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Umuganda inspire les jeunes Maliens

Tous les derniers samedis du mois au Rwanda, la population consacre un peu de son temps, de son énergie aux…

Tous les derniers samedis du mois au Rwanda, la population consacre un peu de son temps, de son énergie aux travaux d’intérêt général. Du sommet à  la base, chacun s’y met avec joie en balayant une rue du quartier, en participant à  la construction ou à  la restauration des bâtiments d’utilité publique, l’aménagement des espaces verts, etc. Aujourd’hui, Kigali est une référence en matière de propreté. Cette initiative a inspiré les jeunes de trois capitales africaines à  savoir Conakry, Dakar et Bamako. C’’est ainsi que Umuganda Africa a été lancée dans ces trois villes le samedi 30 août 2014. Au Mali, C’’est la commune I du district de Bamako plus précisément Doumazana et Banconi ainsi que la ville de Kati, localité située à  une quinzaine de kilomètres de la capitale qui ont accueilli cette opération de salubrité. Les jeunes se sont donné rendez-vous devant le lycée Fily Dabo Sissoko sis en commune I munis de pelles, râteaux, gants, cache-nez. Même si pour ce début le matériel était insuffisant, la volonté y est. « Nous voulons faire un pas en avant dans la lutte contre l’insalubrité de la capitale pour atteindre notre objectif Bamako ville propre. Pour l’instant nous fonctionnons avec nos propres moyens, l’aide de quelques bonnes volontés et l’appui technique des mairies. Nous comptons aller vers les autorités pour qu’elles nous aident à  atteindre cet objectif parce qu’il est partagé par la population. Il faut que tout Bamako soit contaminé par la fièvre Umuganda » confie Fanta Coumba Karembe de l’équipe Umuganda Mali. Une affaire de tous Changer les mentalités, faire comprendre à  chacun que la propreté de la ville est l’affaire de tous. C’’est ce qu’à  déclaré en substance, M’PE Diarra, maire par intérim de la commune I qui était présent lors du lancement. « Avant nos parents organisaient des séances de balayage, ce qui rendait la ville propre. Si les jeunes se mettent ensemble pour prendre le relais, je pense C’’est une bonne chose. On est prêt à  accompagner toutes les actions de ce genre » a ajouté M. M’PE. Une benne à  ordures ménagères de la voirie a d’ailleurs été mise à  contribution. Devant certains ménages, les ordures jonchent le sol car elles n’ont même plus de place dans les poubelles et l’on peut remarquer qu’elles ont été entassées pendant de longs mois. A chaque arrêt devant une maison, les volontaires parfois avec l’aide des enfants vident le contenu des poubelles dans le camion. Ils sont nombreux, femmes et hommes à  encourager cette initiative et à  faire des bénédictions à  l’endroit de ces jeunes. Les familles ne s’y attendaient pas ! « Je ne sais comment exprimer ma joie. C’’est vraiment une bonne initiative. Cela permettra de lutter contre les maladies. Nous en avons marre d’entasser les ordures car nous ne savons o๠les mettre. C’’est lorsqu’il pleut que nous les déversons dans l’eau. Il est temps vraiment qu’on passe aux actes. Que Dieu vous bénisse » affirme Oumou Diarra, ménagère. Pour Seydou Tamboura, père de trois enfants, « C’’est une première depuis que je suis dans le quartier, C’’est un acte salutaire ». « Nous avons besoin de plus de partenaires financiers et techniques pour qu’ils nous aident à  acquérir tout matériel qui entre dans le cadre de l’assainissement comme pelles, botte, gants, etc. » explique Oussouf Ouologo, membre de Umuganda Mali. Le défi pour la bonne cause Ce lancement intervient à  un moment o๠un bras-de-fer oppose les habitants des communes1 et 2 de Bamako à  leurs autorités communales. Les populations ont déversé les ordures sur les chaussées pour obliger les maires à  s’en occuper. Afin de contribuer à  changer cette situation et donner enfin une image positive et propre des quartiers et villes du Mali, tout le monde doit s’approprier ce concept et C’’est Bamako qui sera à  son tour citée en exemple. Umuganda Mali qui regroupe une trentaine d’associations donne désormais rendez-vous à  toutes les couches sociales de la population chaque dernier samedi du mois.