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Tous les Maliens sont-ils des musulmans ?

Les rapports de bon voisinage, qui caractérisent les relations inter-groupes harmonieuses de notre pays et assurent son équilibre, ne peuvent…

Les rapports de bon voisinage, qui caractérisent les relations inter-groupes harmonieuses de notre pays et assurent son équilibre, ne peuvent être sauvegardés que si le respect mutuel continue d’être une pratique quotidienne. Les musulmans, une catégorie de musulmans fort heureusement, prennent, consciemment ou inconsciemment, le risque majeur de fragiliser cet équilibre. Au prétexte que le nouveau code de la famille accorde trop de droits et de prérogatives à  la femme malienne, alors qu »il devrait la ravaler au rang d’éternelle mineure, insignifiante dans tous les domaines de l’immense activité humaine, exception faite de la procréation, ils offrent du Mali le spectacle lamentable d’un pays de grande civilisation qui est en train de perdre ses repères essentiels. Ils oublient, feignent d’oublier ou ignorent totalement l’évidence. Parce que le Mali est un pas laà¯c, le Coran ne saurait se substituer à  sa constitution. En s’attaquant, si bruyamment, au code de la famille, voté par l’Assemblée Nationale souveraine puisqu’elle est élue et qu’elle représente toutes les composantes humaines de ce pays, ces compatriotes cherchent à  imposer leur point de vue à  toute la nation. Quand bien même ce point de vue serait-il défendable, qu’il ne pourrait tenir tout un pays en otage. Ce souci d’apaisement, s’il en est un, ne manquera pas d’être interprété comme un recul face à  leur pression et pourrait ouvrir la porte d’autres abus. La vraie question, qui mérite une réponse urgente est de savoir à  quelle source ces compatriotes puisent leur intolérance et leur volonté d’obliger tout le monde à  accepter la parole de leur Dieu comme la seule et unique de vérité ? Aveuglement passionnel, insuffisance de réflexion ou ignorance sourde ? Certainement les trois à  la fois. En effet, seuls la passion aveugle, le refus des remises en question essentielles et l’ignorance rigidifiée, qui marchent pas à  pas, expliquent certaines attitudes et certains comportements inflexibles. C’’est donc ici le lieu de rappeler quelques évidences à  ces musulmans-là . La relation de l’homme africain à  la femme africaine. Avant l’irruption de l’Islam dans le paysage culturel et cultuel de ce pays, toutes nos populations, ou presque, avaient construit la relation de l’homme à  la femme à  partir des vérités que voici : -C’’est la femme qui porte l’homme pendant neuf mois afin de lui donner la vie ; le contraire n’est pas vrai -jusqu’à  la station debout, à  l’apparition des dents, l’homme dépend entièrement de la femme, sa mère, qui le nourrit au sein, le nettoie, le lave, lave ses langes ; le contraire n’est pas vrai, -jusqu’à  son entrée dans le premier cercle des classes d’âge, qui commence à  sept ans, l’homme dépend toujours de la femme, – sa mère, sa tante, sa grande sœur- qui l’aide à  prendre confiance en lui-même, à  s’assumer et à  connaà®tre sa place au sein de la famille et dans sa communauté. -De l’âge de sept ans jusqu’à  son entrée dans l’âge de tous les possibles qui le mène dans la case de l’homme, il dépend encore de la femme, sa sœur qui lave ses habits, puise l’eau pour qu’il se lave, balaie sa chambre, lave ses couvertures ; le contraire n’est pas vrai -Dès qu’il est mis en accord avec son sexe dominant, par le biais de la circoncision, il a besoin d’une femme pour être complet et a fin de pouvoir apporter sa contribution pleine et entière à  la survie de la communauté -C’’est la femme, son épouse, qui prend le relais de sa mère et de sa sœur pour le soigner quand il est malade, le consoler quand il est en détresse, satisfaire ses envies toutes ses envies, ou presque -Quand il ferme les yeux sur ce monde, personne dans la communauté ne souffre de sa disparition, plus que la femme, C’’est-à -dire sa mère qui lui a donné la vie et son épouse qui a perpétué cette vie en lui donnant des enfants. Parce