Tiébilé Dramé :  » Il est important de calmer le jeu »

La délégation malienne est de retour à  Bamako, après la conclusion à  Ouagadougou de l'accord entre gouvernement malien et rebelles…

La délégation malienne est de retour à  Bamako, après la conclusion à  Ouagadougou de l’accord entre gouvernement malien et rebelles touareg en vue de l’élection présidentielle. Son chef s’est livré à  un exercice d’explication et d’interpellation face à  la presse ce jeudi 20 juin. « l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali » « Il est important de calmer le jeu » pour le Mali qui « revient de loin »,a déclaré Tiébilé Dramé. Depuis la signature, mardi, de cet accord, « J’ai entendu beaucoup de choses: que le Mali est sous tutelle », notre armée est sous tutelle, (…) +ce sont les accords de la honte+ », a-t-il déploré. « Je crois qu’il est important de calmer le jeu, de calmer la situation car notre pays revient de très loin, d’une situation très difficile. (…) Nul n’a le droit, il me semble, de contribuer à  le remuer davantage. l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali », a-t-il ajouté. Après dix jours d’âpres négociations, l’accord a été signé par des représentants du gouvernement malien et des groupes armés touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il prévoit un cessez-le-feu, un retour de l’armée malienne à  Kidal (nord-est), zone qui était occupée depuis fin janvier par ces groupes, et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement, et permet la tenue de l’élection présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le pays. Un faux « débat » en cours à  Bamako l’accord, salué par la communauté internationale, a été généralement bien accueilli au Mali, o๠certains se sont cependant offusqués de sa signature: pour eux, Bamako ne devait pas pactiser avec des rebelles touareg ayant lancé l’offensive qui a ouvert la porte à  l’occupation du nord pendant plusieurs mois en 2012 par des jihadistes. Cela est un « débat (…) entre ceux qui croient que l’on peut atteindre les objectifs que nous avons par le dialogue et la diplomatie, et ceux qui privilégient une action militaire hasardeuse aux conséquences imprévisibles tant au plan intérieur qu’au plan international », a estimé Tiébilé Dramé, sans citer de nom. « Si l’on veut comprendre les accords signés à  Ouagadougou, il faut se rappeler qu’on vient de très loin. Des enfants du pays se sont révoltés pour prendre des armes, dire qu’ils ne sont pas des Maliens. (…) « Aujourd’hui, tout le monde est d’accord (sur) l’intégrité territoriale », ceux qui avaient pris les armes « seront cantonnés et désarmés », a-t-il affirmé.