Université : quand les grèves ‘tuent » le business…

Pour eux, les grèves ont mis les comptes au rouge. On les appelle les naufragés de la crise scolaire. La…

Pour eux, les grèves ont mis les comptes au rouge. On les appelle les naufragés de la crise scolaire. La persistance des grèves à  répétition, qui affectent en ce moment le monde scolaire et universitaires, ne fait pas que des mécontents dans les milieux des pouvoirs publics, élèves, étudiants et parents. Travailleurs au sein de l’espace universitaire, ils ont crée leurs petites entreprises de secrétariat public, de restaurants, de gestion de parkings, etc. Aujourd’hui, avec les débrayages ils ne savent plus à  quel saint se vouer. Parmi eux, Mme Djénéba, vendeuse de pains et de brochettes à  l’Institut Universitaire de Gestion, IUG. Pour elle, «Â s’il n’y a pas de cours, il n’y a pas d’affaires. Car, les clients ne viennent plus à  l’école » «Â En pleine année scolaire normale, je pouvais tabler sur 20.000 à  30.000 francs CFA de recette journalière. Mais avec l’incertitude actuelle quant au déroulement des cours, J’enregistre plutôt des pertes. Car la vente effectuée ne peut rembourse pas les dépenses effectuées », regrette notre interlocutrice qui souhaite vivement «Â un retour en classes des étudiants et des enseignants ». C pas bon pour les affaires ! Lamine n’en dira pas moins. Pour ce gérant de parking de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie, FMPOS, l’année scolaire constitue pour lui la période propice pour gagner de l’argent, et pouvoir l’investir dans d’autres secteurs porteurs pendant les vacances. Cette année, déplore-t-il, rien ne marche. On a l’habitude des grèves dans les établissements scolaires. Mais en 2011, nous avons de fortes raisons de craindre le pire », s’alarme le parqueur de cet établissement. A la Faculté des sciences techniques, FAST, Salim est responsable d’un centre multiservice. Ici, la présence de cabine téléphonique, d’un réfrigérateur pour la vente de boissons, de photocopieuse, et d’un ordinateur pour le traitement de textes, a constitué un business non négligeable pour ce sortant de la FLASH (Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines). Pour cet homme de la promotion 2003 de la filière Histoire-Archéologie, l’investissement dans ce secteur a constitué pour lui une véritable entreprise dont les recettes lui permettent de « gagner honnêtement » sa vie. « Mon souhait, en tant qu’aussi partenaire de l’école, est que tout redevienne comme avant. Cela, au grand bonheur de nous aussi les travailleurs de l’espace scolaire et universitaire fortement affectés par les mouvements de grève », lance notre interlocuteur. Qui propose un dialogue franc entre les partenaires de l’école pour une sortie de crise durable. Autant dire que la crise scolaire et universitaire a provoqué des dégâts collatéraux. Les étudiants aussi bien que ces « chefs d’entreprises », souhaitent une reprise rapide. La signature récente d’un protocole d’abord entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, constitue pour eux une bonne nouvelle.