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Un conseil des ministres pas comme les autres

Pour ce premier conseil des ministres du gouvernement de transition II, la sobriété et la réserve était de rigueur. Au…

Pour ce premier conseil des ministres du gouvernement de transition II, la sobriété et la réserve était de rigueur. Au sortir de la réunion, Dioncounda Traoré se voit remettre un Ciwara, symbole du Mali, en bois verni par le nouveau ministre de la Culture, une façon de marquer la richesse du patrimoine historique malien. Drôle d’époque o๠les symboles sont nécessaires pour rehausser l’image ternie et meurtrie de notre pays. Retrouver un peu de ce Maliba perdu… Il nous faut pourtant nous accrocher à  nos valeurs, à  ce qui fait notre identité, semble exprimer cette image du président statuette en mains. Autour de lui, il y a ces hommes et ces femmes, équipage d’un bateau qui cherche encore sa direction dans une époque trouble pour le Mali. Combien de temps cela prendra ? «Â Il ne faudra pas s’attarder sur la durée mais sur la qualité d’une transition durable », dira un doyen de la scène politique. Exercice constitutionnel de haut niveau, le Conseil des ministres est le lieu des grandes décisions. Celui du nouveau gouvernement d’Union nationale le sera-t-il pour sortir le mali de l’ornière ? De cette nouvelle formation, on attend beaucoup et pas qu’une sempiternelle mise en scène ou de grandes déclarations de principe. Ceux qui ont intégré l’équipe, devront se mettre en tête que chacun de leurs faits, gestes ou paroles seront décryptés, analysés et passés à  la loupe. Ils n’oublieront pas non plus qu’ils sont sur un siège éjectable. Et si le poste de ministre a été l’un des plus recherchés ces derniers temps, ceux dont le «Â CV » a finalement été retenu ne sont pas au bout de leur intégration. Conscients de la lourde tâche qui les attend, les hommes du GUN, gardent une réserve certaine. On ne leur en voudra pas. Si le ministre du Culte devra trouver une identité à  son ministère, celui Délégué à  la Décentralisation aura un rôle à  jouer auprès de son ministère de tutelle, tandis qu’aux Affaires étrangères, la diplomatie devra peser avec art sur la sortie de crise. Et même si un porte-parole manque à  ce gouvernement, la feuille de route elle est vivement attendue. Première mission, engager ou non cette intervention militaire au nord, pour chasser les occupants, en accord avec la CEDEAO et les Nations-Unies. Et deuxième mission, redonner confiance au Malien sur son pays, sa capacité à  y vivre en paix et dans le respect des institutions de la République, fut-ce en temps de crise. Il faut lever le pessimisme qui règne dans le Mandé !