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UA-Kadhafi: Non à la CPI

« l'Union africaine décide que les états membres ne coopéreront pas à  l'exécution du mandat d'arrêt » contre le colonel…

« l’Union africaine décide que les états membres ne coopéreront pas à  l’exécution du mandat d’arrêt » contre le colonel Kadhafi et demande au Conseil de sécurité de « mettre en œuvre les dispositions en vue d’annuler le processus de la CPI sur la Libye ». C’’est la principale décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement au 17ème Sommet de l’institution continentale tenu à  Malabo du 30 juin au 1er juillet 2011. Le Président de la commission de l’UA a lu une déclaration qui devrait sonner comme un coup de massue sur la tête de Luis-Morero Ocampo, procureur de la cour pénale internationale qui a délivré dans la précipitation ou plutôt sous la contrainte un mandat d’arrêt international contre Kadhafi et ses proches. Dans la décision acceptée par les 53 membres de l’UA, il est indiqué que le mandat contre Kadhafi «complique sérieusement» les efforts de l’organisation pour trouver une solution à  la crise en Libye. La CPI contre les africains ? Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, estime que la CPI est «discriminatoire» et qu’elle se contente de poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, laissant filer les criminels de l’Occident qui font des dommages en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, notamment. « Nous sommes contre l’impunité. Nous sommes pour la lutte contre l’impunité. 31 pays africains font partie de la Cour pénale internationale, mais nous sommes contre la manière dont elle fonctionne » a-t-il déclaré. Si les pays africains respectent la recommandation de l’UA, Kadhafi pourrait choisir de se réfugier chez ses voisins du continent africain dans l’espoir d’échapper aux poursuites judiciaires. C’est justement ce qu’a fait le président tchadien Hissene Habre. Accusé de milliers de meurtres politiques et de torture systématique contre ses opposants alors qu’il était à  la tête du Tchad de 1982 à  1990, Habre a choisi de s’enfuir au Sénégal. Il n’a toujours pas subi de procès, bien que le Sénégal ait accepté de créer une cour spéciale o๠le juger. Habre est devenu un symbole de l’incapacité de l’Afrique à  traduire ses propres habitants en justice. Vendredi, l’UA a tenté de cibler ce problème dans une décision parallèle, en exprimant sa frustration face à  la lenteur du Sénégal dans le dossier. Le pays a entre autres dénoncé les coûts élevés d’un tel procès. Le chef du cabinet de Kadhafi, Bashir Saleh, a quant à  lui applaudi la décision de l’UA. Pendant que les chefs d’état sortaient d’une assemblée sur la Libye tenue derrière des portes closes pendant toute la journée vendredi, Saleh brandissait une copie du document de l’UA. Les membres de l’UA ont invité les parties impliquées dans le conflit à  prendre part à  des discussions qui débuteront sous peu à  Addis-Abeba et qui visent à  mettre sur pied un gouvernement de transition qui dirigera le pays jusqu’à  ce que de nouvelles élections puissent avoir lieu.