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Tombouctou : La situation sécuritaire s’enlise-t-elle ?

Le retour de la paix et de la sécurité est la principale préoccupation des populations maliennes. À Tombouctou, même si…

Le retour de la paix et de la sécurité est la principale préoccupation des populations maliennes. À Tombouctou, même si on observe un certain calme, le récent assassinat du Commandant du MOC et les supposées infiltrations de groupes djihadistes dans la ville inquiètent quant à  une dégradation du climat sécuritaire. Qu’en est-il ?

« Ce qui s’est passé à Tombouctou n’est pas nouveau. Les assassinats ciblés se font aussi dans les autres régions ». C’est ainsi que Boubacar Ould Hamadi, le Président de l’Autorité intérimaire de la région, perçoit la situation d’insécurité qui peine à être endiguée. Il y a deux semaines, le Commandant du bataillon de la CMA au sein du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Tombouctou est assassiné par des individus armés non encore identifiés. Pour la CMA, ce genre d’acte est « un signal fort » de l’infiltration de terroristes dans la ville. Ceux-ci prouvant par la même occasion leur capacité à opérer.

Avant la présidentielle, la multiplication des braquages et enlèvements de véhicules avait suscité une montée des tensions. Depuis, selon le Président de l’Autorité intérimaire, la situation est stable. « La sécurité par rapport à la circulation des personnes et des biens s’est beaucoup améliorée. Nous avons engagé beaucoup de concertations impliquant les communautés. Mais, pour ce qui est des actes d’assassinats ciblés, c’est une question qu’on ne maitrise pas bien », témoigne-t-il.

Tout comme partout dans le Nord, la sécurité n’est jamais garantie. C’est pourquoi, Fousseyni Berthé, Commissaire principal de police de Tombouctou, soutient que la situation est « est calme mais imprévisible ». Selon lui, le tronçon Tombouctou – Goundam est celui qui enregistre le plus d’actes de banditisme, mais il écarte la thèse d’une dégradation du climat sécuritaire.

Alors que jusqu’à présent les patrouilles mixtes, censées sécuriser l’intérieur des villes, n’ont pas encore commencé à Tombouctou, des efforts sont à entreprendre pour instaurer la paix. Le rétablissement de la confiance entre les différentes parties signataires, objectif de ce dispositif, sera le pas qu’il faudra oser. « Seule la mise en œuvre de l’Accord peut être la solution », préconise Boubacar Ould Hamadi, qui ajoute « nous pouvons nous débrouiller pour rassembler les communautés et les s’impliquer dans la sécurité, mais c’est difficile ».

Selon Baba Alkaya, humanitaire à Tombouctou, des séances de sensibilisation auprès des populations sur le vivre-ensemble, la paix et la sécurité sont  entreprises dans la Cité des 333 Saints. Mais des telles initiatives suffiront-elles à faire régner la sécurité ?