Lors de la conférence-débat qu’il animée, le samedi 12 juillet 2014 au CICB, sur l’initiative de la Jeunesse de son parti, le président du Parena, Tiébilé Dramé, disait ne jamais avoir été contacté par les nouvelles autorités sur un quelconque sujet relatif à la gestion du pays. Les lignes semblent bougées depuis hier mardi 22 juillet 2014. Tiébilé Dramé a en effet reçu le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, si l’on en croit notre confrère l’Indépendant. Raison de la visite ministérielle : l’inviter à prendre part aux journées d’études sur la problématique « Quelles constructions politiques dans la zone sahélo-saharienne ? » qui se tiendront à partir de ce jeudi 24 juillet 2014, dans la capitale malienne. l’objectif recherché par ces journées est de permettre, avec l’apport de chercheurs et experts maliens et étrangers, la mise en commun d’une réflexion sur les différentes initiatives de dialogue et de négociations qui viennent de s’ouvrir, afin d’échafauder un processus de paix cohérent et efficient, selon un communiqué de la Primature. Si cette participation se confirme, elle marquera certainement la fin de l’ostracisme dont semblait se plaindre le chef d’orchestre des Accords préliminaires de Ouagadougou de la part du régime en place. l’homme, à travers son parti, a mis le grand boubou du vrai opposant au régime de Ibrahim Boubacar Kéita par des sorties aussi musclées que virulentes sur sa gouvernance. La première sortie sous forme de mémorandum portait sur « IBK, sept mois après : le Mali dans l’impasse », publié à la mi-avril. Le texte accablait le régime sur des sujets comme l’influence de la famille présidentielle, la rénovation du Palais de Koulouba et l’acquisition du nouvel avion présidentiel. La seconde sortie remonte au 12 juillet 2014. Tiébilé Dramé et le PARENA estimaient que « depuis son indépendance, le Mali n’a jamais été dans une situation aussi difficile. Jamais le Mali n’a eu un leadership aussi faible. Jamais les Maliens n’ont été aussi déroutés». Le voici donc de nouveau dans le sens du vent. Nul doute que la communication de l’ancien ministre des Affaires étrangères apportera une plus-value au débat de demain qui réunira des experts tant nationaux qu’internationaux. l’ouverture ainsi faite par le ministre Mahamadou Camara constituera peut-être également une espèce de catharsis qui permettra à Tiébilé Dramé de se rapprocher du pouvoir en place et partager avec lui son expérience et son expertise sur divers aspects de la gouvernance.
