils d’un vieux gardien de maison et d’une servante. Au service d’une riche famille, les parents de Kanouté réussiront avec leurs maigres moyens, à  envoyer leur gamin à  l’école. Ce dernier y réussit et fera même son entrée à  l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Bamako pour des études de droit. Au même moment à  Paris, un vieux Maraka de France et son fils sont à  couteaux tirés. Le fils demande régulièrement à  son père de l’amener au Mali afin de voir à  quoi ressemble son pays. Lorsque ce dernier répond qu’il n’a pas de sous, il lui fais de reproches.« Toi t’a jamais de sous pour moi papa mais quand il s’agit d’en envoyer au bled, t’en a plein à  craquer. Je ne suis pas d’accord. Je veux voir le bled » lui dit-il. Mais cet enfant exigeant fonctionne comme « un enfant de blanc » et appelle tout le temps les flics pour embarquer son père dès que ce dernier veut le corriger. En fin de compte, le vieux Maraka envoie son petit au pays pour découvrir les réalités du pays puisqu’il y tient tant. Dès l’aéroport, le petit ‘benguiste'(africain de France) affronte une toute nouvelle réalité. Son père avait laissé la consigne à  son oncle et tous les membres de sa famille de régler le petit comme une horloge et lui apprendre les règles, coutumes et traditions du pays. Ainsi dès sa descente d’avion, il se met à  insulter son oncle venu le chercher, le prenant pour le chauffeur de service. l’oncle sort alors un long fouet et commence à  bastonner le petit. Il court voir le policier à  côté pour se plaindre. Il s’agissait du directeur de la police nationale Niamey Keita. Ce dernier demande ce qui se passe et l’oncle lui explique que C’’est une histoire de famille. Niamey Keita les aide alors à  prendre un taxi pour la gare routière et de la gare routière à  Gadjabadja (village de la région de Kayes). Dans son village, il lui sera appris les valeurs traditionnelles du milieu soninké ou maraka. La solidarité, le respect des ainés, le sens du pardon et l’humanité…Bref, toutes ces choses qui font la beauté de l’Afrique et du Mali en particulier. Le public n’a pas boudé son plaisir et fait un triomphe au Guimba national dont le talent n’est plus à  démontrer et dont les histoires, tout en divertissant, recadrent toujours un peu dans nos valeurs une société de plus en plus dénaturée et égoà¯ste.