Société




Mali – Traite des personnes: des diplomates outillés pour la lutte

USAID Mali Justice Project a lancé, mercredi 24 novembre, un atelier de formation de deux jours sur la traite des…

USAID Mali Justice Project a lancé, mercredi 24 novembre, un atelier de formation de deux jours sur la traite des personnes et le trafic illicite des migrants à l’endroit de 25 diplomates maliens et étrangers en poste à Bamako. Organisée conjointement avec le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), cette formation devrait permettre aux membres des missions diplomatiques d’avoir une meilleure compréhension du phénomène et de servir d’acteurs clés dans la lutte.

Dans les rapports 2020 et 2021 du département d’Etat américain sur la traite des personnes, le Mali est classé dans la catégorie 2, parmi les pays qui ne « se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l’élimination de la traite des personnes. »  Sans efforts supplémentaires, il risque de tomber dans la catégorie 3 des pays dont les gouvernements ne  font pas d’efforts importants pour se conformer aux normes minimales, se prêtant ainsi aux sanctions des Etats-Unis d’Amérique, qui pourraient priver le pays de l’aide internationale au développement.

C’est conscient de cela que Mali Justice Project, l’ONUDC et les autorités maliennes organisent un atelier de deux jours pour les diplomates maliens et étrangers en poste à Bamako. L’objectif est de les outiller sur la question de la traite des personnes afin qu’ils jouent un rôle important dans la lutte contre le phénomène, au regard de son caractère transfrontalier. « L’approche doit être multilatérale, globale et coordonnée. Elle n’est pas une question propre au Mali. Chacun de vos pays paie le prix d’un tel mal qui engendre une instabilité au niveau politique, économique, démographique et humaine », a déclaré aux participants Me Jean Lavoie, directeur pays de Mali Justice Project.

Il a aussi appelé les diplomates à plus de vigilance quant aux violations des lois sur la traite des personnes, dont se rendent « coupables » plusieurs missions diplomatiques par « complicités » dans les missions diplomatiques. « Très souvent le bât blesse au niveau même des missions diplomatiques au sein desquelles complicités et conspirations encouragent l’émancipation des réseaux de trafic. Les missions diplomatiques doivent être à l’affut des violations de la loi sur la traite des êtres humains et elles doivent surveiller et contrôler la situation au sein des missions diplomatiques. »

Selon le président du Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées, cet atelier de formation vient à point nommé car il s’inscrit dans le cadre de l’exécution des axes du Plan d’action national 2018-2022 du Mali en matière de lutte contre la traite des personnes.  « Ce que nous espérons de cet atelier, c’est de permettre aux diplomates de bénéficier d’une mise à jour par rapport à la problématique de la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite des migrants. Parce que depuis un certain temps la problématique de la traite est mise au-devant par les partenaires notamment les Etats-Unis d’Amérique », a souligné Boubacar Touré.

Mali Justice Project (MJP) est un projet de l’agence de développement américain au Mali qui œuvre pour faire avancer les réformes institutionnelles, accroître l’accès aux Justice et réduire la corruption.

 Boubacar Diallo