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Tous unis contre Wade

Le 26 février, plus de cinq millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leur président de la République. En…

Le 26 février, plus de cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir leur président de la République. En attendant et comme le prévoit la loi électorale du pays, les 14 candidats disposent de deux semaines pour convaincre. Et C’’est par un grand meeting que huit candidats de l’opposition sénégalaise ont ouvert, hier 05 février, cette campagne pour la présidentielle. A l’appel du M23, ils se sont retrouvés dans le centre ville de la capitale, place de l’Obélisque, pour réclamer une nouvelle fois le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, candidat à  sa propre succession. Le M23 réunit l’opposition et la société civile dans leur lutte pour faire barrage aux ambitions du président sortant. Youssou Ndour, dont la candidature à  la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel était également présent à  ce rassemblement. Tour à  tour, les candidats, chacun venu, devant un peu plus d’un millier de personnes, tous partis confondus, ont leur détermination à  « rester unis » à  l’approche du scrutin. Selon eux, la campagne qui s’est ouverte cette nuit sera mise à  profit pour le combat en vue du retrait de Me Wade de la course. Pas question de boycotter le scrutin et de laisser le champ libre à  une candidature « inconstitutionnelle ». « Pas d’élection présidentielle au Sénégal avec Wade », pouvait-on lire sur une grande banderole signée du Mouvement du 23 juin. Unité de façade ? Derrière l’unité affichée, le meeting a aussi été l’occasion pour chaque candidat de faire une démonstration de force devant ses rivaux. « Macky Sall président! », « Debout pour le Sénégal, avec Idrissa Seck », « Niasse 2012! » pouvait-on lire ici sur une pancarte, là  un tee-shirt ou un autocollant, chacun affiche les couleurs de son champion. Dans la foule, on se regroupe par chapelle, reprenant en coeur les slogans des candidats. Et à  ce petit jeu, Idrissa Seck est sans aucun doute celui qui dame le pion aux autres candidats présents. Il était le plus visible avec les fanions oranges qui s’agitaient en tous sens sur son passage. Appels au calme Le président sortant lui ne se laisse guère démonter par les manifestations d’humeur de ses opposants. Il a lui aussi tenu son premier meeting dans l’après-midi du dimanche à  Mbacké, près de Touba, dans l’est du pays. Chaque soir, un candidat aura l’opportunité de s’adresser aux sénégalais, sur la télévision nationale RTS. Le candidat Wade devra être le dernier à  s’exprimer selon un tirage au sort du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Les sénégalais sont inquiets de l’issue de cette campagne, qui s’achèvera le 24 février au soir. Elle intervient en effet après une semaine de vives tensions et de manifestations de l’opposition prônant la « résistance pacifique ». D’un peu partout dans le monde proviennent des appels à  une « alternance» apaisée à  la tête du pays. Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé a ainsi souhaité une « relève de générations », tout en appelant « au calme ». La semaine dernière, Washington montait au créneau pour appeler Wade à  se retirer. Les appels au calme se multiplient également. La célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (PSL) a été l’occasion pour les leaders musulmans, très puissants dans le pays, de sensibiliser pour la paix et la quiétude pendant la campagne et le scrutin du 26 février.