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Un rapport dissèque le mirage du succès économique de Djibouti

Malgré une forte croissance et un éclairage favorable, les interventions nationalistes dans l'économie et l'affaiblissement de la stabilité politique indiquent…

Malgré une forte croissance et un éclairage favorable, les interventions nationalistes dans l’économie et l’affaiblissement de la stabilité politique indiquent que l’image actuelle du potentiel d’investissement à Djibouti est surfaite et non durable, selon un rapport spécial sur les perspectives d’investissement de ce pays réalisé par EXX AFRICA, une société de renseignements spécialisés.« A première vue, Djibouti semble être une destination d’investissement attractive dans une région de la Corne de l’Afrique par ailleurs troublée », soulignent les responsables de EXX Africa.

Selon eux, la stabilité politique apparente du pays est assurée par la présence de plusieurs bases militaires étrangères et son exposition relativement faible aux menaces régionales de sécurité. La situation stratégique de Djibouti, à proximité des voies de navigation les plus empruntées du monde, contrôlant l’accès à la Mer rouge et à l’Océan indien, continue à attirer des investisseurs étrangers africains, occidentaux, asiatiques et du Golfe, en particulier dans les secteurs de la marine, de la construction, de l’aviation, du carburant et de la défense.

« Toutefois, tempère le rapport de EXX Africa, l’annulation remarquée d’une concession de terminal portuaire plus tôt au cours de l’année a soulevé des questions sur l’attitude de Djibouti face à l’investissement étranger ».

D’un côté, note le rapport le gouvernement devient de plus en plus nationaliste et semble promouvoir des interventions étatistes dans l’économie. Dans le même temps, Djibouti favorise ses partenaires de développement préférés, en violation possible d’accords contractuels existants. Ces interventions sont susceptibles de dissuader d’autres investissements étrangers dans le secteur des services, alors que les ressources naturelles de Djibouti sont négligeables.

Tandis que le président en exercice s’est assuré un quatrième mandat lors d’une victoire électorale écrasante il y a seulement deux ans, l’opposition revigorée boycotte à présent les élections locales et insiste sur des réformes politiques. Les forces de sécurité ont adopté une approche sévère pour réprimer les militants et les activistes de l’opposition.

« En réprimant la liberté d’expression et les droits politiques, le gouvernement a intensifié les allégeances à des clans indisciplinés et a augmenté les perspectives d’une insurrection armée », soulignent les responsables de EXX Africa. Ils poursuivent que l’absence de clarté sur la succession présidentielle entraîne également des rivalités internes et gêne les perspectives d’une politique à long terme.

Du fait que l’économie du secteur public boursouflée de Djibouti dépend d’une survie financière assurée par les puissances régionales et qu’elle n’a pas su se diversifier par rapport au secteur des services portuaires, le potentiel d’investissement du pays est en réalité plutôt limité. Par ailleurs, les interventions nationalistes dans l’économie et l’affaiblissement de la stabilité politique indiquent que l’image actuelle du potentiel d’investissement de Djibouti est surfaite et non durable.