que la femme porte son enfant neuf mois durant, en traversant, stoà¯quement, tous les états d’âme, nul mieux qu’elle ne peut défendre sa vie, le protéger, le conseiller, le consoler ; bref travailler à  son bien-être intégral. Voilà  pourquoi ils n’ont jamais rien décidé, jamais rien entrepris concernant la vie de la société, sans leur avis, sans leur implication directe ou indirecte. Cette prise de position honorable se comprend bien mieux à  la lumière du premier mythe fondateur qu’ils ont construit depuis Kamita (à‰gypte) et que l’on retrouve légèrement aménagé chez les Dogon. Dans notre genèse de l’univers, Amon-Râ comme Amma ont procédé à  la création humaine par couples. l’un et l’autre ont façonné et insufflé la vie à  une ogdoade de quatre couples d’entités subtiles parfaites, prototypes des humains. Il n’y a donc ni droit d’aà®nesse, ni préséance entre le mâle et la femelle, entre l’homme et la femme. Cependant, ils ne peuvent être égaux, chacun accomplissant des fonctions spécifiques nécessaires à  l’équilibre de la société. Ils sont donc strictement complémentaires et en ont une conscience aiguà« ; ce qui exclut les conflits d’autorité. La relation de l’homme arabe à  la femme arabe Trois sourates, entre autres, fixent, pour l’éternité, le rapport de l’homme musulman à  la femme musulmane. La Sourate IV (An-Nisa/les Femmes), verset 12 : « Dieu vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants de donner au fils mâle la portion de deux filles. La Sourate IV(An-Nisa/les Femmes), versets 38 : « Les hommes sont supérieurs aux femmes à  cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là  au-dessus de celles-ci et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes…Vous réprimanderez celles dont vous aurez à  craindre l’inobéissance ; vous les reléguerez dans des lits à  part, vous les battrez ; mais aussitôt qu’elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle… » La Sourate 61 (As-Saff/Le rang/ordre de bataille), versets 34 à  39 : « Nous créâmes des vierges du paradis par une création à  part, Nous avons conservé leur virginité Chéries de leurs époux et d’un âge égal au leur, Elles seront destinées aux hommes de la droite. Il y en aura un grand nombre parmi les anciens Et un grand nombre parmi les modernes. » Ces paroles du Dieu des musulmans, si dévalorisantes pour la femme, tirent leur fondement de la nature même de ce Dieu. C’’est-à -dire et plus précisément, tel que le perçoit le peuples qui l’a découvert ; à  savoir le peuple hébreux, Ancêtres des Juifs et des Arabes. Au contraire du Dieu de nos Ancêtres, il n’a pas opté pour une création gémellaire mais, plutôt, pour une création hiérarchisée dans laquelle le mâle tient le beau rôle. Il a d’abord créé l’homme, à  sa propre image, avant d’extraire la femme de sa côte. Celle-ci n’est donc rien d’autre qu’une pâle et imparfaite copie de l’homme dont ce dernier peut faire ce qu’il veut. Y compris, l’enterrer vivante comme dans l’Arabie anté-islamique. Y compris, la lapider en plein 21ème siècle jusqu’à  ce que mort s’en suive. Ce sort misérable n’a pas laissé indifférente la femme hébreu lorsqu’elle a pu le comparer à  celui très enviable de la femme de son pays d’accueil, Kamita (à‰gypte) respectée, honorée par son homme. Elle n’a pas hésité à  se détourner de ses hommes au profit de ce dernier. C’’est ici qu’il faut chercher l’explication du passage du peuple hébreu de la tradition patrilinéaire à  la tradition matrilinéaire. Après quatre-cent trente ans de séjour (Exode, Chapitre 12, verset 40 à  41), l’homme hébreu ne pouvait revendiquer sa pureté raciale qu’à  partir de sa mère ; les dernières générations de ses pères étant toute métissées et les premières ayant disparues sans laisser une descendance. Car aucune femme noire, de l’époque, ne se serait souillée au contact d’un incirconcis. Or incirconcis, les Hébreux ont fait de la résistance jusqu’à  ce qu’Abraham, pour avoir eu l’honneur d’épouser Agar, qui lui donnera Ismaà«l, l’ancêtre des Arabes, acceptât d’introduire la circoncision dans les mœurs de son peuple… A suivre…