Un mariage et 100 coups de fouets à Tombouctou…

Il ne fait plus bon vivre dans la cité des 333 saints ces derniers temps. Depuis que les islamistes et…

Il ne fait plus bon vivre dans la cité des 333 saints ces derniers temps. Depuis que les islamistes et autres mouvances djihadistes, qui prétendent agir au nom de l’Islam, ont fait irruption dans la vie de citoyens épris de liberté, fiers comme le vent sauvage du désert et attachés à  leur honneur le plus pur. Les femmes de Tombouctou sont belles et secrètes comme Balkissa, cette belle nordiste enveloppé dans un dampè noir scintillant, khôl aux yeux… : «Â J’aime la musique, écouter nos chanteurs et voir danser le takamba »,lançait-elle heureuse au festival Au Désert, en Janvier. Balkissa a quitté le pays depuis avec sa famille, pour fuir les persécutions envers les citoyens tamasheqs à  la peau blanche… Mais elle aurait été choquée d’assister à  la punition en publique d’un couple à  qui l’on reproche d’avoir eu un enfant hors mariage… Deux mariages et 100 coups de fouets… Mon ami Oumar, un guide touristique, de passage à  Bamako, me raconte aussi comment deux jeunes gens se sont retrouvés mariés à  Tombouctou pour la modique somme de 2000 francs. «Â Ils se parlaient dans la rue, lorsque la police islamique les a interpellé, raconte t-il. On a demandé au garçon s’il connaissait la fille, il a répondu oui. A la fille, si elle aimait ce garçon. Elle a répondu oui. ». Et voilà  le début d’une nouvelle aventure conjugale sous la férule d’Ansar Eddine. Sont-ils heureux ? Ils s’y font, parait-il… Et voilà  qu’hier, sur la place publique, on a fouetté deux jeunes gens pour avoir conçu un enfant hors-mariage. La scène s’est déroulée mercredi 20 juin au centre-ville, devant de nombreux habitants, stupéfaits d‘assister à  une telle scène. A l’origine de ce châtiment, le groupe islamiste Ansar Dine, dans son application de la charia, a voulu faire de ce couple un exemple pour le habitants de Tombouctou. «Pour nous la charia doit être appliquée, que la population l’accepte ou pas, on va l’appliquer. On ne demande pas l’avis de qui que ce soit. Nous ne sommes vraiment pas démocrates», rappelle Sanda ould Boumama, représentant du mouvement islamiste à  Tombouctou, à  RFI Ainsi va Tombouctou de nos joursÂ