Transition : le premier Conseil des ministres aujourd’hui

« Jusqu'à  hier soir tout était mis en œuvre pour la tenue du Conseil des ministres. Et à  mon avis,…

« Jusqu’à  hier soir tout était mis en œuvre pour la tenue du Conseil des ministres. Et à  mon avis, tous les ministres sont à  Bamako, même ceux qui étaient en mission ces derniers jours. Tout report révèlerait d’une décision de dernière minute ». C’’est en ces termes qu’un Conseiller technique de la Primature nous a confirmé tôt ce matin la tenue du tout premier Conseil des ministres du gouvernement de transition formé le 28 avril dernier. Si notre interlocuteur se montre peu bavard sur les points de discussions inscrits à  l’ordre du jour, tout porte à  croire que cette première rencontre (dans le cadre d’un Conseil) entre Cheick Modibo et ses ministres devra être décisive. Cela, au regard du contexte particulier que traverse notre pays. Sécurité et éducation en vedette Actualité oblige, l’un des sujets qui s’invitera dans les débats sera sans doute celui de l’école. Car le présent Conseil intervient quelques jours après la décision du Premier ministre de fermer tous les ordres d’enseignements de Bamako jusqu’à  nouvel ordre après les évènements du 30 avril dernier. Comment remettre l’école et les étudiants sur les rails, après de nombreuses années de laxisme et de laisser-aller ? Le défi reste de taille pour les ministres de l’alphabétisation et de l’enseignement supérieur. Sans doute, la rencontre de l’exécutif devra consacrer des instructions fermes données aux deux ministres par le chef du gouvernement. Au cours de ce Conseil des ministres, le temps de parole réservé au ministre de la sécurité intérieure ne sera pas de trop, quand on sait que de manière urgente, il doit de son côté restaurer la sécurité dans une ville plongée dans l’incertitude depuis les fusillades du 30 avril entre les bérets rouges et verts. Le général Tièfing Konaté, qui est désormais face à  l’exigence de résultats dans une situation sécuritaire très fragile, aura des consignes fermes de la part du Premier ministre. Le Nord attend toujours Cheick Modibo Diarra et ses ministres se réunissent aussi dans un contexte de crise sécuritaire et alimentaire aigue au Nord. Aux mains des rebelles et des groupes islamistes armés depuis quelques semaines, les trois régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) doivent faire face à  une situation humanitaire des plus catastrophiques, avec des magasins pillés, le manque de médicaments dans les hôpitaux, etc. La création d’un département chargé des questions humanitaires (conformément à  l’Accord-cadre du 6 avril) témoigne de l’urgence. Et les premières décisions du gouvernement de procéder à  l’ouverture d’un couloir humanitaire depuis le coup d’Etat du 22 mars, devront en principe être prises aujourd’hui. D’autre part, le ministre de la défense devra rendre publiques ses premières propositions pour redynamiser les troupes en vue de l’offensive pour la reconquête du Nord. Le colonel-major Yamoussa Camara, qui hérite d’une armée en pleine débandade a du pain sur la planche. Le Conseil des ministres des ministres de ce mercredi 9 mai intervient 48 heures à  peine après la rencontre du nouveau ministre de l’administration territoriale, colonel Moussa Sinko Coulibaly, et les représentants des partis politiques. Une rencontre qui se voulait décisive au moment o๠le nouveau ministre a la lourde mission de conduire la transition vers des élections libres et transparentes. Le chef du gouvernement devrait avoir en principe aujourd’hui le compte rendu de cette rencontre. Les maliens attendront avec impatience les décisions de ce Conseil des Ministres N°1 de l’ère post ATT.