Tourisme : un secteur menacé par la crise

Soumaila Guindo est guide touristique à  Mopti. Le secteur, il le connaà®t bien et témoigne aujourd'hui de la situation du…

Soumaila Guindo est guide touristique à  Mopti. Le secteur, il le connaà®t bien et témoigne aujourd’hui de la situation du tourisme. Lucide, il livre son analyse personnelle de la crise qui, selon lui frappe le secteur  » Au Mali, tous ceux qui travaillent dans le domaine du tourisme traversent actuellement une période difficile. Des chefs d’agences de voyages et des guides de tourisme sont en chômage technique. La saison touristique 2009- 2010 est de plus en plus menacée. La crise au Nord-Mali qui continue de se caractériser par des accrochages contre l’armée malienne d’une part ; et de l’autre par des enlèvements des occidentaux, a occasionné à  ces derniers de prendre des mesures sévères contre tout voyageur à  destination de notre pays. Le tourisme malien segmenté Désormais les visiteurs originaires de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, trois pays de l’Europe ne pourront plus se rendre à  Tombouctou et certains de nos sites touristiques comme Gao, Kidal, le Gourma, Hombori, etc. A travers les sites internet de leurs représentations diplomatiques, ces pays ont tracé une ligne allant de Kayes jusqu’à  Mopti comme zone à  risque ; et de Mopti jusqu’à  Tombouctou une ligne rouge o๠tout accès est strictement interdit ! Pour leur part, la France n’interdit pas à  ses habitants de s’y rendre mais souligne le risque. Ces derniers peuvent aller jusqu’à  Tombouctou mais pas au-delà . Les autorités françaises conseillent à  leurs nationaux s’ils désirent se rendre à  Tombouctou, la cité mystérieuse par vol. Les Américains parlent d’un danger permanent pour tous les occidentaux. Mais plus souples que les français, les américains ne font pas de mesures restrictives sauf pour les officiels qui doivent impérativement avoir une autorisation écrite du gouvernement américain. Ils conseillent donc à  leurs compatriotes de se faire enregistrer auprès du département d’Etat à  Washington ou à  l’ambassade à  Bamako. La raison est que l’ambassade pourra les répertorier en cas de problèmes. Rassurer les touristes Coté malien, on tente de trouver des voies et moyens pour sauver la saison prochaine quand on sait que le tourisme est l’un des secteurs clés du développement. l’office malien du tourisme et de l’hôtellerie, à  travers la cellule de veuille, suit de près les informations véhiculées par les ambassades. Des consultations et réunions sont en cours afin de tenter de débloquer la situation. Le ministère du tourisme a tout récemment rencontré les acteurs du secteur, dont les agences de voyages. Celles-ci ont recommandé la mise en place d’une cellule de concertation regroupant outre le cabinet de la tutelle, les ministères des affaires étrangères et de la coopération internationale, celui de la Défense et celui de l’administration territoriale et des collectivités locales pour nouer des pourparlers avec les occidentaux. Les agences et les guides Ils sont les premiers à  subir de ce phénomène. Ils tentent ainsi de surmonter le fléau, mais d’ores et déjà  des annulations ici et là , font partie de leur quotidien. Quelques agences observent déjà  un chômage technique.