Trafic de drogue au Mali : les responsables restent inconnus

C'’est donc un terrain propice aux trafics d'armes, de drogues, et parfois même de personnes. Il est ouvert sur le…

C’’est donc un terrain propice aux trafics d’armes, de drogues, et parfois même de personnes. Il est ouvert sur le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Et ces régions sont réputées favorables aux islamistes armés. C’’est le manque de contrôle qui encourage certainement les nombreux trafics qu’elle enregistre ces derniers temps. Signalons que l’Afrique de l’Ouest est un important point de transit et d’ouverture vers les marchés occidentaux. En témoigne les sites de fabrications de drogues multiples telles l’héroà¯ne et la cocaà¯ne, en Guinée Conakry. Rappel des faits Le 16 novembre denier, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 à  Tarkint, situé à  200 Km de Gao. Selon l’ONUDC, l’agence des nations unies pour la lutte contre la drogue, le cargo aurait quitté le Venezuela avec comme destination, le Mali. Il faut dire que cet avion était déjà  trop fatigué, très vieux. Après l’atterrissage donc, la dizaine de tonnes de cocaà¯nes qui s’y trouvait, a été déchargée par les trafiquants, pour les mettre dans cinq 4×4 immatriculés au Niger. Une fois l’opération terminée, les véhicules auraient pris la route vers le Niger. Et, l’avion qui avait des problèmes techniques, refusa de repartir. l’unique solution était d’y mettre le feu, afin d’effacer toute trace. La drogue se trouverait en ce moment, entre le Mali et le Niger. Deux versions de l’affaire Il était prévu dans un premier, de larguer la marchandise avant de poser l’avion. Mais, ce plan n’ayant pas marché, la seconde option a été adoptée par les trafiquants. Cependant, deux versions ont été exposées par les experts de l’ONU. D’une part, l’avion aurait explosé au moment de son redécollage et d’autre part, le feu y aurait été mis volontairement. Et, C’’est la seconde version qui paraà®t la plus plausible, puisque des bidons d’essence ont été retrouvés près de l’épave. Tout compte fait, la drogue n’était pas destinée au Mali. Le pays a juste servi de passage pour les assaillants. Le terminus est de toute vraisemblance, l’Europe. La crise au nord Mali a certainement joué un rôle important dans l’audace des trafiquants ; Car C’’est la Guinée-Bissau qui servait de plaque tournante pour le cartel Sud-américain. Parmi les moyens utilisés jusqu’alors, C’’est bien la première fois qu’un cargo est employé pour l’Afrique de l’Ouest. Les pays Ouest africains les plus connus et propices au trafic de drogues, étaient le Nigéria (plus grand trafiquant) et la Guinée Conakry. Le Mali sert d’ouverture sur le marché extérieur avec l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, ensuite le Maroc et l’Egypte, qui sont des voies d’accès sur l’Europe. Enquête en cours Depuis le début de l’affaire, des enquêteurs américains, libyens, européens et maliens, travaillent activement sur les lieux. Les enquêtes ont permis de connaitre le lieu de fabrication du Boeing, et de préciser qu’il aurait déjà  appartenu à  un Etat africain. En début de semaine, trois hommes avaient été arrêtés. Ils ont été pris, entrain de découper une épave de l’avion. Selon toute vraisemblance, il s’agirait de simples ferrailleurs en quête de fer à  revendre, histoire de se faire un peu de sous. l’un d’eux, se serait même blessé pendant le découpage. Silence au sommet de l’Etat 15 jours après l’affaire de Boeing, l’Etat malien n’a fait aucune déclaration sur la question. Les Maliens se posent de nombreuses questions sur ce silence qui paraà®t ridicule pour certains. Un haut fonctionnaire explique sur le signe de l’anonymat : « Des déclaration officielles compliqueraient la résolution de l’affaire. Des preuves pourraient disparaitre et le processus de paix dans la zone qui est bien parti, risquerait d’être touché à  cause de ce nouveau problème. » Cependant, est-ce une raison valable pour que personne n’ose en parler ? La question suscite en tout cas, de nombreuses interrogations. Même si des cadres du pays sont directement ou non, concernés par l’affaire, ce n’est pas une raison pour le gouvernement d’agir comme s’il ne s’était rien passé. l’enquête suit son cours, et de nouveaux éléments seront bientôt trouvés par les multiples services de renseignements sur place.