Tourisme, un secteur à deux visages

Si les chiffres demeurent approximatifs, on considère que le secteur du tourisme représente entre 3 et 4% du PIB national.…

Si les chiffres demeurent approximatifs, on considère que le secteur du tourisme représente entre 3 et 4% du PIB national. Il est réellement né à  la fin des années 90, et a connu un développement constant jusqu’en 2011. Avec l’ouverture des lignes internationales sur Mopti et Gao en plus de Bamako, le Mali s’est rapidement positionné comme la deuxième destination touristique en Afrique de l’Ouest après le Sénégal. Le Pays Dogon, le tombeau des Askia, Tombouctou la mystérieuse, ou encore Djenné sont autant de trésors que les visiteurs étrangers furent jusqu’à  presque 40 000 (2007) par saison, à  venir découvrir, sur un effectif global de 130 000 arrivées en moyenne. Mais avec la montée du terrorisme dans le Sahel et les enlèvements d’Occidentaux, le segment loisir du tourisme malien est désormais au point mort. Selon l’Office malien de l’artisanat et du tourisme (OMATHO), ce sont plus d’une cinquantaine d’hôtels, de restaurants et d’agences de voyages qui ont dû mettre la clé sous la porte entre 2012 et 2013. Du côté du tourisme d’affaires en revanche, l’heure est à  l’expansion. C’’est à  partir de 2005 que le Mali, et en particulier Bamako, a pu enfin se prévaloir d’une véritable offre hôtelière. Sa position centrale en Afrique de l’Ouest est à  son avantage. Dès lors, l’offre n’a cessé de s’étoffer et si les investissements ont stagné à  partir de 2012, ils ont largement repris à  partir de 2015. Actuellement, trois projets d’envergure sont en bonne voie de finalisation : dans l’ACI 2000, la construction de l’hôtel Sheraton a été officiellement lancée en juin, des négociations sont en cours pour la reprise de l’hôtel ACI par la chaà®ne Golden Tulip, et sur les bords du fleuve, le chantier de l’hôtel Afrikiyah, longtemps laissé en suspens, est sur le point de redémarrer. En plus de ces offres de haut standing, l’hôtel ONOMO, d’une gamme inférieure a ouvert au mois de mai. Le prix moyen des chambres a également augmenté, passant de 90 000 francs CFA à  150 000 francs CFA ces deux dernières années. l’extension significative de la capacité d’accueil de Bamako vient répondre aux besoins d’hébergement du personnel des institutions internationales, mais aussi en prévision du sommet Afrique-France prévu en fin 2016. C’’est aussi le résultat d’une réelle volonté politique qui se traduit par une refonte de sa gestion administrative. Deux structures gèreront désormais le tourisme malien : la Direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie pour la partie réglementaire et aménagement, et l’Agence de promotion touristique au Mali. Créées en septembre 2014, ces deux entités attendent la nomination de leurs directeurs généraux pour commencer à  fonctionner d’ici la fin 2015. Des concertations nationales sur le secteur auront également lieu en décembre.