Transition : J – 4

Tous les inquiétudes sont concentrés sur le 22 mai, date butoire de la fin de l'intérim constitutionnel des 40 jours…

Tous les inquiétudes sont concentrés sur le 22 mai, date butoire de la fin de l’intérim constitutionnel des 40 jours du président Dioncounda Traoré. l’échéance fatidique, deux mois jour pour jour après le coup d’Etat, fait peur. l’absence d’accord à  quatre jours du terminus constitutionnel de Dioncounda Traoré ne rassure pas. Le Mali pourrait connaà®tre une crise encore plus grave, redoute-t-on. «Â La succession de Dioncounda Traoré, un faux problème ? » La position des militaires putschistes est claire : Dioncounda Traoré doit partir. La Cédéao souhaite pour sa part que l’ancien président de l’Assemblée nationale demeure à  son poste pendant toute la durée de la transition, fixée à  un an par l’organisation ouest-africaine. Pour le moment, C’’est l’impasse. «Â Les querelles de leadership et les règlements de compte politiques doivent céder le pas à  l’intérêt supérieur d’un pays meurtri », recommande Mamadou Togola, chercheur en anthropologie. Le choix d’un successeur à  Dioncounda Traoré ne devrait selon lui pas poser de problème puisque le Premier Ministre est censé disposer des «Â pleins pouvoirs ». Reconduire Dioncounda Traoré pendant la transition ne devrait donc pas susciter de passions, estime-t-il. Le chercheur est désavoué par Seyba Traoré, réparateur de moto, pour qui «Â Dioncounda est égal à  ATT ». «Â Si le but de ce coup d’Etat était d’amener un changement, Dioncounda n’a aucune raison de rester », pense-t-il. «Â Je n’ai pas eu la chance d’aller à  l’école, mais d’après ce que J’entends sur les radios, son parti n’a jamais dit non à  ATT, même quand il en avait l’occasion. » Soumana Sako et Ibrahim Boubacar Keita sur la réserve Qui alors pour succéder à  Dioncounda Traoré en cas de départ ? Tous deux candidats à  l’élection présidentielle, les anciens Premier ministre Soumana Sako et Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK), respectivement présidents de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS) et du Rassemblement pour le Mali (RPM), alimentent les conversations. «Â Il est urgent que la crise soit réglée par des gens qui ont une carrure politique et, surtout, de rigueur dans la gestion. Si le capitaine Sanogo pense qu’il peut assurer la transition sans susciter de tollé dans la communauté internationale, et qu’il peut avoir l’appui nécessaire pour libérer le Nord, je ne vois pas d’inconvénient à  ce qu’il dirige. Mais je préfère que cette transition soit réglée par une personne comme IBK. C’’est un homme de parole. Il a la poigne et, surtout, il n’appartient ni à  la coalition pro-putsch, ni à  la coalition anti-putsch », témoigne la représentante d’une ONG malienne. Mais rien n’indique pour le moment qu’IBK ou Soumana Sako soient disposés à  devenir un président non élu et non légitimité par la Constitution. «Â Un religieux à  la tête de l’Etat ? » l’hypothèse d’un responsable religieux pour mener la transition a également été évoquée. Comme toutes les propositions, elle divise. Mahamoud Dicko, président du haut conseil islamique du Mali, et Monseigneur Jean Zerbo, archevêque de Bamako, sont les personnalités les plus souvent citées. «Pourquoi pas Monseigneur Jean Zerbo pour diriger la présidence de la transition ? », avait lancé le chef du CNRDRE. Il n’en a pas fallu plus pour que, quelques jours plus tard, un document circule en proposant le nom de Jean Zerbo pour mener la transition. «Â Il est l’homme dont le Mali et les Maliens ont besoin, car, estimé par tous, il est l’ultime espoir de réconciliation », lit-on dans cette «Â résolution définitive » non signée. Le 15 mai l’archevêque de Bamako a coupé court aux rumeurs en expliquant qu’il «Â ne s’inscrit dans aucune proposition ou démarche visant à  lui attribuer l’exercice d’une quelconque responsabilité politique ».  «Â Toutes mes contributions s’inscrivent dans le cadre de cette Alliance sacrée des leaders religieux visant aujourd’hui à  sauver notre pays et à  contribuer à  son épanouissement », a-t-il écrit. A quatre jours de la fin de l’intérim de Dioncounda Traoré le constat d’échec des négociations entre le CNRDRE et la CEDEAO inquiète les Maliens, qui prient tous pour que le consensus germe enfin entre les différentes parties pour sortir le pays de l’impasse.