Tourisme : Le Mali a déjà perdu plus de 50 milliards

Depuis deux ans, le Mali est la cible d'une campagne de certains pays occidentaux, notamment la France, qui le présente…

Depuis deux ans, le Mali est la cible d’une campagne de certains pays occidentaux, notamment la France, qui le présente comme étant une destination à  risque. Comme l’on pouvait s’y attendre, cette campagne n’a pas tardé à  produire ses effets sur l’activité touristique au Mali. Conséquence : l’Etat a enregistré ces deux dernières années plus 50 milliards de francs FCA de pertes et le secteur touristique a connu près de 800 emplois perdus. Les autorités françaises suivies par d’autres pays européens, depuis quelques années, ont divisé le Mali en deux zones « rouge » et « jaune ». Le rouge identifie les trois régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal) et celle de Mopti. Or, ce sont là  quatre régions o๠l’activité touristique était intense avec des milliers de visiteurs chaque année. En effet, des plateaux Dogon (Mopti) à  Tombouctou, le Mali tirait d’importantes recettes de son tourisme. s’y ajoutent d’autres bénéfices connexes au profit des populations qui, en majorité, se livrent au commerce de produits locaux destinés aux touristes. Servies par les prises d’otages d’otages occidentaux par la branche Al-Qaà¯da pour le Maghreb islamique (AQMI), les autorités françaises ont multiplié les appels à  l’adresse de leurs ressortissants pour leur demander d’éviter de se rendre au Mali, en Mauritanie et au Niger. Or, de 2006 à  maintenant, sur 42 otages enlevés au Sahel, un seul (Pierre Camatte) l’a été sur le sol malien. Tous les autres ont été enlevés au Niger, en Mauritanie ou en Algérie. Mais curieusement, la France continue d’asphyxier le tourisme malien avec le maintien ces mesures de restriction contre les régions touristiques du Mali. Les conséquences de ces mesures sont, on le voit aujourd’hui plus que jamais, désastreuses pour le Mali. Lors de sa récente participation à  l’exposition sur le tourisme dans les plateaux Dogon à  Paris, le président de la République, Amadou Toumani Touré, n’a pas raté l’occasion d’évoquer la situation dans laquelle le tourisme au Mali se trouve actuellement. Son appel réussira-t-il à  changer le cours des choses? En attendant, les autorités ont décidé de voler au secours du secteur en offrant des exonérations de taxes et d’impôts à  des opérateurs qui sont dans une situation qui semble empirer chaque jour un peu plus.