Transport public : Quand la police multiplie les bavures envers les chauffeurs

Samedi 13 Mars vers 16 heures au carrefour de Daoudabougou non loin de l'Ambassade d'Algérie, un policier assène un coup…

Samedi 13 Mars vers 16 heures au carrefour de Daoudabougou non loin de l’Ambassade d’Algérie, un policier assène un coup de tête à  un chauffeur de Sotrama suite à  un banal contrôle de cahier. Le pauvre chauffeur ne reprendra ses esprits qu’après un passage aux services des urgences de l’Hôpital Gabriel Touré. Les faits Nous avons approché le propriétaire de la Sotrama en question en compagnie du coordinateur des syndicats de chauffeurs de Sotrama, Marafa Touré, au service des urgences à  l’Hôpital Gabriel Touré : Selon le propriétaire du car Sotrama, l’incident est survenu à  la suite d’un contrôle de routine. Mamadou Tounkara, le chauffeur, après le contrôle de son cahier, a été contraint par l’agent de police de mettre la main à  la poche. Celui-ci lui a accordé une fin de non recevoir à  la requête du policier, et dans un accès d’humeur l’agent de police a voulu tordre la main au chauffeur pour lui retirer son cahier de bord. Comme on pouvait s’y attendre, la scène a tourné au vinaigre. Mamadou Tounkara a alors reçu un coup tête du policier avant de tomber sur sa nuque dans un caniveau. C’’est le coma ! Ces allégations sont confirmées par des témoins oculaires, qui relèvent toutefois que les apprentis du chauffeur lui sont venus en aide et auraient blessé le policier. La nouvelle répandue, les autres chauffeurs de Sotrama ont arrêté de travailler. Ainsi a commençé le calvaire des usagers des transports en commun contraint de marcher. Le pont de Martyrs était lui bondé de personnes qui voulaient regagner leurs domiciles. Toute la soirée a été chamboulée par la circulation bouchée et des accidents et actes d’incivisme, ouvrant la voie à  un désordre indescriptible. Le chauffeur serait épileptique Transporté au service des urgences de l’Hôpital Gabriel vers 16h53 heures, Mamadou Tounkara a immédiatement subi des soins intensifs afin de revenir à  la « vie ». Cette version ne semble pas être partagée par ce commandant du groupement d’intervention mobile de la Police nationale. Il affirme que selon les informations qui lui sont parvenues, le chauffeur serait épileptique, et que suite au tiraillement entre l’agent et le chauffeur, ce dernier aurait piqué sa crise d’épilepsie et serait tombé dans le caniveau. De source hospitalière, on nous indique que la victime est arrivée dans un état inconscient ou une perte de connaissance initiale qui aurait été provoquée par une force extérieure. Par ailleurs, selon nos informations, C’’est vers 20 heures que Marafa Touré le coordinateur des syndicats de chauffeurs de Sotrama et ses collègues auraient amené Mamadou Tounkara chez lui à  bord d’un véhicule 4×4. Et Marafa aurait affirmé qu’ils (les chauffeurs) n’observeront pas de grève sans s’être entretenus avec les autorités – toute chose qui était constatable hier dans notre capitale-. D’après une autre source, le gouverneur du district de Bamako, Ibrahim Féfé koné, se serait rendu au chevet de la victime au service des urgences. La police elle s’est chargée au paiement de tous les frais de soins, selon le commandant du GMS. Le policer coupable sanctionné ? Aux environs de 21 heures, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Sadio Gassama, a présidé une réunion de crise en présence du Directeur général de la Police nationale, et du contrôleur général Niamé Kéà¯ta. Après avoir entendu le rapport des faits, les autorités compétentes ont condamné l’acte commis par l’agent de police, qui en aucune manière ne devrait porter la main sur un usager de la route. Et le directeur général de la police de nous indiquer que l’agent fautif était en train de subir des traitements, et serait vraisemblablement sanctionné pour cet acte qui n’honore pas les porteurs d’uniforme surtout la police. Sous réserve de la sanction qui sera infligée au policier incriminé, le fait que la police ait reconnu son tort a été un motif de satisfaction pour les syndicats des transporteurs, qui ont toujours cru qu’ils ne pouvaient avoir raison face aux agents de la police. C’’est ainsi que les différents dirigeants des syndicats ont décidé de reprendre le travail le lendemain de l’incident, hier dimanche.