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Un procès anti-corruption au Mali, effet d’annonce ou réelle volonté politique ?

C'est au moment o๠les affaires de corruption et de passation irrégulière de marchés publics défraient la chronique dans les…

C’est au moment o๠les affaires de corruption et de passation irrégulière de marchés publics défraient la chronique dans les médias maliens que le président fondateur de Transparency International Peter Eigen entame une visite au Mali. Peter Eigen a indiqué toute sa satisfaction sur la démarche actuelle du Gouvernement qui va dans le sens de la transparence et de la bonne gouvernance. Cette évolution dans la gouvernance est rendue possible grâce à  la franche entre le gouvernement et certaines structures dont le Bureau du Vérificateur Général, les Contrôleurs des Services Publics, la Cour Suprême, la Presse, l’Opposition et les Partenaires extérieurs. De son côté, le premier ministre Moussa Mara a annoncé en Novembre la tenue « d’un Procès contre la corruption » en marge d’une table ronde tenue le 23 octobre sur Gouvernance-Transparence et développement à  Bamako en présence de l’ONG allemande. La formule a fait mouche dans les médias et même si bien avant lui, le président Ibrahim Boubacar Keita avait déclaré 2014, année de lutte contre la corruption, des doutes s’élèvent quant à  ce  » procès ». En quoi consistera t’il ? Qui va l’orchestrer ? Des personnalités, des hommes d’affaires de ce pays devront-ils répondre publiquement de leurs actes ? Dans un pays, o๠la petite corruption peut être considérée comme culturelle, comme l’a signalé notre confrère Birama Fall du Prétoire, la Grand corruption, qui affecte les deniers publics mérite des actions d’envergure. Et pour Moussa Mara, sans sanction, il ne peut y avoir de solution à  la corruption. Cette annonce intervient donc à  un moment o๠c’est le gouvernement lui même qui doit répondre d’actes confidentiels. Enfin plus tout à  fait, puisque des rapports, celui de la Cour suprême sont rendus publics. A venir, celui du Vérificateur Général, sous la pression des bailleurs internationaux, qui n’en finissent plus de nous demander des comptes sur l’achat de l’avion présidentiel ou sur la fourniture d’équipements militaires à  l’armée malienne. L’exercice de communication orchestrée par le gouvernement, arrive tard et il reste évident qu’en à  peine un an de gouvernance, ceux qui avaient déclaré 2014, année de lutte contre la corruption, ont été les premiers à  ne pas faire, ce qu’ils avaient pourtant dit. La présence de Transparency international à  Bamako y changera t’elle quelque chose ?